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    Mercredi 1er avril, à l'initiative de notre ami québécois Martin Joanisse, s'est tenu un cours virtuel d'Aïkibudo en vidéo conférence qui a rassemblé 66 participants des 2 côtés de l'Atlantique.
    Ce fut, pour la majorité d'entre nous, je le suppose, l'occasion de découvrir le logiciel Zoom... Ce n'est pas bien compliqué, même sans mode d'emploi, mais il semblerait que la majorité n'ait pas su, ou n'ait pas voulu, se connecter avec sa Webcam.

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    Comment ça marche ? Imaginez une grande salle de classe. Le meneur de jeu, en l'occurrence Martin Joanisse, a tous les participants devant son pupitre. Pour avoir la parole, il faut lever le doigt, sous forme de messages que tout le monde peut lire. L'image de celui qui a obtenu la parole est encadrée comme on le voit sur cette copie d'écran...
    Il y a les élèves attentifs, ceux qui participent, ceux qui décrochent et... les dissipés qui peuvent se passer des mots en privé... une grande salle de classe, vous dis-je ! Je ne les dénoncerai pas, je ne dirai pas avec qui j'ai échangé des propos hors de propos !
    Not' bon Sensei a longuement répondu aux nombreuses questions concernant les principes et les origines de notre Art. Dommage qu'on ne l'ait pas vu mais nous avons apprécié le fait qu'il ait déjà réussi à se connecter !

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    Nombreuses sont les questions qui auraient eu leur réponse dans la lecture de la « Genèse de l'Aïkibudo ». L'une d'entre elles m'a surtout interpellé : « Quand l'Aïkibudo s'est-il vraiment différencié de l'Aïkido ? »... Aïe ! Aïe ! AÏE !
    Ça me fait penser à la sempiternelle : « Quelle est la différence entre l'Aïkibudo et l'Aïkido ? » à laquelle je réponds : « Il n'y a qu'une ressemblance, la couleur de la tenue ! ».

    Qu’il est long le chemin !  « Pourriez-vous nous apporter vos lumières, vénéré Sensei ?
    - Certes, petit cafard, certes. J'ai passé beaucoup de temps à rechercher des informations et la pêche a été plutôt modeste mais je vais la partager avec ceux que ça intéresse... ».


    Il y eut jadis le Gyokko Ryu (玉 虎 流, le style du tigre de jade). Cette école aurait donné naissance à Gyokushin Ryu (
    玉 心 , l'école de l'esprit sphérique) au cours des années 1600. Le Gyokushin Ryu a été enseigné dans les fiefs de Kishu et de Takeda. À cette époque, on sait peu de choses des techniques de combat de Gyokushin Ryu si ce n'est qu'il y aurait un lien avec le Nin Jutsu. On sait toutefois qu'il utilise les Sutemi.
    Takamatsu Toshitsugu, un célèbre artiste martial, ami de Jigoro Kano, a probablement enseigné le Gyokushin Ryu Jujutsu au Kodokan.
    Minoru Mochizuki fut à 17 ans l'élève de
    Oshima Sanjuro, un des derniers grands Maîtres de Gyokushin Ryu Jujutsu qui craignait la disparition de son Art, et dont il reçut en 1925 le Mokuroku Menkyo.  Admis au Kodokan, il devint le disciple de Kyuzo Mifune qui lui enseigna les Sutemi.
    Minoru Mochizuki disait que les techniques de Sutemi qu'il enseignait dans son Art du Yoseikan Jujutsu venaient du Gyokushin Ryu.

    Dans cette vidéo, Kyuzo Mifune enseigne en se servant d'un ballon, est-ce une référence à l'esprit sphérique qui, selon Oshima Sanjuro, roule et ne tombe jamais ? Minoru Mochizuki disait qu'il lui avait fallu 50 ans pour comprendre la signification de ce concept d'esprit sphérique...

    À la fin du XIXème et au début du XXème siècle, Sokaku Takeda développa des techniques de combat à mains nues au cours de ses pérégrinations à travers le Japon. Il appela son Art, qui fut plus tard mis en forme par son fils Tokimune, Daito Ryu Jujutsu.
    Il eut parmi ses élèves Morihiei Ueshiba à qui il attribua une licence d'enseignement. Il semblerait que, pour prendre des distances vis à vis de Sokaku Takeda, Morihei Ueshiba nomma son Art Daito Ryu Aikijujutsu, ce qui convint à Sokaku Takeda qui adopta ce nom pour son école...Morihei Ueshiba changea souvent le nom de son Art mais sans dissuader Sokaku Takeda de continuer à lui réclamer le règlement de sa licence.
    Minoru Mochizuki fut envoyé auprès de Morihei Ueshiba pour étudier l'Aïkijujutsu. En fait, il fut pris directement comme assistant. Morihei Ueshiba montrait une technique puis disait aux élèves : « Mochizuki va vous expliquer ! ».
    En 1931, il ouvre son premier Dojo, le Yoseikan où il enseigne notamment l'Art qu'il avait développé à partir de son étude de nombreux Arts Martiaux, le Yoseikan Jujutsu. À la demande de Morihei Ueshiba, pour qui il éprouvait un profond respect, il nommera son Art Aïkijutsu. Ce sera le Yoseikan Aïkijutsu.
    À la fin de la guerre, Morihei Ueshiba avait nommé son Art Aïkibudo. Les Arts Martiaux, dont l'Aïkibudo de Morihei Ueshiba, étaient interdits par les occupants américains. Un groupe d'anciens élèves suggéra d'enlever le Kanji BU et d'adopter le nom de Aïkido, ôtant ainsi toute référence martiale, et de ne plus en changer. Morihei Ueshiba put ainsi recommencer à enseigner. Il attribua le 8ème dan d'Aïkido à ses plus anciens élèves, dont Minoru Mochizuki.
    Quand Minoru Mochizuki put reconstruire son Dojo et enseigner le Yoseikan Aïkijutsu, Morihei Ueshiba lui demanda de nomme son Art Aïkido. Il choisit de le nommer Aïkido Jujutsu du Yoseikan.
    Voilà ce qu'il dit à propos de ses relations avec Morihei Ueshiba : « Il m’a appris en réalité une méthode pédagogique à propos de l'Aïkijujutsu : il souhaitait me faire comprendre que je devrais abandonner mon esprit sportif, parce que j'attachais trop d'importance au résultat du match et ne pensais qu’à gagner ou perdre en tant que Judoka. Et il désirait que je retrouve l’esprit des Art Martiaux qui est lié directement à la question de vie et de mort et de rester fidèle aux principes sans idée de gagner ou de perdre pour apprendre la technique. »
    Jim Alcheik enseigna cet Art en France au sein de la Fédération d'Aïkido Jujutsu et Kendo. Le terme Jujutsu appartenant à la fédération de Judo, il changea le nom en Fédération d'Aïkido Taijutsu et Kendo. Une virgule fut malencontreusement placée entre Aïkido et Taïjutsu, ce qui créa la confusion avec l'Aïkido de l'Aïkikaï et fit apparaître une nouvelle discipline, le Taïjutsu.
    Il n'y a donc jamais eu de différenciation entre l'Aïkibudo et l'Aïkido puisque leur histoire est différente. CQFD.

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    Rappelons que d'autres écoles pratiquent Kote Gaeshi ou Shiho Nage et portent le Hakama bleu nuit sur le Keikogi blanc. Mais à ma connaissance, aucune autre ne pratique Mukae Daoshi, Hachi Mawashi, Tenbin Nage,...

    Qu’il est long le chemin !  « Voyons ! Sensei André ! Vous mettez beaucoup de temps à rédiger cet article ! Vous ne cessez de lire, relire, écrire, effacer; modifier, n'êtes-vous pas sûr de votre fait ?
    - Certes, petit cancrelat, certes, toutefois, je m'efforcer de lisser mes propos, de ne paraître ni péremptoire, ni agressif. La vérité met beaucoup plus de temps à se frayer un passage dans les cerveaux que les erreurs qui, à force d'être colportées, finissent  par avoir force de loi ! ».


     En fait, mon butinage sur la toile m'a conduit sur plusieurs sites tous intitulés « 5 bonnes raisons de ne pas utiliser Zoom »... J'en reste tout confiné !

     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

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    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    mort-de-rire

     

     

    « Un air de printempsConaro virus »