• Aïkibudofest 2012

     

    渡りに船 

    WataRi Ni Fune
    Un bateau pour la traversée


    « Qu’est-ce que vous glandez les 25, 26 et 27 mai ? » me demande Mario dans un courriel. « Est-ce que ça vous dirait de diriger l’Aïkibudofest 2012 avec Daniel, pour fêter les 10 ans de la FAQ ? ».

    Je n’ai pas de projet particulier 6 mois à l’avance et j’aurais un immense plaisir à refouler la terre québécoise où je n’ai  acquis que d’excellents souvenirs… le bonheur de donner un cours devant un public québécois !
    Le samedi 19 mai, je me suis donc levé à 3 h 45 car une navette venait me chercher à 5 h 30 pour me conduire à Roissy Charles De Gaulle. Décollage de l’A 330 d’Air Transat à 11 h 20. Atterrissage à Montréal à 12 h 45, heure locale car nous ne voyageons pas encore en avion subsonique.
    Petit problème à la livraison des bagages : nous sommes une vingtaine à regarder désespérément le toboggan désespérément vide, pas de valise ! Ça commence bien… Heureusement, nous nous apercevons que nos bagages sont bloqués sur un tapis roulant par une valise qui s’est mise en travers.
    Enfin, je vois Gustavo qui m’attend à la sortie, il patientait depuis une heure, se demandant si j’étais bien dans l’avion et Daniel arrive au volant de son char (automobile québécoise). Nous chargeons les valises et en route vers l'aventure.
    Seconde surprise en sortant du hall : il fait très chaud, 30°, et humide. Quand je pense que je me suis chargé de vêtements chauds !
    Chez Muriel, je fais connaissance de Chipie qui ressemble par bien des côtés à Lara. Après m’avoir inspecté et reniflé, elle entreprend de me laver les mains, me fait comprendre qu’elle apprécie les gratouilles autour des oreilles et risque de grands coups de langue vers le visage. A plusieurs reprises, dans la soirée, j’ai du mal à garder les yeux fermés. Je lutte toutefois jusqu’à 23 h, heure locale, soit 5 h du matin chez nous, ce qui me permet de bénéficier d’un sommeil à peu près normal et de moins subir le contrecoup du décalage horaire.

    Chipie câlin Muriel


    Dimanche après-midi, Sylvain nous invite à le rejoindre à la Cage aux Sports, ou quelque chose d’approchant. Il paraît que c’est un immense bâtiment avec des écrans géants qui diffusent des matches très, très bruyamment. Heureusement, il fait très beau, très chaud et toute la gang est dehors. Je reconnais quelques visages, notamment celui du grand Raphaël qui est venu à Lembrun cet été. J’en avais gardé le souvenir d’un garçon au physique agréable malgré son accent exotique et sa grande taille mais depuis qu’il s’est tondu le crâne, il est plutôt vilain… heureusement que ça repousse.
    Après 2 jours de repos et de promenades, le premier cours a lieu à Blainville, dans le nouveau club de Mario. Je retrouve avec plaisir un de mes Uke préférés, Eric, et j’y fais une remise à niveau de la science des Ukemi. Quant à Daniel, il est parti officier à Anjou.
    Mercredi, nous sommes allés dans le vieux Montréal, nous avons été filmés par la TV locale. Et nous avons fait une longue promenade en soirée au bord de la rivière… une modeste rivière large comme 2 fois la Seine à Rouen !

    rivière 1La rivière…

    castor 1 L’arbre rongé par le castor

    castor 2 Une perspective de l’arbre tombé

    castor 3Le castor de retour sur le lieu du crime ?

     

    思い立ったが吉日 

    Omo I Tat Ta Ga Kichi Jitsu

    Le jour de bon augure quand on vient de penser à quelque ch ose.


    Jeudi, visite d’une magnifique collection privée d’armures, d’armes et de pièces d’usage quotidien à Montréal. Auparavant, nous sommes allés déguster quelques Sushis dans un étonnant restaurant japonais situé tout en haut d’un immeuble et ouvrir les premières bouteilles d’un océan de saké dont les vagues vont venir tenter de briser jour après jour mon vaillant équilibre… et le soir, second cours à Anjou où je retrouve un autre excellent Uke, Franck.

     armuresUne armée de Samurai en ordre de marche

    Et vendredi, nous partons en direction de Lachute. Une heure et demie de route pour arriver au Cammac, le magnifique centre situé au bord d’un lac. Nous y arrivons sous le soleil, le léger vent a dissuadé les maringouins de venir nous importuner. Le premier cours va  se dérouler de 20 à 22 h… étranges horaires des autochtones qui pratiquent néanmoins le « souper » à 18 h… avant l’entraînement !

    Camac 1 Arrivée au camp Cammac

    Camac 2 Le lac derrière le camp Cammac

    Camac 3  

    Ce qui tourmente les hommes, ce n’est pas la réalité mais les opinions qu’ils s’en font.  (Epictète)


    J’ai le redoutable honneur d’ouvrir la session en donnant ce premier cours de l’Aïkibudofest 2012. La capacité d’accueil avait été initialisée à 40 participants mais ils sont finalement 45 à se répartir en 2 files. Une quinzaine de Yudansha du 1er au 4e dan et 30 kyu dont une quinzaine de jeunes femmes tout aussi jolies que dynamiques. Je m’emballe, je m’emballe, j’aurais voulu vous voir à ma place !

     Camac 4

     

    故きを温ねて新しきを知る 

    Furu Ki Wo Tazu Ne Te Atara Shi Ki Wo Shi Ru

    Visiter le passé et apprendre de nouvelles choses.


    Mon projet était d’offrir aux stagiaires de l’Aïkibudofest une synthèse du travail que j’ai effectué toute l’année avec mes élèves de Saint Léger du Bourg Denis : du Wa no Seishin au Sutemi. Pratiquer toutes les techniques comme des Wa no Seishin permet de mieux sentir le mouvement, de ne plus laisser place à des gestes maladroits et brutaux, ce qui implique un recadrage des bases : postures, Ukemi, Tai Sabaki… Cet ensemble de remises à niveau donne un fil conducteur au cours et permet aux stagiaires de conclure par une approche très « édulcorée » de Kesa Gake Sutemi…

    Camac 6Ils suivent des yeux l’envol de Uke…


    A cette heure tardive, les estomacs français crient famine. Heureusement, Tipapoute, le seul et unique, a fait le plein de provisions en cours de route. Nous allons alléger considérablement le stock avant d’aller dormir.

    Camac 5Tipapoute supervise le pliage de hakama


    Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s’étonne de tout. (André Gide)


    Daniel enchaîne le second cours le samedi matin de 9 h à 11 h. Je suis de retour à la place du chef de 14 h à 18 h. Ensuite il va falloir dégager le tatami afin  d’installer les tables pour la soirée qui célèbrera le dixième anniversaire de la Fédération Aïkibudo Québec.

    Camac 10 Sensei Daniel câline son Uke…

    Camac 11et Sensei André cajole le sien.


    Dégustation de saké, repas d’inspiration thaïlandaise, diaporama de photos anciennes illustrant l’histoire de notre Art, vidéos retraçant une partie de l’évolution de notre Sensei, distribution de diplômes de 2e dan, mise aux enchères d’une superbe pierre gravée de l’idéogramme
    id aikibudo et enfin, remise à Sensei André et Sensei Daniel d’une magnifique plaque commémorative en verre gravé au sable.

    Camac 7

    Camac 8Pas étonnant que les enchères soient montées à un aussi haut niveau.


    Ce que l’on a ou ce qu’on représente importe beaucoup moins que ce que l’on est. (Arthur Schopenhauer)


    Pour clôturer la première partie de cette soirée, j’ai eu l’insigne honneur de raconter l’histoire de l’Aïkibudo, en fait mon histoire de l’Aïkibudo car je l’ai vécue de l’intérieur et je ne peux pas faire travail d’historien. Ce qui devait être une sorte de conférence s’est déroulé sous forme d’une conversation avec échange de questions réponses dans le cadre intime du salon.

    Camac 12 Concentration avant l’arrivée du public…

    Camac 13Nombreux et enthousiaste !


    Dimanche matin, les stagiaires sont un peu plus lents à arriver, d’autant qu’une rumeur avait circulé la veille au soir comme quoi le cours aurait lieu de 9 h 30 à 11 h 30. Mais ce n’était qu’une rumeur.Tout commence par les photos de groupe et finit par les photos de groupes (vous saisissez la nuance ?). Les bagages sont faits. Il faut se décider à repartir. Il faut se décider à repartir. Il faut se décider. J’ai cru voir s’humidifier quelques yeux et ce n’était peut-être pas qu’une simple lueur qui a fait briller le regard de Sensei Daniel qui doit prendre l’avion en fin d’après-midi.

     
    Camac 14 
    La meilleure place…

    壁に耳あり、障子に目あり 

    Kabe Ni Mimi ARi, ShôJi Ni Me Ari

    Il y a des oreilles aux murs et des yeux aux Shôji


    Il me reste encore une semaine consacrée à répandre la bonne parole et à enseigner la bonne attitude. Mais ceci est une autre histoire.

    地獄で仏 

    Ji Goku De Hotoke

    Un bouddha en enfer.
     

    Camac 15


    Ce compte-rendu sera revu et complété à mon retour en France. Photos*, vidéos*, anecdotes viendront probablement compléter cette ébauche réalisée sous la pression stressante de Tipapoute qui se conncecte toutes les demi-heures depuis mon arrivée à Montréal et ne cesse de me reprocher de trop faire la sieste !

    *sous réserve d'en recevoir...

     

     

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