• Les grades, des outils ?

     

    À chaque passage de grade national, j’ai envie de demander aux candidats : « Quel sera votre usage de ce grade si vous l’obtenez ? ».
    Un grade n’est pas qu'une distinction, c’est aussi un outil mis au service de l'Art qu'il représente. Si l'objectif est d’ajouter une ligne sur sa carte de visite, c'est faire fausse route car un grade plus élevé n’est rien d’autre qu’une charge plus lourde. Si  cette charge n'est pas assumée ou si elle est détournée de sa destination, c'est une imposture. Un grade n'existe que sur le Tatami et dans notre petit monde confidentiel des Arts Martiaux. Dans notre voisinage quotidien, on s'en soucie comme d'une guigne !
    Un outil ne vaut que par ce qu’est capable d’en faire la personne qui l’utilise.
    « Mais vous, Sensei André, beau conseilleur, qu’en avez-vous fait, de vos outils ? - Bonne question, petit bousier. En effet, il m’arrive de donner des conseils mais jamais je n’ai dit qu'il fallait faire comme ci ou comme ça. J'explique simplement ce que je fais à ce moment précis. Quant à ce que j'en ai fait, de mes outils... »

    Ce que j’ai fait de mes grades

    1er dan

    Je n’étais pas candidat au 1er dan, c’est mon professeur qui tenait à me présenter. Pour assurer ma réussite, il m’avait conseillé d’adhérer à l’Amicale Mochizuki… Mais il n’était pas question que j’achète mon grade !
    Je me suis donc présenté au Dojo National, rue du Faubourg Saint Denis, le matin du 23 mars 1969. Mal réveillé, mon petit garçon était né la veille à 22 heures, mal préparé, mon professeur avait un niveau très léger et je n’avais pas pu participer au stage d’été de 1968 où les nouveaux programmes avaient été présentés, et, bien que mon Randori m'ait valu les félicitations du jury, la médiocrité de mes connaissances théoriques fit que je fus renvoyé à mes chères études que je décidai d’arrêter.
    Je me croyais l’unique gros nul de cet examen mais en fait tous les provinciaux et bon nombre de Parisiens avaient été recalés. Notre discipline avait un besoin impératif de se développer en province. Le directeur technique national pensa que les jurys avaient dû être trop sévères et, à l’étude des feuilles de notes, quelques-uns furent rattrapés, dont votre serviteur…
    Je teignis mon Hakama en noir et remontai sur le Tatami. Si ma vanité avait été satisfaite, j’avais la sensation d’une tâche inachevée : que faire de ce Shodan teinté de médiocrité ?
    Un ami me persuada d’ouvrir un club dans sa commune, à Malaunay, dans la banlieue ouest de Rouen, bien que je ne me sentisse pas légitime, conscient de mes piètres connaissances.
    Ce serait toutefois chose faite à la rentrée de septembre 1969.

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    Notre sens de la communication était très basique en ces temps anciens !

    2e dan

    À la suite de ce passage, je m’inscrivis au stage d’été de Royan dirigé par Hiroo Mochizuki. Un mois de stage, du 14 juillet au 15 août, à raison de 4 heures de cours par jour, 6 jours par semaine. Je m'entraînais toujours avec un ami du Maître, un très bon pratiquant, Henri. Le Maître me remarqua, me prit sous son aile, corrigea mes bases puis entreprit de m’amener au niveau du 2e dan. Sutemi, Bojutsu, Kenjutsu, Kata, en 1 mois, tout y passa !

    Les grades, des outils ?
    Hiroo Mochizuki et Shozo Awazu, de merveilleux Maîtres

    J’étais très rassuré en ouvrant mon club et je commençai à accepter de faire des démonstrations le dimanche, pendant les compétitions de Judo inter-clubs puis aux championnats de Normandie. Je ne pensais pas aux frais engagés et ne demandais même pas d'indemnités de déplacement. Par contre, pour me remercier, la Ligue de Normandie FFJDA m’offrit un stage de 3 jours au CREPS d'Houlgate, du 11 au 13 décembre 1970, ouvert à tous mes élèves et avec le technicien de mon choix. Pourquoi ai-je demandé que ce soit Alain Floquet que je ne connaissais pas vraiment et que je n’avais fait qu’observer et trouver très sympathique en tant qu’examinateur au Shodan de juin 1969 ? Toujours est-il que le samedi soir, il m’annonça que je passerais mon 2e dan le dimanche matin et que je lui répondis qu’il n’en était pas question parce que je n’étais pas prêt et que je relevais d’une récente luxation acromio-claviculaire. Le dimanche matin, il me dit que le dossier était prêt, que ce serait très incorrect que je persiste dans mon refus et que je n’avais plus qu’à m’exécuter. J’ai compté 300 techniques, tout y est passé, les formes de base et les variantes en Chika Ma et en Ma et même des Sutemi… Mon partenaire ne tenait plus debout à la fin de l’examen.
    Alain m’invita à assister à un de ses cours, à Paris. J’avais deux dates disponibles, en janvier ou en février. Il m’invita aux deux et je suis finalement allé un samedi par mois étudier l’Aïkido Yoseikan et le Kendo au Dojo de l’ASPP, rue Massillon.
    Au mois de juillet, Alain dirigeait un stage de 2 semaines à Beauvallon. Je m’étais inscrit pour la première semaine. Entre le couple Floquet et la couple Tellier se tissèrent des liens d'amitié. Nous devions repartir à la fin de cette première semaine. Ça chagrina Alain qui m’offrit la seconde. Il entreprit pendant ces 2 semaines de m'enseigner tout le programme du 3e dan.

    Les grades, des outils ?
    Pas de photos de ce séjour, juste une carte postale en souvenir

    Le stage de Beauvallon, pas assez rentable, ne fut pas reconduit par la direction. En juillet 1972, j’organisai un stage de 2 semaines à Dieppe à la demande d’Alain Floquet qui m’annonça que je serais chargé des cours de la première. Bigre, je n’avais accédé à la ceinture noire que 3 ans auparavant, je n’étais titulaire du 2e dan que depuis 1 an et demi. Je recevais des stagiaires venus de plusieurs régions de France plus un important groupe de Hollandais. Dire que je ne me sentais pas à la hauteur est un doux euphémisme. Naissance du syndrome de l’imposteur ?

    3e dan

    Un nouveau grade. De nouvelles charges. Sentant les difficultés venir, j’avais demandé au président du groupe Yoseikan, M. Lasselin, l’autorisation d’organiser un Shodan puisque le règlement permettait de constituer un jury en province du moment qu’il y avait au moins un 2e dan et trois 1er dan. Le délégué régional qui nous avait été imposé y était opposé. Cette autorisation nous fut accordée et, quinze jours avant l'examen, le délégué régional en fut avisé et reçut la liste des candidats. Lettre de protestation de sa part ! Qu'importe, entre temps, j'avais obtenu l'appui du président de la Ligue de Normandie FFJDA.
    En même temps, je m'étais inscrit à un passage de 3ème dan exceptionnel, organisé par Hiroo Mochizuki à l'intention des professeurs... C'était un peu une provocation de ma part, car ayant pris le parti d’Alain Floquet qui avait été démis de toutes ses fonctions en 1971 après l’élection de M. Lallée à la présidence du groupe Yoseikan, je savais ne pas être en odeur de sainteté auprès de la nouvelle direction.
    Les 5 et 6 mai, Alain vint animer le stage de Malaunay et en profita pour me mettre à niveau pour le 3e dan. N’ayant plus aucune responsabilité nationale, il se contenta d’être témoin de ce premier Shodan. Le délégué régional refusa de signer les cartes d’examen.
    Contre toute attente, le 9 mai, je reçus l’autorisation de me présenter au 3e dan. Ce fut la première et la dernière fois que je me présentai moi-même à un examen. J’ai toujours considéré que c’était le rôle de mes Maîtres d’estimer si un grade supérieur présentait une utilité et si j’étais prêt.
    L'examen eut lieu le 19 mai 1973, au Dojo fédéral. J'étais chauffé à blanc. Les candidats avaient le droit de choisir leur partenaire, le mien fut parfait et nous fûmes applaudis après notre prestation. Un des jurés me servit de partenaire pour le Gen Ryu no Kata qui fut lui aussi très apprécié. Je savais que j’avais mérité mon grade.
    M. Lallée, le nouveau président du groupe Yoseikan, celui qui avait évincé Alain Floquet, voulut me rencontrer. Il fut très amical. Je lui exposai mes problèmes de Shodan. Il me conseilla de signer moi-même les feuilles d'examen.
    J'avisai le président de la Ligue de Normandie de mes succès car son soutien m'avait été bénéfique.
    Je reçus une lettre narquoise du nouveau DTN Yoseikan concernant le Shodan, car il trouvait curieux que je signe ces cartes d’examen en tant que professeur, conseiller de Ligue et examinateur. Je le renvoyai à son cher président et tout fut réglé.
    Juin 1973, les Assises de la Ligue de Normandie. C'était, cette année-là, l'élection officielle du représentant de l'UNA pour la Normandie. Le délégué régional était candidat à sa succession, il avait le soutien du président de la Ligue et du groupe Nocquet. Personne ne doutait de sa réélection. Mais j'avais de mon côté un candidat, Alain Gallais.
    Les représentants du CAT, le groupe Nocquet et le délégué régional, qui détenait les voix du groupe Tamura, l’ACFA, ricanaient quelque peu, deux contre un, pas la peine de voter, non ? Hélas, j'avais dans la poche le décompte officiel des voix, au vu des licences de l'année civile 1972. En fonction du barème, je disposais de six voix, le CAT de deux voix et l'ACFA de trois voix. Six contre cinq. L'ex délégué régional s'en fut. Le président de la Ligue n'était pas très content. Moi, j'avais fait le ménage devant ma porte.
    Quatre ans seulement après l’obtention de mon 1er dan, armé d’un 3e dan tout neuf, je supportais la charge de responsable technique régional et, du 2 au 13 juillet, je dirigeai le second stage de Dieppe.
    Le Comité Directeur Fédéral avait cassé les dernières élections de l’UNA où nous étions majoritaires et nommé un « médiateur » neutre, M. Pfeiffer. Le 1er décembre, à l'Institut National des Sports, M. Pfeiffer annonça devant 300 représentants de tous les clubs de France qu'il n'y aurait désormais plus qu'une seule méthode d’Aïkido, la méthode de l’Aïkikaï, et un seul directeur technique, Nobuyoshi Tamura, et que ceux qui n'étaient pas d'accord n'avaient qu'à s'en aller. Ce que fit dans la foulée une fraction du groupe Nocquet qui fit renaître la vieille Fédération Française d’Aïkido (FFAD). Quant à nous, nous pensions : « Attendons et voyons ! ».
    Mon club était riche de quatre-vingts licenciés. Je pus organiser, le 24 février, ce qui allait être le dernier Shodan de l’École Yoseikan avec 8 lauréats.
    Avec un Karatéka de Bernay, Jean-Guy Tournafond, j’ouvris un cours dans sa bonne ville. Nous créâmes une École des Cadres destinée à la préparation des Brevets d’État d’Aïkido et de Karaté.
    C’est à la rentrée de septembre qu’Alain Floquet me demanda de participer à la création du CERA dont les statuts furent effectivement « déposés » le 11 décembre.
    Mai 1975 : j'eus la surprise de recevoir une circulaire du CERA annonçant que le stage de Saint Raphaël aurait lieu sous ma direction. Alain s’excusa de ne pas m’avoir prévenu plus tôt ! Je reçus une douzaine d'inscriptions de Hollandais que j’inscrivis d’autorité au Cera et qui m’invitèrent à diriger un stage à Den Haag durant les vacances de Noël.
    Rentrée 1976 : après avoir été invité à plusieurs reprises par le groupe Nocquet, je rompis avec l’UNA et j’entraînai la Normandie à la FFAD. Mais je gardai des liens avec la Ligue de Normandie FFJDA dont le président, M. Bataille, me garda sa confiance, il me fit transmettre un message dans lequel il disait qu'il approuvait pleinement mon attitude vis-à-vis de l’UNA et m'aurait certainement retiré son estime si j'avais agi autrement. Je dirigeai le stage d’Houlgate du 26 au 28 novembre.
    Mai 1977 : Alain Floquet vint à Saint Léger du Bourg Denis diriger ce qui deviendrait le stage national annuel en Haute-Normandie. Il me demanda ce que je pensais d'un passage de 4e dan. Je lui demandai combien il y aurait de candidats. « Un seul, toi... ». Alors, je me récusai, prétextant que je n'étais pas prêt... Et puis, j'eus comme un regret, j'eus la sensation d'avoir froissé le Maître. Mais je ne sais pas revenir tout de suite, je suis comme paralysé à l'intérieur. Et Alain ne sait pas insister. Ce jour-là, notre fichu caractère avait créé une brume dans nos relations.
    Du 18 au 23 juillet se déroula un grand stage international à Tarbes. J'y fis la connaissance d'un jeune homme au front déjà très dégarni et au verbe intarissable. Alain Roinel reprenait contact avec le Tatami après s'être éloigné pendant quelques années pour assurer sa carrière professionnelle.

    4e dan

    À la fin de la saison 1977/1978, je reçus une convocation inattendue : examen pour le 4e dan le 17 septembre 1978... J'avais l'été pour me préparer.
    4e dan ! Quelle absurdité ! Par moments, je me trouvais inférieur à bien des 1er dan ! Je téléphonai à Alain. Ce n'était pas possible, je n'avais pas, je n'aurais jamais le niveau !
    « Qui es-tu pour contester mes jugements ? Te crois-tu mieux placé que moi pour estimer ton niveau ? »... Je pris une leçon d'humilité. Je m’entraînai sérieusement avec mes meilleurs élèves puis avec Edmond Royo qui était monté en Normandie. Je basai mes démonstrations sur l'esquive canalisation (déjà !) et je crois que je réussis un examen de très bonne tenue.

    Les grades, des outils ?

    23/28 juillet 1979, premier stage au Temple sur Lot. Roinel, Royo et Tellier sont investis du titre de Conseiller Technique National. Les passages de 1er dan seront désormais décentralisés dans les régions sous la responsabilité des CTN.
    Septembre 1983 : la 2F3A est créée. Nous étions littéralement mis sous tutelle : il avait été décidé que nous ne disposerions pas de notre budget qui serait géré par la région Aïkido et qu’un observateur de l'Aïkido serait présent à nos passages de grades pour vérifier que nous ne fraudions pas ! Les cadres de l’Aïkibudo semblaient dans l’ensemble s’être résignés à courber l'échine mais j'adressai une lettre au président de la 2F3A (dommage, à l'époque c'était manuscrit, je n'en ai pas de copie) pour assurer que si un « observateur » se présentait dans mon Dojo le jour d'un examen, je l'obligerais à passer les épreuves et que s'il n'était pas au niveau, je le sortirais à grands coups de pompe dans le train arrière. Je n'ai jamais reçu de réponse, personne ne s'est jamais pointé sur mon tatami et si, là-bas, ils ont de la mémoire, je n'y ai pas que des amis… Dans la foulée, j’envoyai de telles protestations à propos des dépenses somptuaires de l’Aïkido normand que j’arrachai notre indépendance financière.
    14 décembre 1984 ; démonstration aux championnats de France de Judo toutes catégories organisés à Rouen, dans l'immense salle Lionel Terray qui est comble. J’étais figé de trac mais ce fut un récital. Quand les derniers Sutemi furent portés, le public se leva et nous ovationna, les « hommes montagne » nous applaudissaient à tout rompre. Je revins sur terre. Je sus qu'il s'était passé quelque chose d'unique. Mon partenaire m'avoua qu'il n'avait pas compris pourquoi je ne suivais pas le programme prévu. Il avait eu peur. C'était trop fort, ça allait trop vite. Moi, j'avais vécu cet événement au ralenti. Nous avions tenu combien de temps ? Dix minutes ? Un quart d'heure ? Vingt minutes ? Quelques secondes ? En fait, près d'une heure d'un spectacle intense.
    Tout a une fin. Nous saluâmes pour sortir du tatami. Et alors, une foule d'enfants m'entoura, brandissant des passeports sportifs. Je dus me plier au rituel des autographes. C'était la première fois que je devais signer des autographes ! « S'il vous plaît, précisez bien votre grade, écrivez que vous faites de l’Aïkibudo ! »…
    Le 16 décembre, j'organisai, avec l'autorisation d'Alain Floquet, un examen pour le grade de 2e dan, premier examen de ce niveau organisé en région.

    5e dan

    C’est le 2 septembre 1985 que ce grade a été validé. Curieusement, je ne me rappelle plus quand, ni où, ni comment s’est passé l’examen… Je n’ai aucune trace de cette période sinon cette note sibylline ; « 2 septembre 1985. Alain Floquet me décerne le grade de 5e dan. Quelque chose doit s'être arrêté. J'ai atteint la plus haute dignité à laquelle je puisse accéder dans le monde de l’Aïkibudo, et je me cherche encore. ».
    Vacances de Pâques 1988. Cinq cousins québécois, adeptes de l’Aïkibudo au club de Beauport, près de Québec, dûment mandatés par leur professeur Daniel Tabouret, arrivent à Saint-Léger-du-Bourg-Denis. Fernande, dite Fanny-les-runnings, Marilyn l'Américaine, Monique l'ornithologiste, Gérard le maudit Français et le petit Richard participent au premier échange Normandie-Québec. Deux semaines partagées entre le tourisme et le stage d’Aïkibudo intensif.

    Les grades, des outils ?

    Août 1989. Les Normands rendent leur visite aux Québécois. Une première semaine de stage au Dojo de Beauport avec souhait des stagiaires de revivre annuellement l’expérience. Seconde semaine à Montréal avec un cours à l’Hakudokan.

    Les grades, des outils ?

    6e dan

    5 mai 1991. Cadeau d’anniversaire, huit jours avant la date officielle : Alain Floquet me décerne le 6e dan. C’est le plus beau cadeau que je puisse offrir à la région que j’ai créée, et à tous ceux qui m'ont poussé, tiré, accompagné, subi pendant près d’un quart de siècle sur la Voie aride des Arts Martiaux : épouse, enfants, amis, maître, élèves, pairs, grâce auxquels, à cause desquels je n'ai pas pu mener la vie d'un gars ben ordinaire.
    Période difficile. Fatigue, déceptions, échecs m’incitent à me retirer en 1997. Je me réfugie en lisière de la forêt d’Eawy, au bout d’un chemin à peine carrossable. Retraite de courte durée. À l’aube du XXIe siècle, mes amis québécois et français pensent que j’ai encore beaucoup à partager et me relancent jusqu’à ce que je me décide à reprendre ma place sur le Tatami.
    Au début de 2005, Mario, fidèle participant à mes stages au Québec, m'écrit pour me dire qu'il souhaiterait que je dirige le premier stage intensif, l'Aïkibudofest, de la toute jeune Fédération Aïkibudo Québec. Bien sûr, je réponds que ça fait des années que je n'ai pas animé un stage. Mario insiste, obtient l'autorisation de not' bon Sensei. J'ai donc dirigé l'Aïkibudofest à Montréal puis à Asbestos, du 15 au 18 septembre 2005. J'ai dû bien remplir mon contrat puisque l'Aïkibudofest est devenu un grand stage annuel.
    En 2003, Alain Floquet m'avait demandé d'accepter un titre de Conseiller Technique Inter Régional... Pour quoi faire ? C'est là que j'ai eu l'idée d'utiliser la technologie du blog pour rédiger une sorte de journal où je mettrais en ligne des fiches de préparation de cours et des pistes pédagogiques pour rendre service à de jeunes professeurs et où je raconterais toutes sortes d'anecdotes qui ont illustré mon parcours sur la Voie des Arts Martiaux sans oublier des « billets d'humeur ». N'ayant guère de retours, j'avais pensé arrêter jusqu'à ce que le compteur intégré au blog m'annonce 30 puis 50 connexions quotidiennes. Aujourd'hui, c'est plutôt 80 visiteurs qui viennent chaque jour feuilleter quelques uns des 450 articles mis en ligne depuis la création et consultés depuis 131 pays.

    7e dan

    25 avril 2011. Notre Sensei nous a élevés, Edmond Royo et moi, au grade de 7e dan. La 2F3A a refusé de le valider, préférant attribuer ce grade au candidat du président de la CSDGE… (En fait, il a fini par être validé en octobre 2015)
    Qu’importe, le diplôme de la FIAB est plus beau que celui de la 2F3A !

    Les grades, des outils ?

    Ces cinquante dernières années, si ma vanité s'est réjouie de son content de gloriole, mon ego a reçu le sien en déconvenues. Qu’importe, j’ai trouvé ma place, mon rang. J’ai compris ce que je représentais pour les jeunes pratiquants - et de moins jeunes.
    J’ai pris conscience du sens
    de mon titre de Kodansha, de mon rôle de « Sage ». Ai-je bien utilisé les outils qui m'ont été confiés, ai-je rendu service à notre Art à la hauteur des grades qui m'ont été accordés ? Ce n'est pas à moi d'en juger.

    Quelques rappels :
    À propos des grades

    - À propos du passage de grades du 20 mai 2007
    À propos du passage de grades du 18 juin 2017

     

     

     

     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

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    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    mort-de-rire

     

     

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