• Mode inclusive, quelle ânerie !

     

    J'aime les mots bien choisis pour offrir de belles phrases élégamment ciselées, brodées, polies de façon à tisser des textes qu'on prend plaisir à lire. Je lis avec gourmandise !

    Sauf que... Le dernier article publié par notre fédération m'a fait frémir, que dis-je, il m'a fait bondir, je suis retombé en me frottant les yeux, étais-je victime d'une hallucination ? Que nenni ! J'avais bien vu, je n'avais pas la berlue, le rédacteur de cet article s'était bien laissé aller à la novécriture... J'en suis encore tout décontenancé.

     

    Qu’il est long le chemin !

    « Permettez-moi, Ô lettré Sensei, de vous adresser une modeste remarque...

    - Qu’est-ce encore, stupide petit cafard ?

    - Permettez-moi, Ô Sensei tant érudit, de vous rappeler qu’on évoque ici LE mode et non LA mode, si
     j’ose me permettre...

    - Tu n’as rien compris, inculte petite blatte, dire LE mode est une agression envers le principe d’égalité
     des genres. Chacun se doit de féminiser notre vocabulaire afin d'éradiquer la domination masculine qui
     oppresse le genre féminin dans notre belle langue française depuis Malherbe et Vaugelas !

    - Vous seriez-vous converti au genrisme, Ô surprenant Sensei ?

    - Hummmmpppffff ! »


    Le non-savoir est le fondement de tout, il crée le tout par un acte qu'il répète à chaque instant, il produit ce monde et n'importe quel monde, puisqu'il ne cesse de prendre pour réel ce qui ne l'est pas. Le non-savoir est la gigantesque méprise qui sert de base à toutes nos vérités, le non-savoir est plus et plus puissant que tous les dieux réunis.

     

    Mode inclusive, quelle ânerie !

     

    Un invraisemblable crime contre l’humanité ! Que dis-je ? Un genrocide, un féminicide ! De quoi s’agit-il donc ? De l’incroyable invisibilisation de la femme depuis les origines de l’humanité au profit du genre homo : homo ergaster, homo habilis, homo erectus, homo sapiens… et pourquoi pas femina ergaster, parce que la femme ne peut pas être artisane ? Pas plus que femina habilis parce qu’elle est maladroite ? Ni femina erectus parce qu’elle marche à quatre pattes ? Quant à femina sapiens, est-elle trop stupide pour cela ?

    Mode inclusive, quelle ânerie !

    Féministes des 2 hémisphères, des 5 continents, réagissez, réclamez l’inclusivité en ce qui concerne le vocabulaire servant à nommer nos lointains ancêtres, ne serait-ce que par respect pour Lucy, notre grand-mère australopithèque.

    Mode inclusive, quelle ânerie !

    Que tout soit dépourvu de consistance, de fondement, de justification, j'en suis d'ordinaire si assuré, que, celui qui oserait me contredire, fût-il l'homme que j'estime le plus, m'apparaîtrait comme un charlatan ou un abruti.

     

    Cuistrerie, pédanterie, inculture, méconnaissance de notre grammaire ont conduit un récent néoféminisme et un discours politiquement correct à tenter d’imposer un langage puis une écriture associant la lourdeur à l’illisibilité.

    « Électrices, électeurs…», « Celles et ceux... » et autres calinotades, ânonnent nos petits politiciens convaincus de causer correct et de s’attirer les voix féminines aux prochaines élections.

    « Françaises, Français, Belges, Belges » leur répondait Pierre Desproges au Tribunal des flagrants délires.

     

    S'il entre dans la lucidité tant d'ambiguïté et de trouble, c'est qu'elle est le résultat du mauvais usage que nous avons fait de nos veilles.

     

    Au fait, c’est quoi, l’écriture inclusive ? Je cite :

     

    Faites progresser l'égalité femmes · hommes par votre manière d'écrire. L'écriture inclusive désigne l'ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d'assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes.

     

    3 CONVENTIONS SIMPLES POUR CESSER D'INVISIBILISER LES FEMMES

     

    Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres

         Exemples : "présidente", "directrice","chroniqueuse", "professeure", "intervenante", etc.

    Ne plus mettre de majuscule de prestige à "Homme*"

         Exemple : "droits humains" ou "droits de la personne humaine" plutôt que "droits de l'Homme"

    User du féminin et du masculin, par la double flexion, l'épicène** ou le point milieu

         Exemples : "elles et ils font", "les membres", "les candidat·e·s à la Présidence de la République", etc.

    Mode inclusive, quelle ânerie !

    Fichtre ! Écrire « elles et ils font » ne revient-il pas à invisibiliser les hommes ? Et pourquoi ne pas écrire « ils et elles font » ? Peut-être pour respecter l’ordre alphabétique ?

    Ce qui m’amuse, c’est d’entendre des tenantes de cet ultra féminisme dire sentencieusement : « Elle s’est faite harceler par un espèce de malotru... »

    Au fait, on dit bien « LA pluie, LA neige » ? Alors, pourquoi ne dirait-on pas :  « ELLE pleut, ELLE neige » ? Serait-ce encore une discrimination sexiste visant à invisibiliser LA femme ?


    * Le mot français « Homme » est une évolution du latin hominem, accusatif de homo (être humain), et peut faire référence à l'espèce Homo sapiens dans son ensemble (le nominatif homo a donné en français le pronom indéfini on)

    ** Hum ! Hum ! Je cite Émile Littré : « Épicène : terme de grammaire. Qui désigne indifféremment l'un ou l'autre sexe : par exemple enfant, qui sert à désigner un garçon et une fille, est un nom épicène. Renard, perdrix, qui se disent du mâle et de la femelle, sont aussi des noms épicènes. »

    Épicène est un adjectif donc parler de « l’épicène » est encore une regrettable méconnaissance de la grammaire.

     

     

    Il ne faut pas s'astreindre à une œuvre, il faut seulement dire quelque chose qui puisse se murmurer à l'oreille d'un ivrogne ou d'un mourant.

     

    A contrario, je m’étonne que personne n’ait encore protesté contre la féminisation outrancière du nom de certaines espèces animales :

    - une mésange

    - une pie

    - une souris

    - une alouette

    - une perdrix

    - une grive

    - une panthère

    - une girafe

    Mode inclusive, quelle ânerie !

    Et qu’en est-il de messieurs mésange, pie, souris, alouette, grive, panthère, girafe ? Quelle honteuse discrimination digne des états totalitaires !

    Mode inclusive, quelle ânerie !

    Qu’il est long le chemin !

    « Je vous sens irrité, bienveillant Sensei, pourquoi cette levée à l’encontre d’un usage destiné à se répandre inéluctablement... ?
    - Comme la vérole sur le bas clergé breton, misérable scarabée ???
    - Ô Honorable Sensei, vous me feriez rougir...
    - Vois donc l'exemple ci-dessous, petite blatte. Ne voilà-t-il pas que notre propre Fédération s'y met,
       rendant l'écriture pénible à lire et impossible à dire ! Essaie donc de le lire à voix haute ! »

    - Exercices en milieu extérieur ;
    - Pratique des armes en bois et de l'AÏKITAÏSO, dans le respect strict de la
      distanciation sociale :

      au minimum 4m2 pour chaque pratiquant-e-s et 1.5m entre les pratiquant-e-s ;
    - AUCUN contact physique ;
    - Gestes barrières ;
    - Groupe de 10 pratiquant-e-s au maximum ;
    - Encadrement de nos licencié-e-s par un-e enseignant-e diplômé-e de la FFAAA
      (BF-CQP-BEES-DEJEPS).

    À SAVOIR : la compagnie d'assurance AXA couvrira ces activités sans contact et en extérieur pour les licencié-e-s de la FFAAA.
    Dans cette période difficile, nous progressons donc avec notre fédération, en respectant le principe de précaution, primordial pour la santé et pour le bien-être de tou-te-s. L'autorisation accordée de pratiquer ensemble certaines de nos activités en plein air et sans contact est déjà appréciable pour nos pratiquant-e-s à tous points de vue ; la pratique sur les tatamis reste un objectif à moyen terme, lié à l'évolution de la situation et au protocole que nous pourrons proposer au ministère.
    D'autres rencontres de nos responsables avec les autorités ministérielles sont prévues, et nous vous tiendrons naturellement informé-e-s de toute évolution, en toute confiance.

     Mode inclusive, quelle ânerie !

    Qu’il est long le chemin !

    « Je vous trouve pointilleux, vénérable Sensei. Et l'Aïkibudo dans tout ça ?
    - Réfléchis, stupide petite blatte, Crois-tu donc que la pratique de notre Art a un genre ? Une technique existe-t-elle au masculin et au féminin ? Devrait-on penser Kote Gaeshi.e.s quand on l'enseigne à un groupe mixte ? Doit-on séparer les cours entre sections masculins et groupes féminines ?
    - Ô vénéré Sensei, ne devriez-vous pas dire plutôt sections masculines et groupes féminins ?
    - Certes non si les mots doivent dorénavant avoir un genre !
    - Je n'y comprends plus goutte, Ô hermétique Sensei...
    - Ne t'inquiète pas, petit cafard, ça ne devrait pas durer plus longtemps qu'en leur temps le langage des Précieuses Ridicules ! »

    Mode inclusive, quelle ânerie !

    Qu’il est long le chemin !

    « Rassurez-moi, vénéré Sensei, n'êtes-vous pas un incorrigible machiste marqué d'un anti-égalitarisme totalement archaïque ?
    - Que nenni, incorrigible petit insecte, sache qu'en 1968,
    tous les soirs, en rentrant à la maison,  j'ai donné le bain à ma petite fille née en janvier, ce qui n'était vraiment pas dans l'air du temps, quand l'imagerie populaire expliquait que Papa lisait le journal pendant que Maman lavait la vaisselle ! Et puis je te renvoie à mon article Les Passantes qui m'a été peu ou prou inspiré par la belle chanson de Georges Brassens qui fut taxé en son temps de misogynie par les imbéciles ! »

    Les citations sont de Emil Michel Cioran

     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

    mort-de-rire-copie-1.gif

    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    mort-de-rire

     

     

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