• Bilan du cours du 4 novembre 2015



    Être libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut. (Jean-Paul Sartre)

    Décidément, nous sommes abonnés au nombre 10. Ce soir, Mélanie serait souffrante, selon les dires de Stéphanie, et Harold est aux abonnés absents avec silence radio.
    En fait, Stéphanie m’a ensuite suggéré que sa meilleure amie s’est trouvé un prétexte pour ne pas venir parce que c’était son tour de diriger l’échauffement... Simple délation ou réelle perfidie ?

    Bien écouter, c'est presque répondre. (Marivaux)

    En fait, Guillaume et Jeannot n’ont pas dirigé cet échauffement depuis pas mal de temps. Guillaume, bon camarade, dit que ça ne le dérange pas de laisser cette honorable tâche à Jeannot. Jeannot, perdu dans ses pensées, répond affirmativement à une question qu’il n’a pas entendue et se retrouve au centre du Tatami.
    En fait, il dirige un échauffement très complet, tout en souplesse, dont le point d’orgue sera un enchaînement de roulades avant/roulades arrière, « en tournant toujours dans le même sens », comme les aime Stéphanie.

    On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu'on prend pour l'éviter. (Jean de La Fontaine)

    Je recommande de pratiquer l’esquive canalisation Tsuki Chudan et Tsuki Jodan à chaque cours, de sorte que ces exercices soient parfaitement maîtrisés et les sensations induites parfaitement acquises. Jeannot va les démontrer avec Sébastien.

    Tsuki Chudan. L’exercice est bien exécuté. Bonne entrée en « tombant » sur l’attaque, bonne esquive du bassin, bon Tai Sabaki. Toutefois, je tiens à ce qu’il soit pratiqué lentement, ce qui permet de se donner le temps de bien le comprendre. Je demande donc à Jeannot et Sébastien de démontrer le ralenti.

    Jeannot utilise son droit à l’erreur et n’en semble nullement gêné, le bougre !

    C’est le bon rythme. Pour les jeunes pratiquants, quand la forme de corps sera là, la vitesse s'invitera d’elle-même.

    Peu importe le succès, il s'agit d'être grand, non de le paraître. (Romain Rolland)

    Tsuki Jodan. Erreur classique : le bras de Tori monte comme pour canaliser un Shomen Uchi. Il doit entrer dos de la main contre le coude de Uke, la rotation de sa main dévie simplement l’attaque, pas besoin de développer une force considérable pour cela si le bras reste dans l'axe.

    C’est encore trop rapide, ce qui ne permet pas de voir la faiblesse de l’entrée. C’est là que la vidéo montre son utilité. Elle permet notamment de voir que si Tori monte son bras en entrant, il monte sur la pointe des pieds en effectuant O Irimi... Le centre de gravité suit une sinusoïde !

    La vie n'est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. (Charles de Gaulle)

    Maintenant, je propose une petite révision des 2 techniques étudiées la dernière fois. On constatera que l’objectif de la technique à effectuer peut faire oublier tous les beaux principes de canalisation travaillés précédemment.

    Kote Gaeshi Shita. Si on compare cet exercice avec la première vidéo, on s’aperçoit que la canalisation s’est réduite et, au lieu de descendre sur les jambes, Jeannot effectue un armlock « à l’ancienne ». Ce qui est présenté est tout à fait recevable mais pas dans l’esprit de fluidité sur lequel nous travaillons. Le fait de descendre sur les jambes permettrait « d’absorber » le poignet de Uke pour le contraindre à se mettre à plat ventre au lieu de le laisser échapper à la douleur en se tournant sur le dos.

    On peut, si on veut, ramener tout l'art de vivre à un bon usage du langage. (Simone Weil)

    Pour Yuki Chigae, j’avais montré que Uke se déplace autour de Tori qui effectue un ample mouvement du bassin.

    Yuki Chigae. Bonne entrée, bon Tai Sabaki pourtant Jeannot constate qu’il n'a pas un angle de rotation suffisant pour faire passer Sébastien derrière lui.

    La cause a été trouvée : une mauvaise position du bras intérieur qui cherchait à se lever au lieu de se placer en arc-boutant, main sur la hanche, ce qui libère le bassin à la fin de O Irimi pour une rotation plus complète. On voit dans le 2ème Yuki Chigae que Sébastien bute encore dans le dos de Jeannot.

    L’entrée est un peu plus faible à gauche mais l’ensemble est très convenable !

    Il y a de la musique dans le soupir du roseau ; Il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau ; Il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l'entendre. (Lord Byron)

    Dans la forme Jodan que je fais travailler depuis le début de la saison, le pied avant glisse en avant pour « tomber » sur l’attaque, le pied arrière se place légèrement devant le pied avant, tourné vers l’intérieur pour faciliter la rotation du bassin. De la sorte, Tori est bien placé pour canaliser le bras de Uke.
    Cette fois-ci, je demande à Jeannot de faire un grand pas du pied arrière et de laisser ses bras se placer naturellement.

    Ushiro Kata Otoshi. La main extérieure de Tori vient se placer sur l’épaule extérieure de Uke, sa main intérieure glisse naturellement sur l’épaule intérieure. La canalisation complète place Uke en position de subir Ushiro Kata Otoshi qui se porte en exécutant un pas latéral et en amplifiant l’action des mains sur les épaules : main intérieure qui appuie, main extérieure qui tire.

    Jeannot corrige un point faible : le travail sur les jambes est insuffisant, on doit retrouver 2 passages en Kiba Dachi, à la fin de la canalisation et au placement de la technique.

    Chacun est trop pour être seul. (Henri Barbusse)

    Tout ce travail s’effectue à partir d’une garde inversée. Si on se place en même garde, l’esquive extérieure devient difficile, l’esquive intérieure semble s’imposer... sous réserve de respecter un principe essentiel : la mise en sécurité de soi-même. Si l’entrée est trop tangentielle, Uke peut frapper de l’autre main ou de la tête. Tori esquive donc l’attaque de Uke à « une longueur de bras », ce qui le met en sécurité et lui permet d’accrocher la nuque de Uke puis de la canaliser en effectuant le 2ème temps de O Irimi.

    Pardonnez-moi, fidèles lecteurs, je n’ai pas été vigilant et je ne laisse guère de temps pour constater la bonne qualité de la prestation de Jeannot... qui va tout de même trop vite !

    Voilà qui permet de mieux voir de quoi il s’agit.

    L’art est fait pour troubler. La science rassure. (Georges Braque)

    Je demande à Jeannot d’effectuer la même esquive canalisation en laissant sa main extérieure sous le bras de Uke.

    C’est Kataha Otoshi qui se place naturellement. Qui de Jeannot ou de Sébastien se plante au niveau de l’attaque ? Qu’importe, ils nous offrent un gag final.

    La maîtrise des principes fondamentaux de l’Aïkibudo à travers quelques techniques parfaitement intégrées est préférable à une connaissance technique purement quantitative et donc superficielle. (Alain Floquet)

    Ce que je propose est-il trop difficile ? J’en doute puisque je parviens le faire moi-même. Et puis, la canalisation est un des principes fondamentaux de notre Art. Il y a 20 ans , alors que, depuis des années, j’enseignais les notions de mouvement et d’esquive canalisation aux pratiquants les plus avancés de ma région, un grand lourdaud vint me dire : « Ça, je ne le sens pas ! ». Évidemment, il ne savait que manipuler de grosses massues dans l'espoir de se fabriquer les poignets de Takeda... Peu après, c’est un de mes « disciples » qui vint me dire que ce que j’enseignais était « trop difficile »... Je ne me rappelle plus à quelle occasion je suis sorti de ma réserve, quel prétexte m’a donné l’occasion de prendre les 2 plus costauds, dont le grand lourdaud, et de les transformer en moulins à vent pendant de longues minutes. Le plus malin, en fait un vrai bagarreur, me salua à l’issue de l’épreuve et disparut de mon horizon. L’autre doit être encore à chercher à comprendre ce qui s’est passé.

    Au théâtre les spectateurs veulent être surpris. Mais avec ce qu'ils attendent. (Tristan Bernard)

    « Arrêtez de râler, Sensei Dd, vous êtes fier de vos élèves ! - Certes, petit hanneton, certes. Sinon, je resterais chez moi à me vider les neurones devant l’étrange lucarne. Et je leur suis infiniment reconnaissant de m’avoir amené à ce niveau en me poussant bien plus que je les ai tirés. Si tous ceux qui sont montés sur le Tatami savaient ce que leurs Maîtres leur sont redevables... Finalement, non, mieux vaut ne pas divulguer cette information, ça les rendrait prétentieux ! »

    Il n'y a pas de grande tâche difficile qui ne puisse être décomposée en petites tâches faciles. (Adage Bouddhiste)

    Rien de tel qu’un bon Randori pour finir un cours. Il commence toujours de façon imposée sur le thème étudié puis les règles changent jusqu’à une totale liberté d’attaques et défenses. Cette liberté ne doit pas faire oublier les points importants étudiés avec obstination : entrée, canalisation...

     

     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    6e dan 2F3A 1991

    7e dan FIAB 2011

    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

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    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    mort-de-rire

     

     

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