Bilan du cours du 11 février 2015

Le monde est un endroit magnifique pour lequel il vaut la peine de se battre. (Ernest Hemingway)

Quand j'arrive au stop, en bas de chez moi, surgit un énorme camion suivi d'une interminable file de voitures. Je subis cette caravane de tortues pendant quelques kilomètres, juste ce qu'il faut pour perdre quelques minutes, arriver moins en avance que d'habitude et trouver ainsi plusieurs places libres sur le parking... Comme quoi ! Guillaume arrive au même moment.
Dans le Dojo, je vois Harold, déguisé en « civil » et affligé d'une toute petite mine. Que pasa ? De vieilles misères ! Harold me joue la même scène que Stéphanie l'autre fois, ces petits n'ont aucune résistance !
« Hé, Sensei André, ce ne sont plus des gamins, ce sont, ou presque, des quadras ! - Que me racontes-tu là, petit cancrelat ? Ils sont plus jeunes que mes enfants ! Pour moi, ils sont un peu mes enfants ! »
Quoi qu'il en soit, puisqu'il a le même bobo que Stéphanie, il fera comme Stéphanie, il sera responsable de la couverture photo. Je ne sais pas encore que je vais me retrouver avec 114 photos à recadrer et à retravailler sans compter un bonus de 13 vidéos à monter en plus des miennes ! Foutus gosses !

On ne peut prévoir les choses qu'après qu'elles sont arrivées. (Eugène Ionesco)

Petit rituel à l'issue du salut, je demande qui veut se charger de l'échauffement. « Moi ! Moi ! C'est mon tour ! » s'écrie Mélanie, l’œil luisant d'un espoir enthousiaste. J'acquiesce. Elle dirige donc cet échauffement avec son originalité bien connue. Sébastien est épaté, il est pourtant lui aussi un adepte scrupuleux de LA FICHE qui, j'aime bien le rappeler, est téléchargée 4 ou 5 fois le lendemain de la publication de mes bilans.

Je lui suggère de faire effectuer quelques roulades traditionnelles : avant, arrière, enchaînements avant/arrière qui permettent de percevoir le sens de la rotation si le corps est libre d'agir, sans que l'esprit ne le brime, bloqué par la peur de tomber...

Comme nous ne sommes pas très nombreux, je suggère d'utiliser le Tatami dans le sens de la longueur, ce qui permet à Mélanie de démontrer sa spécialité : la chute lancée. Le rôle du regard est prépondérant si on veut éviter une réception brutale sur l'épaule. Regarder en face, légèrement vers le haut au moment de l'impulsion, planer puis arrondir la nuque pour provoquer l'atterrissage...

Pour finir, je demande à Mélanie de diriger un travail collectif sur O Irimi, forme Tsuki Chudan. La consigne est d'oublier la forme rectiligne que j'avais imposée les fois précédentes pour faire découvrir la mobilisation du bassin. Il s'agit, cette fois, de libérer le mouvement du corps, de sentir la courbe du déplacement que le corps suit en tournant comme un ballon qui roule... Ne sommes-nous pas les petits-enfants de Gyokushin Ryu ?


La créativité n'est pas découvrir une chose, mais la comprendre après l'avoir trouvée. (James Russell Lowell)

Nous allons maintenant aborder vraiment la pratique de l'Aïkibudo par le biais de la canalisation, concept de base de notre Art. L'Aïkibudo, c'est le mouvement. À l'issue du mouvement se présente la technique. Le mouvement naît d'une sensation face à une agression. Un Tai Sabaki né de cette sensation fait entrer dans la dynamique de l'agression pour la canaliser et la conduire vers une projection ou une immobilisation.
Le cours sera construit à partir d'une canalisation sur l'attaque Ura Yokomen Uchi. Elle est facile parce qu'elle s'exécute totalement à l'extérieur.


Coucou, le revoilou ! Harold n'a pas résisté au plaisir de filmer son vieux Sensei qui se met en ligne avec délectation. Tout est longuement expliqué mais le son, avec un petit APN, ressemble à une chorale de grillons ! Qu'importe, tout est démontré avec la lenteur souhaitable, tous les détails sont dans ce qu'on sait voir.

Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée, c'est d'avoir une pensée toute faite. (Charles Péguy)

Travail à droite et à gauche, par groupes de 2, les Yudansha sont assez nombreux pour assister les KYU. Dans la forme de base, c'est le bras extérieur de Tori qui entraîne Uke en créant un armlock. On peut envisager le contrôle avec le bras intérieur par dessus (forme Kote Gaeshi) dans le cas d'un grand sur un petit ou le contrôle avec le bras intérieur par dessous (forme Yuki Chigae) dans le cas inverse.


Les hésitations sont marquées par tout un jeu de gestes parasites, repousser une mèche rebelle, par exemple. Ultérieurement, c'est un « moulinet » de la main avant qui n'apporte vraiment rien à la finalité de l'exercice mais trahit plutôt une absence de Zanshin (残心).

Je n'ai pas de talents particuliers. Je suis juste passionnément curieux. (Albert Einstein)

La canalisation doit se vérifier sur plusieurs adversaires. Dans un premier temps, Tori sera face à 2 adversaires, l'un attaquant toujours à droite, l'autre toujours à gauche.

C'est, de toute évidence, un exercice qui procure de la joie aux 3 pratiquants. Sous l’œil imperturbable, quoiqu'amusé, du Sensei.


Mise en place, explications.


Application sous forme Randori : notez cette façon, très répandue, de lever les bras. Cette erreur est peut-être due à une tendance à sauter dans le second temps de O Irimi au lieu de garder le contact avec le Tatami. Revoyez l'action sur le bras de Uke dans la seconde vidéo......


Les Kyu s'en sortent plutôt bien.

On peut être poète dans tous les domaines : il suffit que l'on soit aventureux et que l'on aille à la découverte. (Guillaume Apollinaire)


Première variante : application de Ushiro Kata Otoshi.

Explications et premiers essais. Une action sur le menton avant d'utiliser les épaules permet de convaincre les partenaires les plus raides de partir en roulade arrière. Un Randori contre 3 adversaires en conclusion de cet exercice.


Prenez du chocolat afin que les plus méchantes compagnies vous paraissent bonnes. (Madame de Sévigné)

Seconde variante : Kote Gaeshi. Où l'on détecte de sérieux problèmes de latéralisation... Droite ? Gauche ? C'est quoi-t-est-ce ?

C'est impossible, dit la Fierté
C'est risqué, dit l'Expérience
C'est sans issue, dit la Raison
Essayons, murmure le Cœur
(William Arthur Ward)

Et, pour finir, le bilan par Jeannot et Guillaume (qui ajoute en bonus une forme exotique de canalisation) suivi par 20 minutes de Randori. De quoi libérer ses sensations... et piquer une bonne petite suée.


Les hommes veulent être esclaves quelque part, et puiser là de quoi dominer ailleurs. (Jean de La Bruyère)

Et c'est bien triste !

6^e dan 2F3A 1991

7^e dan FIAB 2011

2^e dan FKSR 1986

A.照り絵 / 七段 教士 

Oublie tes peines et pense à aimer

あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru