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    J'ai dépensé beaucoup d'argent dans la boisson, les filles et les voitures de sport. Et le reste, je l'ai gaspillé. (George Best)

    Je pensais mettre un terme à cette série de cours centrés sur le Sutemi avec un florilège pioché dans notre programme. Je craignais la lassitude de mes chers élèves mais, en fait, chaque séance aura été l’occasion de mettre l’accent sur une nouvelle sensation, de dévoiler un nouvel aspect de notre Art... de pointer un nouveau « défaut » personnel et de le corriger.

    L’ensemble aura finalement constitué un long stage d’initiation à l’Art du Sutemi suivi d’un approfondissement du Sutemi Waza.

    Peu de nouveautés ce soir, par conséquent. À la fin du cours, alors que je m’inquiétais de l’aspect répétitif de mes interventions, Guillaume m’a avoué qu’il n’éprouvait pas de sentiment de saturation parce qu’il n’avait jamais vraiment étudié les Sutemi auparavant et qu’il souhaitait acquérir des sensations, comprendre ce qu’on lui faisait faire.

     

    Croire en quelque chose et ne pas le vivre, c'est malhonnête. (Gandhi)

    Il fait très froid. Une bise glaciale sous un ciel d’été ! Pas de neige à l’horizon aussi le froid engourdit-il les articulations et les réflexes. Bien qu’il fasse très chaud dans le Dojo, les premiers arrivés ne se livrent pas à un échauffement dynamique. L’échauffement commence par la langue...

    À 19 h, c’est Guillaume qui s’y colle pour un échauffement plus complet. Plus complet, c’est vite dit, j’en reste encore interloqué, ça va dans tous les sens et sans prise en main du groupe.

    Encore une fois, Guillaume, Jeannot, j’ai mis en ligne, pour vous, un plan d’échauffement ! S’il vous plaît, pour le consulter, cliquez sur l’image, là-dessous :

    Cliquez là training 03

    J’essaie de me concentrer sur ma concentration. (Martina Navratilova)

    Cet échauffement m’a un peu agacé et, quand Guillaume lance quelques exercices de roulades et que la foule ne semble pas manifester d’enthousiasme pour y participer, je sens picoter le bout de mon appendice nasal...

    Soit, que tout le monde trouve place au fond du tatami, dans le sens de la longueur et qu’on y aille, des séries de chutes avant, arrière, avant/arrière... Mais tout ça me chiffonne. Je découvre avec effarement qu’ils me font n’importe quoi ! S’ils enseignent ce qu’ils font à des débutants, ils courent à l’accident. Épaule en avant, sans protection, bras plié, « roulade carrée » sur l’avant-bras à plat sur le tatami, roulade sans maîtrise de la trajectoire !

    Je redonne les consignes de base : prise de contact sur le tatami avec le bout des doigts, roulade sur le tranchant de la main, le bras fléchi, traversée du corps en diagonale, réception sur la jambe fléchie, la jambe tendue se pose sans choc... Rien à faire, les irréductibles s’évertuent à lancer leur main entre les jambes, à claquer les pieds à la réception, à se relever en se tortillant et en ayant perdu l’axe de la chute !

     

    J’essaie de perfectionner mes points forts et de cacher mes faiblesses. (Billie Jean King)

    Il ne me reste plus qu’à démontrer moi-même ce que j’attends de mes ouailles. Avec une certaine appréhension car j’ai depuis pas mal de temps (des années ?) des problèmes de vertige après les roulades (arthrose cervicale, oreille interne affectée ?) mais je n’ai plus le choix, j’ai choisi d’y aller.

    Je montre l’impulsion donnée par le pied avant, le placement de la main, la roulade, la réception... sans vertige, je peux faire le malin et relancer l’exercice.

    Je pensais que ce que peut faire un vieux bonhomme de 70 ans 3/4 (ben oui, j’écope de 71 balais dans environ 3 mois. En mai, va s’égrener  le premier top de cette dernière décennie, dernière au moins en ce qui concerne mon activité sur le tatami qui risque de se trouver quelque peu réduite d’ici 2020 ...) était à la portée de tout le monde mais ce n’est toujours pas le cas.

    En fait, il leur manque la sensation de l’appel et je leur demande d’effectuer la roulade avec 2 ou 3 pas d’impulsion. La réception ne me convient pas, la jambe arrière prend toujours contact avec le sol trop brutalement.

    Je sors de ma boîte à malices un ancien exercice : on se relève sans poser la seconde jambe qu’il faut maintenir tendue à l’horizontale. Bruno semble aux anges, il se rappelle le bon vieux temps...

    Il faut que je rappelle à mes lecteurs que j’ai mis à leur disposition un article intitulé UKEMI WAZA et qu’il suffit de cliquer dessus ou sur l’image ci-dessous pour le consulter.

    Bilan du cours du 1er février 2012

     

    Le haut niveau est un jeu. Alors autant le vivre et le jouer à haut niveau. (Jean-Claude Killy)

    Une des qualités développées par notre Art est la vigilance, le Zanshin pour ceux qui préfèrent un langage exotique à sonorités ésotériques. Rien de caché là-dedans, rien que de l’attention et un certain niveau d’exigence « J’ai une trop haute opinion de ma petite personne pour l’autoriser à faire n’importe quoi. À tout instant, je veille à ne pas me produire en deçà de mes possibilités, à ne jamais me présenter à la limite basse de mes compétences. »

    « Il faut souffrir pour être belle ! », disait sa marraine à la petite sirène. Il faut se torturer les doigts sur les cordes et massacrer des arpèges pendant des centaines d’heures avant de faire sonner harmonieusement sa guitare. Chaque matin, la diva répète ses vocalises, le soliste exécute ses arpèges, l’athlète répète les gestes de base... Chaque jour, il s’offre à la critique d’un maître ou se reprend lui-même à chaque erreur.

     Il faut répéter des milliers de fois les éducatifs, se jeter des milliers de fois sur le tatami avant de sentir quelque chose... et de se sentir un virtuose dans son Art.

    Que d’exigences ! Mais quel plaisir, au bout du chemin, d’évoluer avec aisance dans la plus totale fluidité.

     

    Pour faire un bon vainqueur il faut être bon perdant. (Mika Hakkinen)

    Mon cher groupe est désireux d’évoluer avec aisance et fluidité et chaque critique est reçue comme une marque d’attention et d’affection. Nous pouvons passer aux éducatifs.

    Jyunte Dori : centrer en effectuant Nagashi, revenir dans l’axe des épaules de Uke, projeter. Main au-dessus ou au-dessous ? Intellectuellement, je veux la main au-dessus, car elle appuie pour accompagner le déséquilibre. Il peut arriver, si je pose le genou au sol, que ma main se trouve placée au-dessous car, ainsi, je tire... Question de sensation.

    Jyunte Dori : centrer en effectuant Nagashi, revenir dans l’axe des épaules de Uke, passer sous le bras en lançant la jambe extérieure derrière les jambes de Uke et en ramenant la main vers sa hanche. Tori pousse sa nuque dans le bras de Uke en poussant avec la jambe intérieure.

    Cet exercice est une approche en fluidité de la sensation du Sutemi. Il me vient à l’esprit de nommer cette série de cours : « L’art du Sutemi Aïkibudo : du Wa no Seishin au Sutemi ».

     

    Les gens humbles ne vont jamais très loin. (Mohammed Ali)

    L’exercice a été bien intégré car tous se font plaisir en le pratiquant.  Cette approche dédramatise la chute qui effraie tant les néophytes et même Mélanie qui émet des réserves à l’idée d’être entraînée par son vieux Maître. Elle a chuté sans souci par dessus des sacs, des bancs, mais par-dessus un corps allongé, ça lui paraît insurmontable ! Étonnant, non ?

    Tsuki Chudan : 2 formes d’entrée qui vont offrir 2 sensations différentes

    - Irimi intérieur, la main intérieure guide le bras de Uke sous l’aisselle, clé de coude, rotation du bassin (analogie avec Henka) pour projeter en poussant Uke sous l’aisselle

    - O Irimi intérieur, le placement de la technique est analogue à la forme précédente, la projection s’effectue dans le 2ème temps de O Irimi, le mouvement paraît plus rond

    Tsuki Chudan : Irimi intérieur, la main intérieure guide le bras de Uke sous l’aisselle, clé de coude, Tori transfère son corps latéralement, tête au niveau de la ceinture de Uke, il bascule en poussant le ventre vers le plafond et décrit un grand arc de cercle avec la jambe tendue tout en poussant avec le pied au sol.

     

    Même si ton adversaire te semble une souris, surveille-le comme s’il était un lion. (Luigi Manfredi)

    Ce n’est pas si mal. Je ne sais pas dire que c’est bien. Même si je le pense. Je sais qu’il faut le dire mais ce n’est pas dans ma culture : quand j’étais élève, si c’était bien, c’était normal et si c’était moins bien, c’était nul en comparaison des aînés qui travaillaient si bien... J’arrive parfois à dire que c’est bien...

    Maintenant, je ne vais pas démontrer, je vais déléguer la responsabilité de la démonstration à Jeannot et Guillaume.

    Je demande tout simplement Yuki Chigae sur Tsuki Chudan. C’est étrange comme 2 pratiquants plutôt talentueux peuvent être déstabilisés par une application technique plutôt simple. En fait, ils me font n’importe quoi, Uke n’est pas entraîné, pas contrôlé, peut coller une baffe à tout moment... mais il ne le fait pas, il subit !

    Avant toute chose, Tori doit assurer sa sécurité. Uke doit lui montrer qu’elle n’est pas assurée en lui posant la main sur le visage.

    Je sois revenir au centre et expliquer la stratégie de l’entrée.  L’attaque Chudan est basse. J’entre Irimi en contrôlant le bras de Uke derrière son coude avec mon bras extérieur. J’effectue Nagashi pied avant (en fait, j’aurai exécuté O Irimi) en relevant mon bras, ma main venant s’appliquer sur le poignet de Uke qui subit une clé de coude.

    Cet exercice est l’occasion de corriger individuellement les points faibles : rotation à partir des jambes au lieu de faire tourner les hanches, regard tourné vers le bas pour regarder la main de Uke ce qui provoque la perte de la « verticalité », relâchement de la tension, etc...

     

    On apprend plus de ses propres défaites que des défaites des autres. (Monica Seles)

    L’entrée est bien maîtrisée, je donne la suite qui doit se situer dans la logique des exercices précédents.

    Uke est contrôlé avec une clé de coude qui le contraint à se hisser sur la pointe des pieds. Je place ma main libre sur le poignet de Uke que je saisis. Je me déséquilibre sur l’arrière en montant le coude et en appuyant sur le poignet saisi. Uke est déséquilibré en avant.  Je dirige mon visage vers la hanche de Uke, je pousse mon ventre vers le plafond, Ma jambe au sol pousse en même temps que ma jambe tendue décrit un grand cercle... Ude Kake Sutemi, ou Hiji Kake Sutemi, suivant les terminologies...

    C’est le placement du pied intérieur qui pose problème... sauf si le Nagashi est bien décrit.  Les failles, les faiblesses, les difficultés reposent sur de petites erreurs, il suffit souvent de se déplacer un peu plus pour autant que les rotations soient bien effectuées à partir du bassin.

     

    Ce n’est pas la profession qui honore l’homme, c’est l’homme qui honore la profession. (Louis Pasteur)

    Un petit Randori pour se détendre. Les consignes sont simples : tout le monde attaque tout le monde, on change de partenaire après avoir effectué un échange.

    Bilan du cours du 1er février 2012

     

    Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines. (Eric Cantona)

    Mon vidéaste favori est parti tenter de maîtriser le skating sur les pistes de Bessans en Haute Maurienne... Puisse qu'il en revienne pas trop escagassé.... En attendant, j'ai dû piocher dans ma collection de rushes pour trouver quelques illustrations plus ou moins représentatives des éducatifs que j'ai proposés. J'ai même fait appel à D.D. qui démontre un Ude Kake Sutemi somme toute plutôt convenable.

     

    S'éloigner de tout rapproche un peu de l'essentiel. (Loïck Peyron)

    Pour finir, voici quelques citations que je n’ai pas réussi à placer dans mon exposé mais que je vous soumets comme sujets de philosophie :

     

    Je ne connais pas de vainqueur que la victoire ait mis d'humeur chagrine. (Eric Tabarly)

     

    Pour gagner, il n'est pas nécessaire de passer des nuits blanches, il suffit de rester éveillé pendant la journée. (Andrew Williams)

     

    En compétition, il y a toujours un premier et un dernier, mais l’important est de ne pas être le second de soi-même. (Luis Fernandez)

     

    Il faut se fixer des buts avant de pouvoir les atteindre. (Michael Jordan)

     

    mort-de-rire

    Connaissez-vous les easter eggs ? Les œufs de Pâques, in french...

    Ce sont de petits programmes dissimulés dans des logiciels, dans des pages publiées sur le Web. Quand il reste de la place, les programmeurs s’amusent ainsi à glisser des surprises.