• Bilan du cours du 24 novembre 2012

     

    Il y a des jours où je pense que je vais mourir d'une overdose d'autosatisfaction.  (Salvador Dali)

    L’Aïkibudo se réorganise. Les dernières inter-régions disparaissent, les régions se sont développées, sont devenues majeures et autonomes, leur animation sera confiée à un Délégué Technique Régional.
    La mission des Délégués Techniques Inter-Régionaux est donc terminée, Les DTIR recevront des missions de Délégués Techniques Fédéraux, ce qui étend encore leur champ de responsabilités.
    Quid du Conseiller Technique Inter-Régional, si les inter-régions n’existent plus ? Holà ! Pas touche ! J’y tiens ! De toutes façons, je ne peux pas changer le nom de mon blog, il faudrait que j’en crée un autre. Qui ne serait pas connu dans 94 pays...
    En fait, je reprends l’ancien titre de Conseiller Technique National, rejoint par mon vieil ami Edmond Royo. Comme au bon vieux temps. Où nombre d’entre vous n’étaient pas nés. Ou étaient encore en barboteuse ! Mon cher Monmon qui a fêté ses 79 ans le 20 novembre ! Toujours actif, toujours présent sur le Tatami, au club ou à l’École des Cadres, prudent dans la pratique de notre Art, les rotations des hanches lui sont déconseillées, mais ne manquant jamais de se défouler dans d’intenses Shiai de Kendo à la fin du cours qu’il a dirigé...

    Monmon-a-79-ans.jpg Monmon a 79 ans !

    Le succès, ce terrible dominateur des consciences. (Edmond et Jules de Goncourt)

    Le public, pris au sens général, mais ça concerne aussi bon nombre de nos pratiquants de tous horizons et de toutes nationalités, est sensible aux apparences et admire l’image de la force (Free fighting, arts martiaux « efficaces » plus ou moins exotiques...). Voyez sur Facebook les liens vers divers Arts Martiaux à Hakama, admirez ces démonstrations de force... puis adoptez un regard critique, regardez bien les déplacements (ah ! pas toujours de déplacements ?), le maintien de la verticalité (ah ! ce Maître renommé se plie à angle droit à chacune de ses projections ?), la mise en sécurité de soi-même (ah ! ce Sensei représentatif d’une école de Sutemi se reçoit systématiquement sur le coccyx ?) : comprenez bien, l’important c’est d’abord de savoir BOUGER, se déplacer, esquiver, entrer... Le but n’est pas la technique explosive, impressionnante en vidéo mais irréaliste. L’important, c’est l’entrée. Si l’entrée est bonne, juste, précise, quelque chose se produira, une technique naîtra à l’issue du mouvement, une belle technique, harmonieuse et efficace, comme un point à la fin d’une belle phrase. Il n’est pas besoin de s’injurier pour régler un conflit, la brutalité n’a jamais conclu une confrontation, notre Art nous enseigne à nous exprimer avec élégance en respectant la syntaxe.

    Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où on peut aller : c’est de se mettre en route et marcher. (Henri Bergson)

    Les vidéos que je mets en ligne n’ont pas l’intention de proposer des modèles mais d’évoquer l’ambiance d’un cours. C’est l’occasion de noter les erreurs sur lesquelles peut se construire la progression.
    Comme je suis très exigeant en ce qui concerne les dernières mises au point de O Irimi sur Tsuki Chudan (ou Choko Tsuki) et ses corollaires, mes assistants sont stressés. Ils ont atteint un excellent niveau mais ils sont très timides (ai-je donc l’air si cruel ?) et n’osent pas se mettre en lumière. De ce fait, ils vont relâcher leur vigilance et commettre des erreurs que je ne remarque parfois qu’en scrutant la vidéo. Leur prestation n’est pas facile : je leur donne quelques consignes, je leur décris ce que je veux voir exécuter, je le démontre une fois ou deux et ils vont tâcher de présenter aux autres ce que je leur ai suggéré...

    pas contentToujours pas content

    Je sens que la lumière se répand dans mon esprit à proportion que je le désire, et que je fais pour cela un certain effort que j’appelle attention. (Malebranche)

    Ce soir, mon fidèle petit groupe est presque au complet. Je vais confier le fil du cours à Mélanie. Soyons clairs, elle n’est pas chargée du cours, je lui confie la lourde responsabilité de présenter concrètement ce que je lui ai décrit sommairement en m’appuyant sur les connaissances qu’elle est censée maîtriser. En cas de difficulté ou d’erreur manifeste, j’interviens pour apporter les rectifications nécessaires et permettre à Mélanie (ou Guillaume ou Jeannot quand c’est leur tour...) de reprendre le fil du cours.

    Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée, c’est d’avoir une pensée toute faite. (Charles Péguy)

    On n’aime pas trop se retrouver en face de ses pairs voire de plus haut gradés que soi-même, surtout quand le vieux Sensei observe tout, scrupuleusement, moqueur ou fâché.
    On n’aime pas se tromper, se sentir médiocre, avoir la sensation que les autres sont meilleurs que soi. Ça fait près de 45 ans que je connais ce genre de soucis. Que j’ai le trac. Avant un cours, avant une démonstration, avant de me rendre dans une autre région, dans l’avion... Considérons cette faiblesse comme une forme d’orgueil. Ou de vanité. Passagère. Juste avant le cours. Qui prend fin dès qu’on se met en action.
    C’est moins facile pour mes assistants, ils n’ont pas le temps de s’adapter, ils sont mis devant le fait accompli. En compensation, ils prennent de l’assurance, apprennent à conduire le groupe, à être vigilants, pointilleux. Ils savent bien que je ne leur délègue ce temps d’enseignement auquel je tiens tant que parce que j’ai confiance en eux.

    備えあれば憂いなし 

    SonaEAReBa UreINaShi
    Être préparé c'est le gage d'une absence de soucis

    Ce soir, je veux donc vérifier si l’entrée O Irimi sur Choko Tsuki est bien assimilée tant sur le plan technique que théorique de façon à initier les Kyu au Randori canalisation. Un bref échauffement suivi d’exercices de roulades me permet de constater les progrès de Kyu qui commencent à maîtriser leur réception. Les postures de garde sont plutôt correctes. Reste à comprendre comment porter un atémi. L’enseignement est parfois basé sur le rabâchage !

    聞くは一時の恥、聞かぬは末代の恥 

    KiKu Ha ItToki No Haji, KiKaNu Ha Matsu Dai No Haji
    Demander c'est une honte d'un instant, ne pas demander c'est une honte ineffaçable.

    Vidéo 1 : hésitations
    Je fais apporter une suite au Tai Sabaki : une rotation du bassin permet de porter un atémi du coude dans le dos de Uke. J’ai manqué de vigilance durant cet exercice, je me suis concentré sur la verticalité, sur la mobilisation du tronc. Je n’ai pas noté que Mélanie avance le pied arrière en tournant... Le premier temps se fait en ligne, la main avant restant en avant pour bloquer l’épaule de Uke. J’ai demandé de rechercher la « fluidité dans le blocage », ce qui a dû causer cette erreur. 


    Vidéo 2 : plus de confiance

    Mélanie a repris confiance et s’est stabilisée intérieurement. Le contrôle est marqué de fluidité, le mouvement est teinté d’énergie mais ce n’est pas tout à fait l’entrée demandée !


    Vidéo 3 : approche de la canalisation

    Mélanie a un très  bon contrôle du haut du corps. L’entrée de Guillaume est correcte, il sait travailler avec fluidité et puissance mais il a une légère tendance à monter sur la pointe des pieds.

    Vidéo 4 : randori canalisation et entrée, déconcentration...
    Mélanie est à l’œuvre, sa démonstration au ralenti permet aux débutants de comprendre le déroulement de l’exercice. Je lui réclamerai ultérieurement plus de précision.


    Vidéo 5 : randori canalisation, variante

    Le contrôle est un peu différent, du type entrée Yuki Chigae. Cet exercice confirme les observations précédentes et le besoin de se débarrasser des automatismes.


    Vidéo 6 : éducatif de type Wa no Seishin

    L’entrée de Mélanie est correcte, il suffit d'observer, pas besoin d’explications, cet exercice a déjà été étudié.


    Vidéo 7 : Kote Gaeshi suivi de Neji Kote Gaeshi

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces techniques ne sont pas les préférées des Bourdenysiens ! Toutefois, les 2 pratiquants sont studieux, et, après quelques hésitations, l’entrée est bonne, les contrôles sont satisfaisants.



    地獄で仏 

    Ji Goku De Hotoke
    Un bouddha en enfer.

    Pour finir, un Randori oppose les Kyu aux Yudansha : ce sont les Kyu qui attaquent et apprennent à subir une technique et à être projetés.

    St-Leger-24_11_-2012-1.jpg

    St-Leger-24_11_-2012-2.jpg

    Et la citation à laquelle vous avez failli échapper :

    Tant qu'il y aura des guerres, le mot "évolution" n'existera pas. L'Homme se trouve toujours dans la préhistoire. (Dimitri Vallat)

    « Grrr... Rrrraaa... Grmbl... » comme disait Rahan !

       mort-de-rire

     

    « Au jour du jour de ce jour...Bilan du cours du 5 décembre 2012 »