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    L'homme devrait mettre autant d'ardeur à simplifier sa vie qu'il en met à la compliquer. (Henri Bergson)

    C’est mon dernier cours de la saison 2013/2014. petit moment de nostalgie : j’ai donné le dernier cours de ma première saison il y a 45 ans ! C’est le 45ème anniversaire de mon premier dernier cours... Vous suivez ? Vous trouvez que j’ai tendance à tout compliquer ? Mais non, c’est simple, je vais vous expliquer... Et puis non, on laisse tomber.

    La beauté n’est que la promesse du bonheur. (Stendhal)

    Pas nombreux, les candidats au dernier cours, le dernier bastion des fidèles, d’autant plus que je déplore l’absence de Mélanie qui se casse les pieds (je rigole, elle guérit une fracture de fatigue du métatarse) et celle de Jeannot qui semble de plus en plus souffrir des lombaires.
    Les Uke de ce soir seront donc Guillaume, il a l’habitude, et Stéphanie, la petite veinarde, elle va être exposée aux feux de la rampe !

    Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt. (Jules Renard)

    Le dernier cours, c’est bâton. Utilisation en « sollicitation » et défense contre attaque au niveau Chudan. Nous utilisons plusieurs sortes de « bâtons » :

    -     le Bō () : il mesure 1,80 m

    -     le Hanbō (半棒) ou Jō () : plus adapté à la taille de l’utilisateur, mesure environ 1,30 m

    -     le Tambo (短棒) : il mesure environ 40 cm

    -     j’y ajouterais la canne, environ 80 cm, que j’aime beaucoup utiliser mais qui n’est pas à notre programme. J’avais rédigé, il y a quelques années, une progression du « canne-do ». Vous n’êtes pas obligé d’apprécier le trait d’humour. Victor Hugo aurait dit que le calembour est la fiente de l’esprit qui vole. Qu’il s’en tapisse la barbe, le vieux Totor !

    cannedo 2

    Ce soir, pour le type de travail que j'envisage, le plus commode est le Hanbō. Plus tard, c'est le Bō qui sera utilisé, moins « agile » mais plus « puissant ».
    Vous avez apprécié, j’ose l’espérer, l'utilisation du o barré (ō) Et bien, non, il ne figure désespérément pas sur votre clavier. Ni sur la table des caractères ! Je suis trop bon, je vous l’offre : c’est le code alt+0333.

    L’oiseau a son nid, l’araignée sa toile, et l’homme l’amitié. (William Blake)

    Une série de 3 exercices à mains nues est censée ouvrir la voie des sensations qu'on éprouve en manipulant un Hanbō en sollicitation.
    Le premier est un Wa no Seishin : il consiste à canaliser Uke, sans le saisir et sans retourner la force contre lui.

    -          prise de son centre en canalisation descendante

    -          placement dans l’axe en canalisation ascendante (analogie avec la saisie du Bokken en Seigan)

    -          projection (analogie avec la coupe au niveau du front)

    Le second est une projection en Irimi : il consiste à canaliser Uke vers le haut en entrant et à le renverser dans l’axe. Ce n’est pas vraiment un Wa no Seishin puisque la force est directement retournée contre Uke.

    Le troisième est de nouveau un Wa no Seishin : il consiste à canaliser comme dans le premier exercice mais, cette fois, en exécutant un Nagashi pied avant accompagné d’un très grand mouvement de rotation du bassin qui fait passer Uke derrière Tori. À l’issue du mouvement, Tori effectue un mouvement de lancer Uke comme pour le faire ricocher, ce qui lui fait poser le genou intérieur au sol.
    Il existe une autre version, enchaînant un Nagashi pied avant et un Nagashi pied arrière, le genou se posant alors au sol dans le temps du Nagashi. C’est plus facile... La forme de ce soir est plus riche au niveau des sensations de la mobilité du bassin, aurait-elle fait souffrir Sébastien ? Elle a fait souffrir Stéphanie !

    Guillaume hésite, réfléchit et... se plante au lieu de laisser aller, de s'insérer dans le mouvement. Il n'a pas suffisamment acquis la sensation du lancer.

    Il vaut mieux avoir du bien au soleil que du mal à l'ombre. (Auguste Villiers de l'Isle-Adam)

    Utilisation du Hanbō en sollicitation :

    -          en renversement

    -          en « drapeau »

    Stéphanie éprouve bien des difficultés. Pas d'inquiétude, ce sont les mêmes que dans le 3ème exercice à mains nues :  le bassin n'est pas encore libéré. Là aussi, une forme plus simple consiste à poser le genou au sol en tirant le Hanbō vers l'arrière de façon à créer un vide dans lequel Uke tombe. Mais qui peut le plus peut le moins...
    J'ai étudié ces techniques en « drapeau chinois » en 1967, au cours d'un stage d'Aïkido avec les frères Warcollier. J'étais 1er kyu en Aïkido-Jujutsu. Je m'étais inscrit au stage de Royan, croyant y rencontrer Hiroo Mochizuki. Mauvaise surprise, c'est l'autre École qui avait obtenu le stage ! La première quinzaine fut toutefois une bonne surprise. Si les 2 Maîtres ne parvenaient pas à m'immobiliser, ils pratiquaient toutefois un style rond, souple et évolutif qui m'avt beaucoup influencé ultérieurement et, surtout, il y avait le « drapeau chinois » ! Et pendant la seconde quinzaine ? C'est une autre histoire.

    1969 Bo

    Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté. Le mécontentement apporte la pauvreté même dans la richesse. (Confucius)

    Défense contre attaque Tsuki Chudan :

    -          Tenbin Nage (天秤投げ)

    -          Kote Gaeshi (小手返し)

    -          Kataha Otoshi ( 片羽落?)



    Il est doux d'être aimé pour soi-même. (Beaumarchais)

    Randori suivi d'un bilan.

     Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
    Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
    Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
    Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

    Les conseils de Nicolas Boileau s'appliquent aussi bien à notre Art. Prenez le centre, canalisez dans l'axe... 100 fois, 1000 fois...

     signature message 

    6e dan 2F3A 1991

    7e dan FIAB 2011

    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

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    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    mort-de-rire