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    平時では、武術の本質は、教えている。ワード龍では、電力の考え方があります。飲酒、これが方法です。我々は教えは方法ではありません停止した場合、それ 唯一の芸術だ。 武道の目的 は彼の人 格を 育成す ることであるが武術は、殺すことだけです。
    (Heijide wa, bujutsu no honshitsu wa, oshiete iru
    . Wādo ryūde wa, denryoku no kangaekata ga arimasu. Inshu, korega hōhōdesu. Wareware wa oshie wa hōhōde wa arimasen teishi shita baai, sore ga yuiitsu no geijutsuda. Budō no mokuteki wa kare no jinkaku o ikusei suru kotodearuga bujutsu wa, korosu koto dakedesu.)
    En temps de paix, l'essence des arts martiaux, est l'enseignement.
    Dans le mot Ryu, il y a l'idée de courant. Le Dô, c'est la voie. Si on arrête d'enseigner, ce n'est plus la voie, c'est seulement de la technique. La technique martiale vise uniquement à tuer, alors que le but des arts martiaux est de former sa personnalité. (Minoru Mochizuki)

    Une longue et belle citation de Minoru Mochizuki Sensei pour ce qui était censé être mon dernier cours de la saison... En fait, il y aura 2 « pots de fin d’année », le 26 juin à Saint Léger du Bourg Denis et le 2 juillet à Caudebec en Caux., 2 invitations envoyées par courriel avec en arrière-plan l’hypothèse que je puisse ne pas accepter et l’espoir que j’accepte de donner le cours... comme si...
    Bien sûr que j’accepte ! Bien sûr que j’aime ces 2 clubs, leur histoire et surtout leurs animateurs et leurs élèves. Qui suis-je, que suis-je quand je n’enseigne pas, quand je ne transmets pas tout ce qui m’a été transmis et tout ce que j’ai appris grâce à tous ces élèves qui m’ont posé des problèmes à résoudre et qui m’ont permis d’avancer au fur et à mesure qu’ils avançaient ?
    J’ai toujours appris à mes « disciples » à transmettre. Les plus anciens s’entraînent avec les plus débutants et apprennent autant au travers des difficultés qu’ils rencontrent que les débutants apprennent au contact des anciens qui leur font passer leurs sensations.
    Aujourd’hui, alors que mon corps semble me trahir de plus en plus chaque jour qui s’en vient, j’éprouve de plus en plus le besoin d’être présent sur le Tatami à faire bénéficier mes élèves des « finesses » dont je dois faire preuve pour contourner ces petits handicaps douloureux qui nous squattent au fil du temps qui s’écoule, finesses qui m’autorisent à croire que j’améliore ma canalisation, mon « Aïki » tout en préservant mon efficacité.

    Qu’importe la robe ! Que regarde-t-on ? L’écrin qui contient le diamant ? (Georges Feydeau)

    Sauve qui peut ! J’ai failli devenir sérieux ! Ne dit-on pas que la vérité sort nue du puits ? Personnellement, je n’en ai jamais été témoin... et de nos jours, avec tous ces robinets, c’est peu probable que ça se produise.
    La vérité, c’est qu’hier soir il faisait très lourd, une sorte de touffeur dans le Dojo, et j’avais devant moi les « meilleurs » : il a fallu que j’explique que les absents ont toujours tort et que les meilleurs sont ceux qui sont présents. En effet, Sébastien ne veut pas se sentir meilleur que Laure-Line qui a le tort d’être absente.
    Et la vérité, c’est aussi que ces meilleurs étaient 7 : 4 Yudansha et 3 Kyu. Pas facile de dynamiser un groupe de 7 élèves. On allait voir ce qu’on allait voir.

    On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir de soi-même. (Marcel Proust)

    Ce sera soirée Wa no Seishin. Je propose un échauffement propre à mettre ce petit monde en condition.
    « Randori » Te Hodoki : on commence calmement, avec fluidité et, peu à peu, on met la force en jeu, on durcit les saisies et je promets des claques à ceux qui ne peuvent pas s’empêcher de porter un atémi.
    « Randori » esquives : 2 partenaires attaquent Tsuki Chudan, un à droite et l’autre à gauche, Tori effectue O Irimi.
    « Randori » canalisation : forme classique sur Tsuki Chudan.

    Les élèves se placent par 2, au mur du fond. L’un des 2 tourne le dos à l’autre qui pousse son partenaire dans le dos, des 2 mains : j’assiste à de belles chutes lancées.
    Face à face, poussées, roulades arrière.
    L’un des 2 tourne le dos à l’autre : poussée d’une main en diagonale. Tori cède à la poussée, pivote en crochetant la nuque de Uke, le canalise en glissant le genou en sol, la main libre soulève le genou de Uke.

    Les élèves reviennent à leur place. J’annonce donc que ce sera soirée Wa no Seishin. J’observe un sourire de satisfaction de Mélanie, la soirée va être pépère.
    Que signifie Wa no Seishin ( 和の精神 ) ? Kamel évoque l’harmonie, c’est en effet une des significations de Wa.
    harmonie, esprit, kami : on a pu traduire Wa no Seishin par « technique divine ».
    On dit que c’est le début et la fin. C’est le début parce que c’est censé être une approche facile, sans heurt, demandant une connivence entre les 2 partenaires pour que ça marche. C’est la fin parce que c’est la technique idéale, la riposte immédiate portée sans effort apparent, avec une redoutable efficacité. Mais ça, c’est le but et chacun sait que ce n’est pas le but qui est intéressant mais le chemin parcouru pour l’atteindre... or plus on avance, plus le but semble s’éloigner ! Mais ça, c’est une autre histoire...

    A quoi sert la vie si les enfants n'en font pas plus que leurs pères ? (Gustave Courbet)

    Premier Wa no Seishin : « Ah, tiens... Je ne savais pas qu’il y avait un ordre ! », me dit Jeannot interloqué. « Mais non, petite sauterelle mal réveillée, c’est le premier de la série que nous allons étudier ce soir ! - Ah, bon... je me disais zaussi ! ».
    Je reprends, espérant ne pas être interrompu par des remarques aussi sottes que grenues. J’explique qu’une technique est un Wa no Seishin si Uke n’est pas dévié de sa ligne d’attaque mais canalisé : dans l’idéal, il est projeté sur une trajectoire rectiligne.

    Premier Wa no Seishin sur Jyunte Dori : c’est l’utilisation de ce que nous avons appris avec le Te Hodoki. Tori centre avec une rotation du bassin éventuellement suivie d’un Nagashi et appuie vers le sol, la jambe intérieure effectue un grand pas en avant de la jambe intérieure pour pousser vers l’avant en tendant le bras qui remonte en tournant la main en supination.
    Il faut rechercher la canalisation : j’explique que la complaisance de Uke est nécessaire pendant la phase d’apprentissage. Je montre qu’à l’intérieur du Wa no Seishin se cachent des techniques beaucoup plus rudes, Tenbin Nage, par exemple. Quand on peine à trouver la sensation d’une technique, il s’agit d’abord de l’appliquer comme s’il s’agissait d’un Wa no Seishin...

    Second Wa no Seishin sur Jyunte Dori : même entrée, pendant la rotation du bassin, la main saisie effectue un cercle descendant, sa main passe derrière le poignet de Uke et repousse en « coupant » : Te Katana (手刀, la main sabre).

    Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume. (Paul Valéry)

    Dosokute Dori : Nagashi pied avant en centrant, repousser en avançant le pied extérieur et en « coupant ». Je montre que, suivant la réaction de Uke, ma main peut se placer contre l’avant-bras de Uke qui est déséquilibré latéralement.


    Il existe un curieux paradoxe : quand je m'accepte tel que je suis, alors je peux changer. (Carl Rogers)

    Ryote Ippo Dori : rotation du bassin accompagnant un arc de cercle descendant de la main saisie, grand pas de la jambe intérieure pendant que la main remonte et effectue une rotation en supination légèrement descendante pour projeter Uke.

    Ryote Ippo Dori : Tori centre en effectuant un Nagashi pied avant, rotation du bassin pour faire passer Uke dans le dos, rotation en sens inverse qui fait poser le genou au sol et projette Uke devant. Je montre que si j’effectue ce mouvement en restant debout et en amenant Uke contre mon dos, j’obtiens une forme de Koshi Nage en enroulement autour du bassin.

    Ryote Ippo Dori : une variante de ce Wa no Seishin consiste, quand Uke est dans le dos, à effectuer un pas glissé latéral pour poser le genou au sol et projeter Uke dans le plan latéral.

    Être raisonnable en toutes circonstances ? Il faudrait être fou... (Raymond Devos)

    Ryote Dori : Uke et Tori sont en même garde (Ai Hanmi no Kamae : 半身の構え). Uke fait un pas pour saisir Tori qui se laisse saisir en effectuant O Irimi. Ses mains sont placées comme pour effectuer Oshi Kaeshi. Dans le premier pas, il pousse pour affermir la saisie de Uke, il tire le bras extérieur vers le sol dans le second pas et effectue un renversement pour repousser Uke dans l’autre direction.

    Ryote Dori : Certains pratiquants semblent ne pas parvenir à maintenir leurs mains en Te Katana, je propose un second exercice pour ceux-là.
    Uke et Tori sont en même garde. Uke fait un pas pour saisir Tori en Ryote Dori. Tori va agir comme s’il tenait un gros ballon entre ses 2 mains : il effectue O Irimi en effectuant un grand cercle descendant. Dans la phase remontante, ses mains se placent en Te Katana contre les poignets de Uke, il effectue un grand pas de la jambe intérieure et projette Uke.

    Je montre que si je saisis les poignets de Uke dans la phase remontante, je suis de nouveau en opportunité de Koshi Nage « hanche flottante ».

    Je ne laisse jamais ma bouche énoncer quelque chose que ma tête ne peut tolérer. (Louis Armstrong)

    Il resterait encore de nombreuses possibilités à explorer sur Ryote Dori. Il faudrait aborder Mae Eri Dori... mais nous approchons de l’heure de la fin du cours et mon Keikogi est humide : je préfère ne pas vous décrire l’état de mon petit groupe d’élèves ! Leur Keikogi est trempé et on a l’impression que de la vapeur s’échappe de leur visage cramoisi.
    Le Wa no Seishin, appliqué avec intention sur un Uke soigneusement canalisé, représente une dépense d’énergie que l’image fluide et élégante ne dévoile pas au spectateur non averti.
    Les Yudansha ont commencé à percevoir la concentration de l’énergie en un point de l’abdomen, peut-être virtuel, nommé le Seika Tanden (臍下丹田), le « centre », en fait, situé traditionnellement « 3 doigts au-dessous du nombril », qui correspondrait au Hara (). Ça plane ? Et oui, la « technique divine » !

    Quand le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière empoisonnée et le dernier poisson péché, alors l'homme s'apercevra que l'argent ne se mange pas. (proverbe Cree)

    Bref, tout ça pour dire que mes chers élèves sont vannés ! J’ai formé 2 groupes de Randori : les Yudansha et le Kyu qui savent s’organiser. J’observe mes Yudansha, les consignes leur sont passées au-dessus de la tête. Wa no Seishin : « C’est quoi-t-est-ce ? ». Jeannot parpelège, Guillaume garde la bouche ouverte, Mélanie sourit mollement et Sébastien réprime un rictus... Ils sont vannés !
    En fait, ils n’ont pas été si mal, ce soir...

     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    6e dan 2F3A 1991

    7e dan FIAB 2011

    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

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    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

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