So long Laure-Line

Le plus souvent, on cherche le bonheur comme on cherche ses lunettes, quand on les a sur le nez. (André Maurois)

 Partir, c'est mourir un peu, mais mourir, c'est partir beaucoup. (Alphonse Allais)

Jeudi 2 juillet 2015, dernier cours à Caudebec en Caux pour Laure-Line qui s’apprête à quitter le Pays de Caux bord de Seine pour la Haute-Loire, l’eau d’un fleuve paisible pour le feu des volcans en sommeil.
La canicule, quant à elle, n’est pas en sommeil ! Si la température se limite à 23° tempérés par une légère brise au départ de ma bourgade, elle monte à 28° quand j’entre dans Caudebec en Caux. Le Dojo va faire sauna !
Les clubs de Lillebonne et Saint Léger du Bourg Denis sont au rendez-vous des Caudebécais pour dire à Laure-Line qu’elle va nous manquer. Béatrice et Jocelyne, les plus anciennes, Jeannot, Guillaume et Mélanie, mes cadres « préférés », Stéphanie et Harold, nos Yudansha tout neufs... oui, j’ai décidé d’adopter Harold, d’autant plus qu’il s’est découvert un nouveau talent, le tatouage au chalumeau... Entre artistes...
Je ne saurais oublier la présence d’Alain Gallais, fondateur du club, grâce à qui j’ai pu implanter notre Aïkibudo dans la région de Haute-Normandie, lui qui s’était chargé de tous les tracas administratifs, me laissant libre pour développer l’Art.

La seule chose qu'on est sûr de ne pas réussir est celle qu'on ne tente pas. (Paul-Emile Victor)

Je ne sais plus quand Laure-Line est apparue dans ma vie martiale. Je crois que c’est Béatrice qui a repéré ce petit bout de femme très musclée, au physique de combattante, profil aigu à la longue natte noire.
Elle s’est intégrée au très machiste club de Caudebec en Caux. Son talent, son 2^e dan puis son monitorat fédéral l’ont rendue indispensable face aux vieux mecs usés.
Quelle meilleure façon de lui dire : « Au revoir Laure-Line » qu’en lui offrant un petit festival de « techniques divines » - 和の精神 -, Wa no Seishin, l’harmonie de l’esprit ?

Celui qui se sera étudié lui-même sera bien avancé dans la connaissance des autres. (Denis Diderot)

Le programme est simple : je démontre un mouvement, je filme Laure-Line qui l’exécute avec Sébastien, son héritier présomptif, puis tout le monde entre dans la danse.
Il fait très chaud, on découvre que le Wa no Seishin est loin de la technique pour pépère, on sue beaucoup, il faut boire beaucoup.

Si tu veux comprendre le mot bonheur, il faut l’entendre comme récompense et non comme but. (Antoine de Saint-Exupéry)

Et plus on avance dans le cours, plus on se rend compte que ces techniques d’une grande sobriété se révèlent complexes à réaliser. Que de mécanismes, d’automatismes à combattre, gestes parasites, moulinets des poignets ou mauvaises directions de la chute qui dénoncent une méconnaissance du Te no Michibiki, instabilité au moment du passage au sol due à un piétinement effectué à la place du Nagashi et qui révèle une rotation insuffisante du bassin...

Les erreurs sont les portes de la découverte. (James Joyce)









Tout allait pour le mieux et puis la fatigue due à beaucoup de tension accumulée sous une chaleur excessive fait que tout se brouille et se désorganise... les hanches ne tournent plus, un mouvement somme toute assez simple semble irréalisable !

 Vous pouvez avec certitude améliorer un seul petit coin de l'univers : vous-même. (Aldous Huxley)

 

Et puis changement de technique, recherche de sensations différentes, ça passe jusqu'à ce que de nouvelles erreurs, au cours de la dernière forme de travail, fassent que ce soit la technique précédente « irréalisable » qui se place en toute discrétion.
Conclusion ? Il n'y a pas d'erreurs, il n'y a qu'une direction que le corps souhaite suivre mais ce n'est pas facile de le laisser faire, on veut atteindre le but, ce but qui n'est pas aussi important que le chemin parcouru pour l'atteindre...

La souffrance est un trou et la lumière vient de ce trou. (Albert Camus)

Notre Art est merveilleux, passionnant mais que le chemin à parcourir est long, difficile, abrupt, semé d’embûches, de difficultés qui peuvent paraître insurmontables. !
Ne soyez pas désespérés par vos difficultés, par vos faiblesses. Au contraire, chérissez-les :

Il y a une faille dans toute chose, c'est par là qu'entre la lumière.
There is a crack, a crack in everything That's how the light gets in (Leonard Cohen)

Je m'en vais comme je suis venu, un peu plus calme un peu moins nu. (Jean Ferrat)

Alors,

So long, Laure-Line, it's time that we begin
to laugh and cry and cry and laugh about it all again

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6^e dan 2F3A 1991

7^e dan FIAB 2011

2^e dan FKSR 1986

A.照り絵 / 七段 教士 

Oublie tes peines et pense à aimer

あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru