Retour à Caudebec en Caux, 20 octobre 2011

 

Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites. (Le Sapeur Camembert)

Les bornes ont été franchies... par les travailleurs à la chaîne ! Je parle bien entendu des chaînes à transmettre pour s’assurer du bonheur ou manifester son amour du prochain et à ne pas interrompre sous peine de GROSS malheur. Les 2 dernières en circulation valent leur pesant de camembert.

Premier message sur mon ordinateur : un mois d’octobre pas ordinaire dont les caractéristiques ne survient que tous les 823 ans... la dernière fois, c’était donc en... 2011 – 823 = 1188, zut et crotte, ça ne marche pas, notre calendrier actuel a été fixé en décembre 1582, le dimanche 9 décembre 1582 eut pour lendemain le lundi 20 décembre. Quant aux Chinois auxquels il est fait référence dans ces vaticinations, ils n’ont adopté notre calendrier qu’en... 1912 ! Toujours est-il qu’il faut envoyer ce message à 8 amis très chers pour s’assurer un bon Feng Shui. Interrompre la chaîne entraînerait une débâcle financière dans l’année. En fait de débâcle, un rapide calcul en annonce une autre :

8	8	8	8
8²	8x8	64	72
83	8x8x8	512	584
84	8x8x8x8	4 096	4 680
85	8x8x8x8x8	32 768	37 448
86	8x8x8x8x8x8	262 144	299 592
87	8x8x8x8x8x8x8	2 097 152	2 396 744
88	8x8x8x8x8x8x8x8	16 777 216	19 173 960
89	8x8x8x8x8x8x8x8x8	134 217 728	153 391 688
810	8x8x8x8x8x8x8x8x8x8	1 073 741 824	1 227 133 512
811	8x8x8x8x8x8x8x8x8x8x8	8 589 934 592	9 817 068 104

Si tout le monde joue le jeu, rapidement, à la 11ème tournée, on aura envoyé plus de messages qu'il n'y a d'habitants sur terre... et l'Internet mondial s'effondre après une colossale dépense d'énergie (envoyer un message coûte de l'énergie !). On peut imaginer une panne d’électricité à l’échelon national puis que les pays seraient contaminés un à un. Heureusement, de mauvais esprits refusent de se plier aux injonctions des travailleurs à la chaîne.

second message sur mon téléphone portable : un message m’assurant de l’amour de l’expéditeur qui m’enjoint de faire de même à 6 destinataires dont lui-même. Mais je ne le connais même pas, ce destinataire ! Ce n’est qu’un numéro ! Et je n’ai pas 6 numéros enregistrés sur mon carnet d’adresse ! Zut ! Si je ne réponds pas, plus personne ne m’aimera. Par contre, si je réponds, en effectuant le même calcul que ci-dessus je peux facilement comprendre que je mets à mal tous les opérateurs de France et de Navarre et même de plus loin. L’envoi de milliers de « vœux » le soir du 31 décembre bloque toutes les lignes pendant plusieurs heures au grand dam des adorateurs du smartphone qui ne répond plus aux délicates caresses appliquées 1000 fois par jour par des doigts sensuels... alors, que penser de l’effet de l’envoi de milliards de maillons d’une chaîne d’amour ?

Vous connaissez la loi NOME ? Si non, cliquez sur le lien et vous découvrirez pourquoi les élucubrations des travailleurs à la chaîne feront bientôt les affaires des requins de la finance et risquent de nous laisser un goût amer quand nous recevrons nos factures d’électricité.

 

La seule révolution possible, c'est d'essayer de s'améliorer soi-même, en espérant que les autres fassent la même démarche. Le monde ira mieux alors. (Georges Brassens)

« Et l’Aïkibudo, dans tout ça ? » me rétorquerez-vous. Il y a certainement un lien, puisque je vous en parle.  Parmi les qualités développées par l’Aïkibudo, il y a la vigilance, le Zanshin. Être attentif, développer ses sens, améliorer son attention, pour les autres et pour soi-même.

Faire tout son possible pour s’améliorer, c’est ce qui caractérise le groupe des pratiquants de Caudebec-en-Caux et leurs voisins de Trouville Alliquerville venus ce jeudi soir recevoir ma bonne parole.

Une superbe ligne de 25 Aïkibudokas me faisait face au moment du salut : 7 Yudansha du très expérimenté au tout jeune promu et 18 Kyu du bien « dégrossi » à la toute débutante.

Je ne décrirai pas le cours puisque j’ai développé le même contenu que le 12 octobre à Saint Léger du Bourg Denis. C’est un peu pour ça que je me suis permis de rédiger un long « billet d’humeur » en préambule et que j’ai sorti les violons et ma cithare pour la conclusion.

Que pourrais-je dire à propos de ce cours sinon qu’il a dépassé de 20 minutes l’horaire prescrit, que la timidité a vite cédé place au sérieux de l’étude, que nouveaux et anciens ont conjugué leurs efforts pour un bénéfice bien partagé.

Les conseils d’usage sont donnés : travailler lentement, refuser l’à peu près. J’insiste sur les postures de garde, le placement et le rôle des mains. C’est le bassin qui détermine le mouvement par poussée ou rotation, cette rotation du bassin qui entraîne les épaules puis le mouvement des bras puis l’action des mains.

Nous parlons beaucoup d’amitié dans notre École. Nous n’imposons rien, au mieux nous suggérons. Parce qu’il n’y a pas de gourou au sein de l’Aïkibudo, ni même de Maître stricto sensu. J’aime parler affectueusement de « not’ bon Maître ». On m’a jadis reproché de ne pas prendre des décisions drastiques, de ne pas sanctionner, de ne pas couper des « branches pourries » ! De quel droit l’aurais-je fait ?

 

Je suis anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de ne pas avoir de problèmes avec la maréchaussée. (Georges Brassens)

Le mot AUTORITÉ vient du verbe augere qui signifie "accroître", "augmenter", "développer". Dans tous les cas, l'autorité ou l'auteur évoque une fécondité valorisante, une créativité qui fait croître.
Une autorité accroît les capacités d'action ou de connaissance de ceux qui l'entourent, un auteur augmente notre patrimoine en créant une œuvre.

Ni autoritarisme, ni pouvoir, l'autorité s'exerce principalement dans l'éducation et le leadership.

On retrouve dans ce sens les expressions actuelles :

Il fait autorité (s'agissant d'un expert), il a de l'autorité (il inspire le respect), autorités morales ou hautes autorités (pour des groupes ou des institutions qui se veulent vénérables).

Auctor, c'est « celui qui accroît, qui fait pousser, l'auteur ». Celui qui détient l’autorité doit user de ce pouvoir pour permettre à ceux qui y sont soumis de croître et de prospérer.

L’autorité est le pouvoir d’obtenir, sans recours à la contrainte physique, un certain comportement de la part de ceux qui lui sont soumis.

L’anarchie (du grec αναρχία / anarkhia, composé de an, préfixe privatif : absence de, et arkhê, commandement, ou « ce qui est premier ») désigne la situation d’une société où il n'existe pas de chef, pas d'autorité unique. Il peut exister une organisation, un pouvoir politique ou même plusieurs, mais pas de domination unique ayant un caractère coercitif.

Le poète Armand Robin (1912-1961) définit l'anarchiste comme celui qui est « purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences ».

 

Une utopie est une réalité en puissance.  (Herriot)

 

Lorsque un seul homme rêve, ce n'est qu'un rêve. Mais si beaucoup d'hommes rêvent ensemble, c'est le début d'une réalité. (Hundertwasser)

 

Tout le monde savait que c'était impossible. Est arrivé un qui ne le savait pas et qui l'a fait !  (Marcel Pagnol)

C’est comme ça que nous a été offert un art merveilleux : l’Aïkibudo.  À nous de savoir partager et de développer cet inestimable cadeau. Nous devons savoir transmettre ce qui nous a été si généreusement donné. La transmission est en bonne voie à Caudebec en Caux et à Trouville Alliquerville.

 

Vous avez certainement vu la nouvelle fenêtre « Visiteurs » : ce petit widget nous montre en temps réel en quel endroit de la planète les lecteurs se connectent... Si vous cliquez sur le planisphère, vous accédez à une vue en 3D et vous avez accès à diverses informations dont les villes où résident les visiteurs. C’est-y pas beau, le progrès ?

Regardez bien : vous êtes un de ces petits points jaunes !