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    Tonnerre de Brest ! Il a tonné cette nuit du 15 au 16 août. Ce matin, vers 7 heures, le ciel est couvert, je ne suis pas accueilli par l'habituelle lumière éclatante. Grisaille, le ciel bleu va-t-il déjà me manquer ? Il fait 21° dedans et 16° dehors. Ça ne fait pas encore la queue devant la gamelle d'eau qui sert de baignoire aux oiseaux et d'abreuvoir aux butineuses, les papillons colibris n'ont pas encore commencé leurs virées autour du buddleia mais quelques guêpes viennent déjà aux nouvelles et se heurtent à mon épouse qui leur explique qu'elle épluche des patates et qu'elles feraient mieux d'aller voir les abricots un peu plus loin... Folles, les guêpes ?

    Éloge de la folie

    J'ai fini la tournée de mes diverses sources d'info par Fesse Bouc. J'ai été bouleversé par une photo parue hier et "partagée" ce matin par une amie montréalaise aussi folle que moi en ce qui concerne la protection de toutes les bestioles qui nous entourent. Je l'ai "partagée" à mon tour en l'accompagnant d'un texte où j'explique pourquoi il ne m'est plus possible de porter atteinte à la vie autochtone. Sensiblerie ? Gâtisme ? Peut-être...

     

              Éloge de la folie

    « Je ne suis pas un animal de compagnie, mais ce que tu m'as fait me fait mal.
    Mon dos est cassé, douleurs abdominales.
    Je ne peux pas bouger et la douleur empire.
    J'ai peur... Je meurs lentement, très lentement.
    Si tu ne m'aimes pas, mets-moi en cage et emmène-moi ailleurs en bonne santé.
    S'il vous plaît.
    Je ne suis pas un animal dangereux et je ne te ferai pas de mal.
    J'avais juste faim... »*

    * Je ne suis pas l'auteur de ce texte qui accompagnait la photo


    Pourquoi cette photo me bouleverse-t-elle ?
    Moi aussi, j'ai posé des tapettes pour me débarrasser des souris jusqu'au jour où j'ai trouvé un mulot pris par le museau. Blessée, la pauvre bestiole souffrait. Je ne pouvais rien faire d'autre que la libérer, la déposer dans l'herbe et lui souhaiter qu'elle guérisse... et j'ai jeté toutes ces saloperies de pièges.
    Toute vie m'est devenue précieuse, je ne tue plus les guêpes, comme j'ai pu le faire, entre mes deux mains, il suffit de ne pas faire de mouvements intempestifs qui créent un vortex qui les emporte et les affole, et les fait piquer.
    Comme la souris, elle a simplement faim, la guêpe. Regardez-la, tout simplement, découper un petit bout de viande ou de fruit et puis s'envoler pour l'emporter, probablement vers son nid.


    (Petite vidéo "empruntée" sur Youtube et recadrée)

    Je ne suis pas devenu "niaiseux", je sais faire la part des choses, je sais qu'il faut éradiquer les espèces invasives qui mettent à mal nos espèces autochtones, qu'elles aient été importées d'Amérique ou d'Asie, je n'éprouve aucune sympathie pour le frelon asiatique qui tue des milliers de nos insectes, les abeilles domestiques ou sauvages en particulier, et dont il faut détruire les nids sans attendre. Mais notre gros frelon local, cette espèce de guêpe grosse comme le pouce, qui peut faire tellement peur, lui aussi fait son petit tour, découpe un petit bout de friandise et s'en va, lentement, en fredonnant. Alors, laissons-le vivre.

    Je lis "L'éloge de la folie", d'Érasme...

    Un très cher ami, autre « Aïkibudonosaure », m'a répondu en ces termes :
    « Concernant nos amies les bêtes, je pense que nous avons suivi le même parcours. Néanmoins, un geste d'humeur me fait parfois exécuter un maudit moustaga qui s'est autorisé, avec une outrecuidance que la morale réprouve, à profaner d'une piqûre sournoise ma peau immaculée. Notre perfection à ses limites ! »
    Bien sûr, nous ne succombons pas à la sensiblerie, notre horreur de la brutalité, de la violence faite aux faibles ne fait pas de nous des Bisounours.
    Je ne sais plus le nom de cet anachorète qui vivait en haut d'une colonne haute de 20 m, Siméon l'ancien, peut-être, et ramassait les asticots tombés de ses plaies pour les y replacer... C'est vrai qu'on utilise parfois des asticots pour nettoyer des plaies très infectées... Mais je n'en suis pas là et je n'y serai jamais !
    Nous sommes des êtres humains, certes de l'espèce des super prédateurs mais les prédateurs ne tuent d'autres espèces que pour se nourrir même si entre elles, toutes les espèces peuvent être impitoyables, même l'adorable petite mésange bleue ou le charmant rouge-gorge sont capables de tuer un de leurs congénères.

    « Et l'Aïkibudo dans tout, ça, ancestral Sensei   ?
    - Et bien,  stupide cafard,  ce sont peut-être les 60 années passées à fouler le Tatami pour étudier puis transmettre la Voie de notre bel Art Martial qui nous a fait lentement évoluer vers un éloge de la lenteur* et le respect de la vie qui passe ! Tant de beauté... »

                 *

     
    Tant de beauté ? J'ai "emprunté" sur Fesse Bouc cette charmante vidéo d'une mésange bleue qui construit son nid. Je me suis permis de la recadrer,  d'y ajouter un titre et de remplacer la musique d'origine par Chicken Reel, faute d'un Bluetit Reel... Je la partage avec vous :
     
     
    Complètement fadas ? Probablement, mais nous sommes comme ça et le temps qui passe ne fait rien à l'affaire.
    Du temps où, il y a une quinzaine d'années, je ne me croyais pas encore vieux (65 balais, bien "conservé") et où j'habitais Saint Hellier (André Tellier de Saint Hellier, la classe, ça faisait moins peuple que Dédé de Fontaine le Bourg),...

    Éloge de la folie

    ...je me rappelle un vieux bonhomme, 80 balais, qui se déplaçait avec des béquilles. Il passait son temps à placer des pièges dans la Varenne, des cages avec des pommes dedans. Le rat musqué entrait prendre la pomme, était pris au piège et périssait noyé... Et le bougre étalait ses victimes en bon ordre sur sa pelouse. Un jour, je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire : « À votre âge, avec le peu de temps qui vous reste à vivre, comment prenez-vous encore du plaisir à tuer ? ». Il ne m'a pas répondu, m'a regardé comme on regarde un malade mental et j'ai pris objectivement conscience du fait que j'avais toujours respecté la vie des bestioles qui nous entourent et qu'elles me le rendaient...
     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

    signature blog 1

     Oublie tes peines et pense à aimer
    あなたの悩みを忘れて、愛について考える
    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    80 balais... âge canonique