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    Il s’agissait, à l’occasion de ce premier cours, de mettre en place la série 1 consacrée à la distance Chika Ma, ce qui comprend les Te Hodoki et les applications techniques. Je considère que le Chika Ma est la distance d’attaque la plus réaliste. Un agresseur va s’approcher au plus près de sa victime pour la frapper. C’est donc à partir de cette distance que nous allons développer les notions de vigilance, garde, sensation, esquive en ce qui concerne Tori et les notions d’intention, de sincérité en ce qui concerne Uke. Dans notre progression, l’étude du Chika Ma se fait à partir de saisies classées en 2 séries :

    -         saisies de face : le dégagement doit permettre d’assurer sa sécurité (éloigner l’épaule d’où va partir l’attaque) et provoquer un déséquilibre, une mise en mouvement de Uke et l’opportunité d’une technique. Les sensations acquises seront réinvesties ultérieurement dans l’étude de la distance Ma où on appliquera le principe d’avant-saisie.
    -         saisies arrière : le dégagement se fait en fonction d’une réaction vers l’avant ou vers l’arrière (mise en mouvement de Uke qui fait transition vers les sensations de la distance Ma).
     

    Quand j’ai élaboré cette série 1, je pensais me concentrer sur quelques saisies avant et quelques séries arrière représentatives des principes que je voulais développer. En fait, au fur et à mesure de la rédaction, les formes à travailler se sont imposées d’elles-mêmes. Je n’ai « oublié », un peu arbitrairement, que Gyakute Dori et Ushiro Shitate par contre j’ai ajouté Ude Jime qui refait son apparition dans le programme. J’insiste autant que possible sur la classification des formes de base en techniques extérieures ou intérieures et sur les applications en Irimi et Tenkan.   Dans le cadre des 2 heures consacrées à ce premier cours, je n’ai pu développer que Jyunte Dori (j’ai noté en rouge foncé les éléments que j’ai escamotés). C’est un cours totalement didactique, technique, consacré à la mise en place des concepts de base : placement du corps, conscience des appuis, utilisation de la force, jeu des articulations, mise en sécurité, mobilisation du bassin. Les concepts de Tsukuri (déséquilibre), Kuzushi (placement) et Kake (projection), qui seront explicités ultérieurement, sont déjà abordés au niveau des sensations. L’approche de la notion de mouvement (au sens global) se fera quand ce qui précède sera solidement acquis.   L’étude du Te Hodoki est l’occasion d’un rappel historique et de faire découvrir l’évolution de l’Aïkido Yoseikan à l’Aïkibudo. Les formes d’origine consistaient à se dégager pour porter un atémi définitif. La vidéo qui suit nous montre le Maître Minoru Mochizuki expliquant Jyunte Dori de façon très convaincante... 
     

    L’atémi porté à l’issue du dégagement est un signe de ponctuation, le point final mis au bout d’une phrase simple. Il doit être oublié dans l’application technique car il va à contresens du mouvement et provoque un arrêt de la dynamique sauf dans l’application de Yuki Chigae où il peut accompagner le positionnement du bras de Uke.   Appel aux enseignants. Soyez très rigoureux, précis, exigeants. Reprenez l’étude des formes de base à tous les niveaux, du débutant au plus ancien. Traquez l’à-peu-près pour exiger le geste juste, la sensation précise et efficace. Les erreurs dues aux notions fondamentales mal acquises vont s’aggraver à chaque étape de l’apprentissage alors qu’une bonne maîtrise de ces notions permet de progresser harmonieusement et d’acquérir aisément les techniques au programme des grades plus élevés.