• Quelques notes (16)

     


    SAISON 1973 / 1974 : LE COMMENCEMENT DE LA FIN


    Quelques notes (15)

     

    À la fin de la saison passée, j'avais écrit au maire de Malaunay pour protester contre la vétusté des locaux qui nous étaient attribués. Nous avions soixante-cinq licenciés pour soixante mètres carrés de tatami ! Je promis d'abandonner le club si une solution n'était pas trouvée pour la rentrée. Le maire ne me crut pas. Il n'y eut pas de solution à la rentrée. J'abandonnai le club d’Aïkido Yoseikan de l'Amicale de Malaunay.
    Elle fut reprise par mon compagnon de route, Daniel Huard. Il n'avait pas une pédagogie très fine, mais il réussit à maintenir une section convenable. Il n'allait pas tarder, hélas, à écouter les sirènes du Yoseikan Budo.
    Ça grenouillait sévèrement à l'UNA. Monsieur Pfeiffer avait réuni les Maîtres Mochizuki, Nocquet et Tamura à la fin septembre et leur avait donné un ultimatum : ils avaient jusqu'au 31 décembre, moyennant une gratification de trois mille francs chacun, pour créer une méthode unique d'enseignement de l’Aïkido. Dès le 9 octobre, les trois experts signèrent une déclaration selon laquelle la seule véritable méthode officielle d’Aïkido était celle de l’Aïkikaï ! * Il leur avait suffi de deux semaines pour rédiger les textes, enseignement du 6ème kyu au 5ème dan, et épreuves du Brevet d’État ! Les documents, signés et contresignés furent remis le 13 octobre et la prime empochée illico.**
    Le 1er décembre, trois cents représentants des clubs d’Aïkido français furent convoqués à l'Institut National des Sports pour une héneaurme réunion d'information présidée par monsieur Pfeiffer. Il annonça au public ahuri qu'il n'y aurait désormais plus qu'une seule méthode d’Aïkido et que ceux qui n'étaient pas d'accord n'avaient « qu'à demander des comptes à Mochizuki et Nocquet qui avaient vendu*** leurs élèves pour trois mille francs ! ».
    Devant les protestations, très diplomatiquement, il annonça tout simplement que ceux qui n'étaient pas contents n'avaient qu'à s'en aller. Ce que fit dans la foulée une fraction du groupe Nocquet qui alla se réfugier dans une Fédération Française d’Aïkido préservée dans un fond de tiroir chez les Warcollier.
    Quant à nous, nous pensions : « Faut voir ! ». Et après tout, pourquoi ne pas essayer, puisqu'on nous annonçait une série de stages de « recyclage ». Ceux-ci devaient commencer dès janvier pour l'édification des quinze délégués techniques désignés, cinq par école.
    Hiroo Mochizuki, humilié en public, nous avait bien promis une option Yoseikan Budo, mais pour mon petit groupe, il n'existait déjà plus, je ne me suis jamais senti une âme de « vendu » ! ! !
    Et les Normands continuèrent de travailler. Bois-Guillaume était riche de quatre-vingts licenciés et je pus organiser, le 24 février, ce qui allait être le dernier Examen de l’École Yoseikan. Parmi les huit lauréats, on relève les noms de Bruno et Éric Lemercier. Je n'avais pas présenté Jacques Hébert. Je préférais lui offrir un passage brillant l'année suivante plutôt qu'une prestation médiocre cette année-là. Les événements allaient faire reculer l'échéance de deux ans.
    Durant cette saison, un samedi soir par mois, j'allai animer un stage d’Aïkido Yoseikan et de Kendo à Bernay, pour un groupe de judokas et de karatékas. C'est Jean-Guy Tournafond, un dynamique kiné, qui m'avait contacté après l'émission télévisée de 1972.
    Anecdote amusante et révélatrice. Je lui avais immédiatement répondu pour l'inviter à mon cours du samedi et j'avais été longtemps étonné de ne pas le voir venir. Je ne le rencontrai que plus tard, au cours d'une quelconque réunion de Ligue. Nous avons projeté les séances d'initiation mensuelles, puis nous sommes devenus amis.

     « Je n'ai jamais compris pourquoi tu n'avais jamais répondu à mon invitation...
    -  Tu sais, je suis venu le samedi qui a suivi l'arrivée de ta lettre.
    -  Tu ne vas quand même pas me dire que tu n'as pas trouvé l'entrée du Dojo ?
    -  Si, j'ai même assisté à tout ton cours.
    -  Ça c'est un peu fort, pourquoi n'es-tu pas entré ?
    -  Je n'ai pas osé...
    -  Ne me raconte pas d'histoire, tu n'es pas particulièrement timide, à ce qu'il me semble !
    -  Je ne te raconte pas d'histoire. Quand je me suis approché de la porte vitrée devant le tatami, tu t'es
        tourné vers moi. Tu avais l'air tellement sévère que j'en ai été paralysé.
    -  C'est complètement dingue, je te promets que je ne t'avais pas vu !
    -  Et pourtant, je suis resté là jusqu'à la fin du cours ! »

    C'est que je suis terriblement myope, et, avant le port des lentilles cornéennes, quand je travaillais sans lunettes, je vivais dans un flou absolu. Il m'arrivait de cligner fortement les paupières pour distinguer quelques zones de netteté, particulièrement quand une personne pénétrait dans mon champ visuel. Puis c'est probablement devenu un tic. Ou bien j'ai vaguement ressenti la présence de Jean-Guy derrière la porte et je me suis inconsciemment tourné vers lui.
    Personne d'autre que les myopes ne peut comprendre la psychologie d'un myope. Isolement dans un monde flou, crainte de croiser une personne connue sans la voir, difficultés à établir les contacts, accusations injustes de sévérité... Et pourtant, observez bien la profonde douceur du regard d'un myope quand il n'est pas sur la défensive.
    Karatéka disciple de Nambu, Jean-Guy raffolait de tous les Arts Martiaux et souhaitait créer un Centre où ils seraient tous enseignés. Je finis ainsi par fonder la section d’Aïkido Yoseikan de Bernay au Centre de Kinésithérapie, à raison d'un cours par semaine (Bernay était à soixante-dix kilomètres de chez moi !).
    À son instigation, nous avons créé une École des Cadres destinée à la préparation des Brevets d’État d’Aïkido et de Karaté. J'étais chargé d’enseigner l’Aïkido aux karatékas et Jean Vincent, un CRS bagarreur, devait former mes cinq Gaulois.
    Premier cours à Évreux. J'avais en face de moi une douzaine de lascars que j'avais vus à l'œuvre aux championnats de Normandie. Des solides, pas très tendres ! Le programme était axé autour des Tsuki et je n'en menais pas large. J'étais à peu près sûr de me faire défoncer, et ridiculiser, au premier assaut !
    Il fallait commencer. Je choisis un partenaire, et, bien sûr, le plus grand, le plus costaud, un suicide...
    En garde. Attaque ! Le poing part, doucement, lentement, et s'arrête à vingt centimètres de mon ventre. Je dis au garçon : « Attaquez sincèrement, sinon je ne peux rien vous démontrer ! ».
    Et, surprise, il me répond à voix basse : « S'il vous plaît, ne me faites pas mal ! ! ! ». Lui aussi, il m'avait vu en démonstration, et il avait peur. J'ai depuis découvert que les grands costauds ont peur qu'on leur fasse mal au poignet.
    Je fus obligé de faire appel à Jean Vincent qui avait déjà un peu suivi l’Aïki avec moi. Il était bien content de venir, d'ailleurs, car il se demandait ce qu'il allait apprendre à mes élèves qui n'ignoraient rien des divers Tsuki, Uchi et autres Geri qui étaient à son programme.
    L'hiver fut très rude pour les sportifs. Il y avait pénurie de pétrole et le gouvernement avait recommandé de faire des économies. Les salles de sport, pour la plupart, n'étaient pas chauffées...
    À Bois-Guillaume, nous n'étions pas à plaindre, nous avions toujours droit aux douches chaudes, mais la municipalité de Caudebec-en-Caux appliquait strictement les directives. Aussi, quand Alain Floquet vint diriger un stage, un dimanche matin du mois de janvier, il faisait très, très froid.
    Je souffrais encore, ce jour-là, d'un horrible torticolis qu'essaya vainement de me faire passer le kiné de service, Daniel Dumesnil. Dès les premières minutes d'échauffement, dans une atmosphère de glaciaire, quelques stagiaires eurent des nausées. Le maître leur reprocha tout simplement de prendre des petits déjeuners inadaptés et vitupéra contre l'habitude française du café au lait...
    Alain Gallais avait invité un groupe de Havrais, membres de cette ACFA dont on avait déjà trop entendu parler. Il y avait là un gros gorille ventru, un petit costaud aux cheveux gris et un petit barbu aux yeux incroyablement noirs.
    Il devait avoir quelque chose à se prouver et se révéla très vite une immonde petite brute. Il commença à malmener le doux Bruno puis s'attaqua à Guy Collet. Celui-ci était une autre masse à déplacer et il y eut un moment de confusion. Et puis tous les deux roulèrent au sol et j'entendis un craquement : Guy était allongé sur le dos et le petit barbu lui était retombé sur le nez. Le profil de Guy avait été sérieusement bouleversé !
    À la fin de la saison, le petit barbu se présenta au Dojo de Bois-Guillaume. Il s'était fâché avec le prof de Judo qui hébergeait son cours d’Aïkido et était sans club. Il venait me voir avec l'intention d'étudier le Kendo. Je l'invitai à monter sur le tatami. Et nous avons sympathisé. Nous devions travailler ensemble pendant trois saisons.
    Il portait le nom imprononçable de Van Droogenbroecke, mais se faisait appeler VDB. Complexé par sa petite taille, il travaillait sa forme physique comme un forcené. Il m'annonça un jour qu'il faisait Suburi tous les matins pour s'entraîner au Kendo ! Je lui conseillai d'utiliser une barre de fer pour se muscler. Imperméable à l'humour, il le fit.
    Il admirait tout ce qui était japonais et brutal, il vénérait Tamura qu'il n'appelait que Sensei et était fasciné par une ignoble petite brute, Chiba, qui n'avait pas son pareil pour esquinter ses partenaires et leur briser les poignets.
    Il réussit enfin à trouver un local, un garage qu'il transforma, avec beaucoup de talent, en un très joli Dojo. Un détail, toutefois, faisait plier en deux mes irrévérencieux Gaulois. Il avait aménagé un Tokonoma, c'est-à-dire une niche avec une photo de Ueshiba, un bouquet de fleurs sèches et un Katana sur son support. Rien à redire, c'était sobre et élégant, mais ce qui n'allait pas, c'était la petite lampe rouge qu'il allumait avant de se mettre en Zazen et de méditer...
    Il avait à ses cours la plus belle brochette de bagarreurs des bas-fonds havrais et il se régalait à leur coller correction sur correction, c'est qu'il était vraiment costaud, le petit bougre !
    Je partis passer huit jours à Tarbes, chez mon délicieux ami Royo, pendant les vacances de Pâques. Nous aimions nous retrouver et travailler ensemble. Il se sentait isolé dans sa Bigorre natale et comptait sur moi pour lui retransmettre les dernières nouveautés de notre bon maître. Je l'avais un peu initié au Kendo à Royan et je venais approfondir ses connaissances, car il était mordu. J'eus ainsi l'occasion de montrer mes talents à monsieur Combes, le directeur du Judo à l'INS et à Pierre Albertini, champion d'Europe de Judo mi-lourd.
    Nous fîmes aussi la connaissance d'un farfelu, ex-élève de Noro qu'il détestait cordialement après l'avoir adoré. Monsieur Goldenblum avait donc créé sa propre mini-école dissidente d’Aïkido et entreprit de nous convertir. Finalement, il nous trouva trop raides et trop railleurs. De vrais mécréants !
    Un club de Judo du Havre m'invita à participer à une démonstration en compagnie de « maîtres Japonais du sabre ». On nous demandait de prévoir une vingtaine de minutes de prestation. Va pour Le Havre.
    Nous devions passer en « vedettes américaines » et chauffer le public pour les grands maîtres. Le tatami était de bonne qualité et nous présentâmes très tranquillement notre numéro bien rôdé. Comme d'habitude, nous avions tendance à déborder largement sur le temps imparti, mais personne ne semblait protester.
    Une pause. Je vais m'agenouiller pendant que Jack et Jean-Marc font leur numéro de Bo Jutsu. Un officiel s'approche de moi et me glisse dans l'oreille : « Pourriez-vous faire durer votre démonstration ? Les Japonais sont en retard ! ».
    Va pour une prolongation. L’Aïki dura bien une heure ! Et les maîtres japonais qui n'étaient pas encore là. Va pour une demi-heure de Kendo ! Je fis éclater un Shinaï sur la tête de Jack et les maîtres japonais du sabre, nous les attendons encore.
    Nous avons donc fait la totalité du spectacle et le maire du Havre nous remit la coupe de la ville, c'est le moins qu'il pouvait faire !
    Je n'avais pas digéré le courrier ironique de Gabriel Michaud concernant mon examen de l'année passée. Bien que j'aie eu mon 3ème dan, bien que j'aie fait ami-ami avec Jean Lallée, je n'étais certes pas en odeur de sainteté avec le groupe Yoseikan où chacun savait que je soutenais Alain Floquet.
    Je décidai donc de réclamer un expert national pour mon stage d'Houlgate du 10 au 12 mai et, étant moi-même 3ème dan, je ne voulais personne d'autre que le maître Mochizuki en personne ou, à la rigueur, Gabriel Michaud, son adjoint, qui était quand même 4ème dan.
    Je reçus un courrier m'avisant que le maître n'était pas disponible, ma demande ayant été tardive, et que je recevrais donc Michaud. Soit. Nous allions pouvoir régler nos comptes. Quelques jours avant le stage, j'appris par téléphone que le gros Gaby n'était pas libre et que Gérard Pons, expert national 3ème dan, se ferait un plaisir de le remplacer mais ne pourrait arriver que le vendredi soir, à ma charge d'assurer le cours du vendredi après-midi.
    Je m'occupai donc des vingt-cinq stagiaires ce vendredi 10 mai et le frêle et pâle Gérard Pons arriva vers dix-sept heures. Il était plutôt crispé quand il commença son cours le samedi matin. Il faut dire que ses deux patrons s'étaient dégonflés et l'avaient jeté dans la fosse aux lions. Il faillit piquer une crise de nerfs devant nos sourires qu'il croyait narquois.
    Il s'aperçut heureusement assez vite que nous l'aimions bien et le stage finit dans une ambiance rarement égalée. Gérard reconnut qu'il n'avait jamais passé un week-end aussi sympathique. Nous devînmes amis, puis la brume du temps fit son effet...
    Je retournai à Houlgate du 27 au 30 mai, car la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports m'avait nommé membre du jury pour le Brevet d’État de professeur de Judo. J'étais étonné qu'on m'ait préféré au représentant du groupe Nocquet qui était prof de Judo et pouvait donc être employé à plein temps. J'appris que mes attitudes catégoriques aux diverses réunions de la FFJDA n'avaient pas déplu à tout le monde et que Rossin, le CTR du Judo, tenait à travailler avec moi.
    On ne peut pas juger un élève seul, et j'avais comme compagnon monsieur Sirop, 5ème dan de Judo et 2ème dan d’Aïkido Yoseikan. Par ailleurs, copain de bouffe de Mochizuki. Il est bon de savoir comment monsieur Sirop passa son 2ème dan. Quand je passai mon 1er dan, le 23 mars 1969, accompagné par Jean Lemaître, un personnage bedonnant et jovial vint nous serrer la main, et il se présenta : « Sirop, de Troyes ! ». Il demanda à Jean s'il venait passer son 2ème dan. Jean lui répondit qu'il n'était pas prêt, qu'il ne connaissait pas assez les techniques au programme. « Qu'importe, lui répliqua Sirop, moi non plus. On va regarder ceux qui passent et on se présentera le prochain coup. »
    Il se présenta effectivement le coup suivant...
    Et nous étions compagnons de route pour un examen. J'interrogeai le premier candidat. Le notai. Puis ce fut au tour de mon adjoint d'officier :

    « Faites-moi Temblim !
    -  Pardon ?
    -  Faites-moi Temblim, quoi, vous êtes sourd ?
    -  Excusez-moi, monsieur, mais je ne comprends pas... ».

    J'expliquai au jeune homme que mon partenaire souhaitait le voir présenter Tenbim Nage et tout se passa bien ensuite.
    Grand événement de l'année : le 19 juillet, nous publions les premières moutures des statuts du futur Cercle d’Étude et de Recherche sur l’Aïkido.
    En août, je partis avec Edmond Royo suivre le stage d'Alain Floquet à Saint-Raphaël. Nous logions dans une sorte de village de vacances où nous apportions notre caravane ou notre tente, mais les repas étaient tout prêts.
    Les cours avaient lieu dans un très joli centre sur les hauteurs de Saint-Raphaël. Jacques Normand, de retour d'un séjour de cinq ans au Japon, affichait un masque impénétrable et donnait des cours de Kyudo : tir au Makiwara à un mètre, puis à trois mètres. C'est ainsi que l'honorable monsieur De Jong, qui sortait des douches, reçut une flèche dans la fesse et fut très mécontent.
    Depuis quelques années, le dada d'Alain Floquet était la plongée. Il marchanda le tarif des baptêmes avec un club local et nous voilà partis goûter l'ivresse des profondeurs. Le matériel n'était pas de première jeunesse, mais nous étions équipés, au bord du quai, prêts à sauter dans la grande bleue. « Si ces messieurs veulent bien sauter... », Monmon, qui se croit à la piscine, plonge, tête en avant. La bouteille, plus dense, va plus vite que lui et lui cabosse la base du crâne ! Heureusement, il n'y a pas deux mètres de profondeur à cet endroit, et il n'y a aucune difficulté à remonter le pauvre Monmon, assommé.

    «  Qu'est-ce qui t'a pris de plonger avec des bouteilles ?
    -  Et bé, quand on me dit de plonger, je plonge !
    -  Enfin, tout le monde sait bien qu'on ne plonge pas avec des bouteilles !
    -  Et qui c'est qui te l'a dit, à toi ? Moi, on ne me dit jamais rien !
    -  On ne me l'a pas dit. Je suis comme tout le monde, j'ai vu des reportages sur Cousteau...
    -  Moi, je ne regarde pas la télé ! »

    Monmon ne voulut plus jamais entendre parler de plongée sous-marine.
    J'étais en plein dans ma période « Sciences occultes », en particulier Astrologie. J'avais réussi quelques horoscopes et je commençais à y croire, même avec toutes les réserves souhaitables. Quant à Monmon, il n'y croyait pas du tout, aussi décidai-je de le convaincre en dressant son horoscope personnel, en sa présence.
    Ainsi, muni de mes éphémérides, tables des maisons et autres ouvrages d’Hadès, je commençai à dresser la carte du ciel, à calculer les aspects entre les planètes, puis à les interpréter, toujours en me servant du manuel.

    « Qui c'est qui te l'a dit ?
    -  Personne, tu vois bien que je suis le manuel.
    -  C'est Éliane qui te l'a dit. Éliane ! Qu'est-ce que tu as raconté à André ?
    -  Mais Monmon, je n'ai rien dit à André, je te le promets !
    -  Et comment il sait tout ça ? Il ne peut pas le deviner tout seul !
    -  Monmon ! Tête de mule ! Tu vois bien que ce que je te dis est écrit dans le manuel. Tu peux le lire toi-
       même ! »

    Monmon fut tellement convaincu qu'il s'y mit lui aussi et s'inscrivit à un cours de sciences occultes.
    Connaissez-vous la plage de Saint-Raphaël ? Mes deux petits jouaient dans le sable et en sortaient des dizaines de mégots ! Les bains de mer leur laissèrent conjonctivite et sinusite. Je hais Saint-Raphaël
    !

    * En fait, Hiroo Mochizuki n'avait rien à voir dans cette affaire puisqu'il y était question de l'Aïkido de l'AÏkikaï alors qu'il enseignait l'Aïkido Jujutsu du Yoseikan... ce que nous ignorions ! Notre histoire ne nous était pas encore enseignée.
    ** En fait, Tamura aurait « emprunté » sa méthode à Tada qui enseignait en Italie et s'apprêtait à rentrer au Japon.
    *** C'est exactement l'expression employée ! Quelle délicatesse !

     

    À suivre...

    80 balais... âge canonique

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

    80 balais... âge canonique

     

     

     

    Oublie tes peines et pense à aimer
    あなたの悩みを忘れて、愛について考える
    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    80 balais... âge canonique

    mort-de-rire

     

     

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