• Quelques notes (11)

     


    SAISON 1970 / 1971 : UN FEU D'ARTIFICE

    quelques notes (11)

    Les Assises Régionales de la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées m'avaient vraiment regonflé : nous existions officiellement, j'étais le patron de la commission technique et Guy Collet avait donc été repêché au 1er dan. J'avais abandonné l’EJJL où Lionel Duboc se chargeait de continuer les cours, mais peu à peu, la section allait s'amenuiser. Le vieux monsieur n'avait certes pas ma pédagogie charmeuse, et les « cadres » ne tardèrent pas à me rejoindre à Malaunay où, ma séduction faisant des ravages, la population féminine parvint finalement à égaler le groupe des mâles ! *
    Il m'arriva une agréable surprise : un monsieur prit rendez-vous pour un reportage sur notre jeune mais déjà célèbre club. Quelques jours plus tard, armé d'un Rolleiflex et d'un flash électronique, il vint mitrailler nos évolutions guerrières : j'étais touché par le virus de la publicité.
    La presse régionale nous accorda une place enviable, de grands articles illustrés de plusieurs photos. Je ne manquai pas de signaler deux élèves qui avaient été remarqués au stage de Royan et y avaient conquis la ceinture verte. L'un d'eux, Dominique, n'avait pas hésité à parcourir mille deux cents kilomètres sur sa mobylette pour se rendre sur la Côte Atlantique...
    Le tout neuf Comité Directeur de la Ligue de Normandie d’Aïkido se réunit pour la première fois officiellement à Caen, le samedi 5 septembre 1970. Un calendrier d'activités en sortit :

     08/11/70           : réunion interclubs à Caen avec démonstrations
     06/12/70           : démonstration à Deauville
    11.12.13/12/70    : stage de style Mochizuki à Houlgate avec maître Floquet et examen
      pour la ceinture noire
    30.31/01/71        : rencontre interclubs au Mans avec maître Nocquet
    21.22.23/05/71  : stage de style Ueshiba à Houlgate avec maître Roulin et examen
    pour la ceinture noire
    12.13/06/71        : rencontre interclubs à Malaunay avec maître Floquet et examen
    pour la ceinture noire

    Le 21 novembre 1970 à vingt-et-une heures se tenait, dans la salle omnisports de Malaunay, notre premier Gala des Arts Martiaux. Nous avions invité la section de Judo de Malaunay et la très forte section de Karaté de Petit-Quevilly.
    La presse invitait le public à venir admirer « la subtilité et le cérémonial du Judo, l'insoupçonnable puissance contrôlée du Karate et l'efficacité déconcertante de l’Aïkido... »
    Mais les karatékas se firent attendre et ne vinrent pas.
    Mais le professeur de Judo avait mal au genou et ne put monter sur le tatami.
    Mais les Malaunaysiens avaient oublié de se déplacer et le public était constitué des parents des acteurs et de quelques personnes qui s'étaient trompées de date et croyaient que c'était la démonstration des majorettes.
    La nervosité faisant son effet, il y eut un couac dans notre démonstration soigneusement mise au point, mon partenaire tourna à contresens. J'y laissai le ligament de l'épaule droite et gagnai un baromètre perpétuel, appelé vulgairement subluxation acromio-claviculaire, qui vous annonce la pluie longtemps à l'avance, ce qui n'est pas difficile, direz-vous, dans notre bonne Normandie. Ce n'est pas pour rien que, chez nous, le soleil est signe de pluie !
    La presse locale fit toutefois un compte-rendu et n'hésita pas à écrire que « pour les Malaunaysiens, ce fut une nouvelle occasion de faire connaissance avec différentes disciplines sportives ».
    Et le 28 novembre, j'avais promis une démonstration au club de Judo de Caudebec-lès-Elbeuf... Avec mon épaule en rideau, ça n'allait pas être de la tarte !
    Ma foi, la naïveté aidant, je n'hésitai pas à m'exhiber avec le bras en écharpe ! Notre spectacle enthousiasma le public et bon nombre de judokas, et en inquiéta aussi bon nombre de professionnels, qui voyaient là une discipline toute neuve et attrayante, propre à leur ôter de la clientèle...
    Quoi qu'il en soit, nous étions connus ! Et la presse saluait notre jeune talent : « L'équipe de Malaunay fit une démonstration particulièrement spectaculaire d’Aïkido qui a sans doute dû raviver l'espoir de voir naître une semblable section au R.C.Caudebec. L’Aïkido est en tout cas, pour une soirée de ce genre, un gage certain de réussite ». Par contre, « On regretta l'absence inexpliquée et inexcusée des clubs de Karaté... », tiens, voyons, comme c'était curieux !
    11.12.13/XII/1970 : un tournant dans mon existence, c'est le stage d'Houlgate, marqué par l'étonnante personnalité d'Alain Floquet.

     quelques notes (11)

    Alain Floquet allait avoir une énorme responsabilité à porter dans l'avenir de l’Aïkido Mochizuki en Normandie, car si je ne le connaissais que de loin, il n'était pas un inconnu dans ma région, où il avait été appelé à diriger un stage d'initiation à Houlgate, lors d'un séminaire de professeurs de Judo, pendant l'été 70. La virtuosité et, disons-le, le magnétisme de notre Directeur Technique, avaient magistralement démontré que notre Art n'était pas une fumisterie pour judokas en retraite. Il avait eu le privilège d'enthousiasmer plusieurs stagiaires, d'ouvrir des perspectives lucratives à d'autres, et aussi d'inquiéter les plus obtus : l’Aïkido allait-il s'implanter en rival du Judo ? Et, honte, ses destinées étaient confiées à un groupe de jeunots irrespectueux et capables de plaire, voir plus haut...
    Ainsi donc, lorsqu'il m'avait été demandé quel expert je souhaitais voir assurer le stage d'Houlgate, j'avais donné sans aucune hésitation le nom de ce monsieur que je ne connaissais à peu près pas. J'avais simplement apprécié sa manière de juger les postulants au 1er dan : alors qu'il avait la réputation de saquer, il avait tout simplement été HUMAIN.
    J'avais toutefois un certain trac, ce matin du vendredi 11 décembre 1970, quand, dans la cour du CREPS, je vis descendre de voiture ce monsieur au visage d'une pâleur très parisienne et au parler un peu précieux... J'étais en quelque sorte responsable de la réussite ou de l'échec du stage et le monsieur ne payait pas de mine.
    Nous passâmes trois jours dans une ambiance très amicale, telle que je n'aurais jamais osé l'espérer. Je crois que chacun fut séduit et, à l'issue d'une fort brillante démonstration devant les élèves du CREPS le samedi soir, il n'était personne pour douter de ce que notre Voie fût quelque chose et que monsieur Floquet fût quelqu'un.
    Mon but, pour ce stage, était le 1er dan de Daniel Huard. Je comptais d'autre part repotasser sérieusement mon programme pour le 2ème dan afin de postuler en fin de saison.
    Pourquoi monsieur Floquet insista-t-il pour que je me présente ? Mon épaule me faisait encore souffrir et j'avançais cet argument comme paravent de ma lâcheté !
    Le soir de ce samedi 12 décembre, je fus mis en demeure de dire oui ou non, et je répondis p'têt' ben qu'oui, p'têt' ben qu'non.
    Le dimanche matin au petit déjeuner, j'annonçai non et il me fut répondu que j'étais un malpoli, que les papiers étaient prêts, que j'avais à me présenter à neuf heures et que tout serait fini à neuf heures vingt.
    Belle promesse ! À onze heures trente, ce pauvre Guy, qui avait d'abord servi de partenaire à Daniel, puis avait enchaîné avec moi, en finissait avec sa trois centième chute ! À onze heures quarante-cinq, monsieur Morison, mine défaite, vint nous annoncer les résultats. Vu sa bille d'enterrement, je pensai : « La vache ! Il m'a collé Daniel ! ».
    Mais non. Contre toute attente, nous étions tous deux reçus. Le champagne coula. Et un abonnement fut pris pour l'ASPP.
    Le cercle des admirateurs d'Alain Floquet venait de s'agrandir. Dorénavant, une fois par mois, voire deux, je me rendis au Dojo de l'Association Sportive de la Police Parisienne, situé alors dans un sous-sol de la rue Massillon, près de Notre-Dame de Paris, en compagnie de mes deux fidèles élèves, Dominique. et Jack, qui m'assistaient en toutes circonstances, n'hésitant pas à prendre sur leurs loisirs ou leurs congés si j'avais besoin d'un service. J'allai de mon côté consacrer toute mon énergie à les faire progresser. Hélas, ce ne furent pas des disciples, simplement de bons élèves, puisqu'ils ont aujourd'hui totalement disparu de ma vie, l'un peut-être par manque de maturité intellectuelle, l'autre pour de médiocres oppositions politiques.
    Le virus de la publicité continuait à me titiller et, monsieur Morison ne bougeant pas, je pris mes responsabilités et organisai ma propagande personnelle au nom de tout le monde.
    Je fournis articles et photos. Les textes retouchés ne manquèrent parfois pas de saveur, comme dans cet article où le correcteur de service fit imprimer « le style Ueshiba, inspiré du Kaï-Kaï japonais... ».
    Contrairement à toute attente, je n'encourus aucun reproche et mes articles intéressèrent pas mal de monde.
    En janvier, je fus convoqué à la réunion départementale de la Ligue de Normandie. J'eus une altercation avec quelques vieilles barbes, dont le président de la commission d'arbitrage, qui m'accusèrent tout de go de vouloir leur piquer la clientèle. Je leur répondis vertement que les adeptes de l’Aïki n'avaient rien à cirer du Judo ou du Karaté, que c'était réciproque pour les pratiquants des autres disciplines, que si certains les abandonnaient pour venir à mon club, c'était que leurs profs étaient de vieux pingres imbéciles et qu'en tout état de cause, nous n'avions en aucun cas besoin du Judo pour vivre tout seuls. Sur ce, je sortis en claquant la porte.
    Le président de la Ligue, que mes propos avaient amusé, m'apprit plus tard qu'une discussion s'était engagée entre les « épiciers » et un journaliste qui leur demanda... mon adresse pour faire un reportage sur l’Aïkido. Ils durent friser l'apoplexie !
    Et l’École Mochizuki disposa d'une rubrique régulière dans Normandie-Matin, avec un grand article de fond et photos à l'appui.
    Les 30 et 31 janvier, j'étais invité au Mans à suivre un stage avec le Maître Nocquet. Ce dernier commençait toujours ses stages par un long laïus où il disait beaucoup de mal du groupe Mochizuki. Je n'appréciai pas tellement ces manières, et une forme de rancœur commença à me titiller...
    Il montrait Yonkyo, le Quatrième Principe, technique qui consiste à triturer le nerf radial au niveau du poignet, dans le style des « tortures indiennes » de notre enfance. C'était le mouvement favori du Maître et tout disciple se devait de l'appliquer avant toute chose. Mon partenaire s'évertuait donc à essayer de me faire mal, mais sans résultat, la nature m'ayant probablement doté d'une gouttière radiale assez profonde et protectrice... Il alla donc se plaindre au maître...

    « Maître ! Maître ! Il en fait d'exprès de pas avoir mal, alors que Yonkyo est mon mouvement spécial !
    -
    C'est que vous le faites mal, mon enfant ! Laissez-moi vous montrer... »

    Et le Maître de me triturer la gouttière radiale.

    « Ça vous fait mal, n'est-ce pas ?
    - Boaf !!!
    - Bon, alors, attendez, je vais vous faire Nikkyo. »

    J'avais déjà vu le bonhomme à l'œuvre : il faut se laisser faire, se laisser aller au sol, et crac !, le gentil maîmaître vous démanche l'épaule avec amour !
    « Vous me prenez pour un blaireau, je n'ai pas envie de me laisser estropier ! » Un froid fut jeté et nos relations renoncèrent définitivement à être cordiales.
    Le Maître était donc fâché. Il entreprit de faire travailler Shiho Nage. Dans le groupe Ueshiba, on montait le bras de l'adversaire à la verticale et on le redescendait à toute vitesse... J'avais appris à mes dépens que c'était une mauvaise méthode et mes expériences de professeur à Malaunay m'avaient corrigé.
    Après son explication, je travaillai le mouvement avec mon hôte, Alain., un fort bel homme, athlétique, qui était aussi professeur de Judo. Nous nous entendions bien car, de morphologie assez voisine - j'étais quand même moins athlétique ! -, nous avions des attitudes physiques très proches.
    Alain me plaça son Shiho Nage que je consentis à subir. Et ce fut mon tour. Nocquet me surveillait, le vieux rancunier, et quand il me vit à l'œuvre, il comprit enfin sa bévue du début. Il savait pourquoi il ne me connaissait pas bien, même s'il se rappelait m'avoir déjà vu : j'étais du groupe des Cartésiens !
    J'avais placé mon Shiho Nage rectifié, ne pouvant me résoudre à le faire comme lui ! Il arriva, furibard :

    « Votre Shiho Nage est mauvais, ça ne peut pas passer !
    - Je regrette, je suis certain de son efficacité !
    - Et bien, essayez de placer votre mouvement, et vous, vous résistez. »

    Alain essaya bien de résister, mais un bref instant, il tenait à son coude et préféra descendre au sol. Et quand Nocquet lui ordonna de me le porter à son tour, je tournai avec d'autant plus d'aisance que je m'entraînais depuis quelque temps au Kaeshi Waza...
    Nocquet était vraiment furieux. Il tourna le dos à Alain, qui était son Uke rituel, et cria : « Gautier ! »
    Le gentil Gautier se précipita. C'était un jeune 1er dan de dix-huit ou dix-neuf ans, très souple, très léger, très gentil.
    Nocquet lui porta une sorte de Kataha Otoshi, le bloqua au sol, lui coinça l'épaule entre les genoux, puis tourna, tourna jusqu'à ce que ça craquât... Le gentil Gautier avait hérité d'une luxation.
    Avec l'aide de mon ami Viscontini, nous imposâmes l’Aïkido Mochizuki aux Bois-Guillaumais. Malgré l'échec de celui de Malaunay, nous avions décidé de récidiver dans l'organisation d'un Gala d'Arts Martiaux le samedi 20 mars !
    Le matraquage publicitaire fut énorme, grands articles dans la presse et annonce à la TV régionale. Je devais, paraît-il, démontrer « la mystérieuse et déconcertante (encore !) efficacité de l’Aïkido du groupe Michujuki »... Malgré les avis des Cassandre de tout bord, ce fut un succès total. Le gymnase était comble et il fallut apporter des dizaines de chaises pour installer tout le monde.
    Notre Aïki, passant après le Judo (Noël Grandsire, excellent 4ème dan) et le Karaté (Antoine Rosa, lui aussi excellent 4ème dan), tira royalement son épingle du jeu. La foule apprécia notre démonstration spectaculaire, acrobatique et virile, opposée à la sécheresse du Judo et à l'agressivité du Karaté. Nous étions remontés à bloc !
    Pourtant, la presse parla de « chef-d'œuvre de violence » ! Il est vrai que nous étions déjà loin de l'ancienne définition de l’Aïkido : « Donne-moi ta main que je te fasse mal ! ». Rosé Morison n'avait pas aimé que j'organise ce gala sans lui en avoir parlé. Mais dans sa grandeur d'âme, il officialisait mon titre de responsable pour l'enseignement Mochizuki. Sa lettre allait m'être fort utile plus tard, quand j'aurais à justifier mon titre.
    Mon esclandre à la réunion départementale m'avait valu l'amitié des jeunes et talentueux profs de Judo ravis de voir les vieux schnocks ramasser une volée de bois vert. C'est ainsi que je participai à toutes leurs rencontres :

    28/02 : démonstration aux championnats de Normandie toutes catégories
    14/03 : démonstration à la rencontre interclubs d’Elbeuf

    Ce fut la démonstration dont je garde le meilleur souvenir, ou au moins celle qui s'est déroulée dans les meilleures conditions possibles. Un petit tatami, et le public assis tout autour, tout près, le rêve pour un myope. Démonstration, conférence, causerie, cours, tout à la fois, devant deux cents personnes intéressées et intéressantes.

    20/03 : Gala d'Arts Martiaux à Bois-Guillaume
    03/04 : démonstration à la rencontre interclubs de Darnétal

    Ici, il y eut un os : la population locale est particulièrement mal élevée, et la rencontre était arbitrée par un des vieux barbons que j'avais « souffletés » à la réunion départementale... Il manœuvra  si bien que je commençai ma démonstration dans un charivari indescriptible, et il se plaignit au micro que notre prestation, à peine commencée, durait trop longtemps ! Je quittai la scène avec fracas, promettant de ne plus jamais revenir dans ce pays qui avait bien mérité autrefois son surnom de terre maudite ! Et j'ai tenu ma promesse... Non, je ne suis pas rancunier.

    04/04 : démonstration à la rencontre interclubs d'Évreux
    17/04 : démonstration à la rencontre interclubs de Saint-Étienne-du-Rouvray
    08/05 : démonstration à la rencontre interclubs de Karaté à Grand-Couronne
    20/05 : démonstration à Bois-Guillaume
    20/06 :  nouvelle démonstration à Évreux.

    On parlait de nous, nous étions appréciés, nous étions jeunes et heureux ! Je faisais le clown sur scène avec ma petite fille de trois ans, et je m'amusais comme un fou. Un jour, mal lunée, elle se sauva en hurlant et je me fis traiter de bourreau d'enfant !!!
    J'avais donc pu ouvrir mon premier club à Bois-Guillaume grâce à la gentillesse de Noël Grandsire qui avait accepté de raccourcir un de ses cours de Judo : j'avais cours le lundi de vingt heures trente à vingt-deux heures et le samedi de dix-sept heures à dix-neuf heures. Les judokas installaient le tatami et nous le démontions. Noël assistait à mon cours. Il resta un fervent adepte pendant deux ans et amena plusieurs de ses jeunes collègues, certains espérant peut-être des promotions très rapides...
    Parmi mes premiers élèves, j'eus Jean-Marc Fiess. et ses frères, Jacques Hébert qui venait sur sa superbe moto, et Éric Lemercier. À l'inscription, je demandais toujours une photo d'identité pour le passeport sportif. Et je ne pus m'empêcher de dire à Éric : « Vous êtes mieux en photo qu'au naturel ! ». Il ne répliqua pas, mais je vis à son regard qu'il n'était pas content. En ce temps-là, il avait mauvais caractère, il s'est bien assagi depuis.
    Quelques mois plus tard, un jeune homme se présenta : « Je suis le frère d’Éric Lemercier. M'est-il possible de m'inscrire ? ». Bruno venait d'entrer dans le monde des Arts Martiaux avec toute son élégance et sa courtoisie.
    En ce temps-là, un groupuscule quasi inconnu, l'Association Culturelle Française d’Aïkido, se manifesta par l'intermédiaire de son président, Guy Bonnefond. L'ACFA était l'employeur de l'envoyé officiel de l’Aïkikaï de Tokyo, Nobuyoshi Tamura. Elle avait employé Masamichi Noro qui avait depuis pris sa liberté et créé l'Institut Noro et inventerait plus tard le Ki no Michi pour échapper au joug de l’Aïkido réglementaire.
    Fort de cette officialité, monsieur Bonnefond entendait interdire à monsieur Nocquet d'utiliser l'appellation de groupe Ueshiba, celui-ci ne pouvant être pris que par l'émanation de l’Aïkikaï. Pourquoi cette soudaine prétention ? Le groupe Ueshiba existait depuis 1958, l'ACFA depuis 1960... Pourquoi ne réagir que dix ans plus tard ?
    C'est qu'un serpent de mer commençait à agiter ses écailles : le brevet d’État de professeur de Judo, Aïkido, Karaté et Disciplines Assimilées allait être mis en place et serait distribué via la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées.
    Or donc, l'ACFA se rapprocha de la FFJDA et un protocole d'accord fut signé le 25 mars 1971.
    Or donc, suite à cet accord, André Nocquet était contraint par voie de tribunal administratif à abandonner sa dénomination de groupe Ueshiba pour celle de Cercle Aïkido Traditionnel (le CAT !).
    Pas fière, l'ACFA réclamait le titre de professeur diplômé d’État pour les Japonais Tamura et Nakazono, titre rattaché à la nationalité française. L'histoire était en marche.

    * Les passantes 

    À suivre...

    80 balais... âge canonique

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

    80 balais... âge canonique

     

     

     

    Oublie tes peines et pense à aimer
    あなたの悩みを忘れて、愛について考える
    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    80 balais... âge canonique

    mort-de-rire

     

     

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