• Préparer un grade

     

     

     

     

    Préparer un grade, qu’est-ce que ça veut dire ?

     

     

    Obtenir un grade, c’est d’abord une satisfaction personnelle tout à fait légitime pour une personne qui s’engage assidûment dans une pratique.
    Néanmoins, ce n’est pas que cela. Dans tous les arts martiaux, un grade, c’est la sortie d’un état, et l’entrée (peut-être) dans un nouvel univers. Cette entrée est conditionnée par l’engagement toujours croissant de l’élève et la prise en main de nouvelles responsabilités .

    Premier dan : on s’engage dans un club. On existe, on devient visible après des années dans l'ombre. On aide le professeur, on est membre du bureau, on apprend, on écoute, on regarde, on essaie de comprendre en profondeur l'enseignement du professeur, d'aller au-delà des apparences.

    Deuxième dan : la charge devient plus lourde. On doit continuer son rôle d’assistant auprès du professeur mais, en plus, on peut songer à ouvrir son propre club. On devient assez expérimenté pour préparer le Brevet Fédéral, mais pas assez pour être vraiment autonome. C’est un grade difficile, exigeant, tant au niveau technique qu’au niveau de l’engagement.

    Troisième dan : on a l’expérience nécessaire et suffisante pour ouvrir son club et commencer à se détacher de son professeur. On devient adulte, en quelque sorte. Néanmoins, beaucoup de chemin reste à faire techniquement. Il faut multiplier les stages auprès des Kodansha et du Maître pour progresser. Il faut prendre part à la vie de la région.

    Quatrième dan et plus : on devient réellement un représentant de l’École. On a acquis suffisamment de maturité technique et d’expérience pour guider les élèves. Néanmoins, là encore, la référence, c’est le Maître et on met tout en œuvre pour être en phase avec son enseignement.

    Paradoxalement, donc, on peut croire que passer un grade est une gratification personnelle. C’est en réalité une charge de plus en plus importante. Si on passe à côté de cette charge, on passe à côté de son grade et, parfois, on arrête. La raison est simple : la satisfaction que l’on obtient est directement fonction de notre engagement. S’il n’est pas profond, on a l’impression de tourner en rond, de ne pas avancer, on est en permanence insatisfait.

     

    Tout ça n’a rien d’occulte ni de mystique, c’est tout simplement la vie. Se marier, ce n’est pas que se mettre en couple. Faire des enfants, ce n’est pas que procréer. Faire un travail intéressant et épanouissant, ce n’est pas que faire le minimum syndical. Pratiquer l’Aïkibudo, ce n’est pas que gesticuler sur un Tatami.

     

     

    Quand on évalue un candidat, qu’est-ce qu’on évalue ?

     

     

    • La connaissance d’un programme technique… ce n’est qu’un point d’appui, ce n’est pas l’essentiel. Ce n’est pas parce qu’une personne connaît TOUT le programme qu’elle est prête à se présenter à un grade ; par contre, un candidat pourrait ne pas connaître un élément du programme et avoir le niveau requis. Mais il est évident  qu’il vaut mieux le connaître dans son ensemble, notamment le concept d'Aïkibudo évolutif.

    • Le fond et la forme : la forme c’est l’allure globale du pratiquant. Ressemble-t-il à un Aïkibudoka ? Un Kote Gaeshi fait par un pratiquant de Jujutsu, d’Aïkido ou d’AÏkibudo, ce sera certainement à peu près la même clé articulaire, mais l’allure générale du mouvement sera différente. La forme doit exprimer le fond, c'est-à-dire l’intensité « intérieure » avec laquelle l’Aïkibudoka pratique. Ce fond s’exprime notamment à travers le Kime et le Zanshin.

    • L’aisance technique à travers le Randori : le Randori n’est pas un combat, c'est un espace d’expression. Il ne doit pas donner le sentiment d’une lutte, mais être l’occasion pour le pratiquant d’exprimer tout son art avec des partenaires disponibles.

    • La disponibilité. Être un bon Seme, c’est l’une des premières choses que l’on évalue, notamment au premier dan. Maîtriser la chute, dans toutes les situations, avec aisance, c’est vraiment la base de toute évolution. Cette disponibilité permet d’être réceptif, de ressentir les techniques, et de progresser.

    Not’ bon Maître nous a dit au cours du séminaire de la Commission technique Nationale à Grigny, le samedi 29 septembre 2007 : « J’ai constaté aux passages de grades que de plus en plus de candidats connaissaient beaucoup de techniques mais ce n’est pas pour ça qu’ils font de l’Aïkibudo. Ce n’est pas parce qu’une technique est au programme de l’Aïkibudo qu’on fait de l’Aïkibudo en l’exécutant. On peut faire de l’Aïkibudo en utilisant une technique de Judo ou d’un autre Art Martial. Ce n’est pas la technique qui fait l’Aïkibudo mais la façon de l’utiliser. »
    Il a ajouté : « Il faudrait au moins 10 ans de travail assidu pour bien maîtriser le programme du 1er dan. En fait, une année suffirait ensuite pour assimiler chaque programme suivant. »

    C’est ce jour-là que j’ai appris que j’étais KYOSHI (教師)... Et que signifie ce mot ? Professeur, tout simplement, comme SENSEI (先生), d’ailleurs, pas de quoi attraper la grosse tête et se prendre pour un gourou ! Et le RENSHI (錬士) ? C’est l’assistant du professeur, dans le club.

     

     

    À quoi sert le mémoire ?

     

     

    À partir du 3e dan, le candidat doit présenter un mémoire. Exprimer sa connaissance de l’histoire de notre Art au niveau national et porter un regard sur le chemin parcouru en regard d’une histoire régionale pour le 3e dan jusqu’à une réflexion pédagogique montrant la profondeur de son investissement dans la transmission de notre savoir pour les grades de haut niveau… Ça demande du temps, beaucoup de temps et il est bon de s’y mettre dès que la décision de se présenter a été prise, ce qui donne au moins un an pour offrir aux correcteurs un document digne de ce nom.
    La lecture et la correction des mémoires ne doivent pas être un pensum, une punition pour les Kodansha qui en sont chargés, elles devraient être un plaisir tout comme l’examen de candidats bien préparés est un moment de bonheur pour le jury.
    S’il vous plaît, ne vous laissez pas aller aux copier/coller, quitte à reproduire les innombrables erreurs qui traînent sur la Toile. Ne prenez pas les correcteurs pour des individus incultes.
    Fuyez Wikipedia ou d’autres sources anonymes qui transmettent les mêmes sempiternelles erreurs depuis des décennies. Lisez et relisez la « Genèse de l’Aïkibudo » mais n’en recopiez pas bêtement
    des chapitres, mot à mot.
    Les qualités de votre mémoire sont considérées comme un reflet de vos propres qualités. Quand je reçois quelques feuillets rédigés à la va-vite, sans recherche de présentation, à base de copier/coller des sempiternelles âneries piochées sur la Toile et parfois truffés de fautes d’orthographe, je me sens insulté par cette insouciance. Quand des candidats à un grade de haut niveau m’adressent quelques feuillets qui représentent tout juste le brouillon du résumé de ce qui est attendu, je me sens insulté par tant de désinvolture.
    Tout le monde n’est pas doué d’un talent d’écrivain, tout le monde n’est pas féru de grammaire et d’orthographe mais une aide est déjà offerte au moment de la première rédaction avec les correcteurs orthographiques inclus dans Word ou Libre Office Writer.
    Un ami Québécois m’avait avoué son désarroi devant cette tâche qui lui semblait insurmontable tant l’art d’écrire et la maîtrise de l’orthographe lui étaient étrangers. Je lui avais conseillé de s’exprimer avec son cœur, d’exprimer sa passion pour l’Art dans lequel il s’était investi et où il était appelé à présenter un grade élevé. Il y a travaillé pendant une année. Il a su se faire conseiller. Son mémoire est un des meilleurs que j’aie eus en mains à ce niveau.

    J’aimerais que le mémoire soit fourni en même temps que le formulaire d’inscription, que ce soit un premier filtre avant la validation de la candidature. Ce ne serait pas une épreuve éliminatoire mais une façon de montrer son engagement. Et d’exprimer un peu de respect envers les Kodansha.

     

     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

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    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    mort-de-rire

     

     

    « Un simple petit porte-bonheur78 balais, que d'anniversaires ! »