• Bilan du non cours du 19 mai 2010

     

    Les êtres humains sont très attachés à tout ce qu’ils croient. Ils ne cherchent pas la vérité, ils veulent seulement une certaine forme d’équilibre, et ils arrivent à se bâtir un monde à peu près cohérent sur la base de leurs croyances. Cela les rassure, et ils s’y accrochent inconsciemment. (Laurent Gounelle, L’homme qui voulait être heureux)

    Bilan du non cours du 19 mai 2010

    Pas facile de triturer une idée au fil des lignes qui noircissent la page sans l'illustrer du contenu d’un cours qu’un « événement indépendant de ma volonté » ne m’a pas permis de donner.
    Indépendant de ma volonté ? Si je croyais à la théorie des actes manqués, je penserais que, ayant eu un accès de mauvaise humeur, j’ai retourné mon irritation contre moi pour me punir d’un sentiment de frustration... Non, c’est vraiment trop fumeux.
    Mario est taquin. J’en viens à regretter de l’avoir ménagé, de l’avoir traité avec modération au cours de mes pérégrinations outre Atlantique. Ne voilà-t-il pas qu’il m’adresse un courriel aussi court que laconique : « Et puis, comment se passe la convalescence jusqu'à maintenant ? » ce à quoi je lui réponds : « GGGRRRRRRRRR ! ». La seule réplique de ce mauvais bougre est un sarcasme : « Alors je comprends que c'est la TOTALE !!! Bon repos tout de même !  »
    Le sentiment de frustration, il est là, dans le fait que je suis censé me tenir éloigné du tatami pendant quelque temps. Pour résister à la tentation de « leur » démontrer que leurs représentations sont erronées, leurs souvenirs sans fondements...
    Il paraît que chacun de nous porte en lui une constellation de croyances. Quand on est convaincu d’une chose, elle devient la réalité, notre réalité. Gare à qui tenterait de la démonter !

    Bilan du non cours du 19 mai 2010

    Chacun de nous se fait des représentations de la réalité qu’il considère comme la vérité, sa vérité. Pour s’en convaincre, on sélectionne ses souvenirs, on les modifie, on les déplace dans l’espace et dans le temps. « L’autre fois, vous nous avez montré cette technique de telle façon, Sensei... ». Bon sang de bois, je n’ai jamais montré ça !
    Tout cela s’imbrique, s’interpénètre, s’embrouille en un nœud inextricable d’où l’on tire les fils avec lesquels nous tissons notre vie relationnelle.
    Ceux qui ont besoin d’un guide choisiront celui qui semble le plus représentatif de leurs croyances. Tant qu’ils le voient éclairer leur route bien balisée, ils le juchent sur un piédestal mais s’il ne correspond plus à leurs représentations, ils l’abattent sans état d’âme.
    Notre Art nous fournit les outils propres à nous aider à faire naître des sensations, à libérer notre corps de notre intellect, à nous dégager de nos croyances, à nous extraire de nos représentations. Sous réserve de ne pas nous enfermer dans un dogme.

    Bilan du non cours du 19 mai 2010

    C’est si confortable, les certitudes. La notion de mouvement est séduisante, c’est un concept qui fait rêver mais c’est... difficile à atteindre, si difficile. Ni barrière ni garde-fou. La liberté est si contraignante. Faire des choix est si stressant, si angoissant.
    Quand j’étais enfant, j’avais vu Tarass Boulba, un film de 1936, avec Harry Baur (ça ne vous dit rien ?). Je me rappelle surtout cet échange (mon souvenir est approximatif, c’est le propos qui compte) : « Que préfères-tu, que je te tire une balle dans la tête ou qu’on t’écrase le ventre avec une roue de charrette ? – Choisis pour moi, Tarass. ». Étrange, cette incapacité à choisir, même dans les situations les plus critiques.
    On a toujours le choix. On fait régulièrement des choix même si ce ne sont pas nécessairement les meilleurs. En fait, nous ne sommes pas toujours libres de bien choisir car nous obéissons à des croyances, des représentations mentales nées d’injonctions reçues pendant notre enfance, nous vivons parfois un scénario écrit par notre environnement familial. Et dans ce cas, c’est souvent un scénario catastrophe.
    Nous pouvons nous en libérer si quelqu’un nous ouvre la porte, nous donne le droit d’être libre. C’est la rencontre avec le Maître que décrivent les contes. Ce Maître peut être n’importe qui, même un parfait inconnu, ou encore soi-même...

    Bilan du non cours du 19 mai 2010

    Pour moi, ce fut la lecture du livre d’un psychologue américain, Eric Berne : Que dites-vous après avoir dit bonjour ? Eric Berne est le concepteur de l’analyse transactionnelle. Il explique que, dans notre enfance, nous recevons des injonctions, positives ou négatives, et qu’en fonction de nos actions, nous recevons comme autant de tickets que nous collectionnons : tickets dorés ou tickets caca d’oie... À l’âge adulte, nous recevons le « cadeau » correspondant aux tickets collectionnés sous forme d’un scénario de réussite ou d’échec.

    Mon explication simpliste confinerait à la caricature. Lisez donc cet ouvrage. Il a grandement contribué à me libérer et à me donner une certaine aisance pour partager mes connaissances. Ce que je peux faire, tout le monde peut le faire. C’est le sésame qui autorise chacun à faire ses propres choix : « Tu peux le faire. Tu en as le droit. »

    Et où est le fil conducteur dans ce fatras, ce galimatias ? M’y voilà. Mon assurance me demande un certificat médical de constatation des blessures. C’est vendredi. Je rédige un courrier à mon médecin traitant, en lui suggérant de passer une radio, et je le dépose au cabinet médical. Samedi en fin de matinée, je récupère la réponse : pas de certificat mais une ordonnance pour une radio.

    C’est un week-end prolongé, je risque d’attendre une semaine avant d’avoir un rendez-vous. Après le repas de midi, je vais aux urgences de la clinique voisine. Au service radiologie, on veut bien me prendre mais avec une ordonnance du médecin des urgences. Je descends au secrétariat où une aimable jeune femme tamponne mon ordonnance pour que je puisse l’utiliser. Je passe la radio, redescends porter le cliché au secrétariat et je vais faire la queue dans la salle d’attente... bondée.

    Dans le couloir, j’entends une voix connue : Ludovic, médecin urgentiste, est de garde. Il trouve normal de proposer ses services à son vieux Maître. Examen des radios. Palpation des côtes. Rien de grave. C’est probablement un gros hématome qui avait causé les symptômes éprouvés il y a 10 jours.

    Dans 2 semaines, il ne devrait plus rien y paraître. Je pourrai donc rattraper un cours en retard et... régler quelques comptes... je plaisante, je ne suis pas rancunier. Pas toujours, devrais-je dire...

    Bilan du non cours du 19 mai 2010

    L’être humain se complaît dans le laisser-aller, mais s’épanouit dans l’exigence de soi. (Laurent Gounelle, L’homme qui voulait être heureux)

     

    On ne peut pas toujours être génial. (Moi, après avoir relu cet article)

     

    Personne ne peut vous révéler plus que ce qui repose déjà dans l’aube de vos connaissances. (Khalil Gibran)

     

     

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