• Bilan du cours du 5 mars 2008

     

    Ce n’est pas une erreur ni une coquille, j’ai bien placé la série 7 après la série 5. Après avoir longuement hésité, j’ai préféré aborder l’étude des armes par le Tanto et son corollaire, le Tambo. Viendront ensuite le Hambo et le Bo. En fin de cycle prendra place le Bokken. Diverses motivations justifient ces choix. L’étude de l’Aïkibudo s’effectue nécessairement selon une multitude de points de vue et chaque point de vue apporte évidemment une perception différente. Il n’y a pas de meilleur point de vue ni de vrai point de vue, il n’y a que des points de vue.

    Point de vue pratique.

    Ce que j’apprends sur le tatami est directement utile. Je suis le même dans le dojo et dans la vie réelle. L’Aïkibudo m’aide à polir et à affiner mes relations. Il me rend plus apte à m’adapter à une situation inhabituelle et à réagir efficacement dans une situation d’agression. Dans l’éventualité d’une situation extrême, il est bien rare qu’un agresseur se munisse d’un Katana... Couteau, objet contondant sont les armes les plus fréquentes. Sur le tatami, Tanto et Tambo permettent d’affiner les sensations de distance (en la relativisant) et de danger (en ajoutant la peur de prendre un coup... sans grand danger !).

    Point de vue personnel.

    Manipuler un Bokken ne me réjouit pas. Je me sens à l’aise avec une canne, un bâton de marche. Il coule peut-être dans mes veines un sang hérité de celui d’ancêtres compagnons du Tour de France ? J’ai peut-être été très influencé dans mon enfance par Robin des Bois, encore qu’il manipulât plus le Bo que le Hambo mais je préfère ce dernier, plus pratique. Tanto, Tambo, Hambo autorisent une approche ludique qui n’est pas à négliger.

    Point de vue Traditionnel.

    L’Aïkibudo est un Art Martial japonais. Ses racines plongent au plus profond de la Tradition du Budo. Le Katana est le fleuron de cette Tradition, il représente son aspect le plus noble, le plus héroïque, le plus mythique. Il est parfait dans sa forme, dans sa matière. L’artisan qui l’a réalisé l’a imprégné du meilleur de son talent, de sa spiritualité. Son utilisation, et celle de son image, le Bokken, induit un grand respect et nous fait plonger au cœur de la Tradition, le Katori Shinto Ryu, en ce qui nous concerne. À l’autre extrémité de cette Tradition, le Bo est l’arme du moine guerrier, autre arme mythique d’un personnage mythique.

    Tout ça ? Oui, tout ça. Et cette longue réflexion m’a amené à concevoir pour cette soirée un cours particulièrement épuré, allégé, de ceux qui font craindre à l’enseignant de ne pas avoir donné leur compte aux élèves et qui permet aux élèves de prendre le temps d’affiner leurs connaissances et leurs sensations. 

    Points abordés :

    Uke : sensation de couper et non de frapper, recherche de la faiblesse technique de Tori qui permet de s’échapper ou de continuer à attaquer Tori : détermination dans l’entrée, neutralisation du danger, continuité dans l’action de déséquilibre et de contrôle, immobilisation, qui permet de désarmer, sans s’immobiliser soi-même. 

    Shomen Uchi -> Irimi Kote Gaeshi

    Shomen Uchi -> Hiki -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi (atémi au visage) Shiho Nage

    Shomen Uchi -> Hiki -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi -> Ura Yokomen Uchi -> Irimi (décision de l’entrée, précision du contrôle du coude et du poignet avant de saisir, verrouillage de l’épaule à un point fixe de l’espace avant d’amener au sol) Robuse

    Shomen Uchi -> Hiki -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi -> Ura Yokomen Uchi -> Nagashi -> Tsuki Chudan -> Irimi (contrôle sous le bras, armlock provoquant un grand déplacement) Yuki Chigae

    Chaque immobilisation est détaillée avec minutie : elle doit être effective, sans complaisance. La place disponible autorise un Randori avec immobilisation.


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