• Bilan du cours du 27 mars 2019

     

    Le sot qui sent sa sottise n'est déjà plus si sot, mais le paresseux peut connaître sa paresse, en gémir, et le rester. (Jules Renard)

    Ciel gris... C'est gris... Un rayon de soleil... C'est un flamboiement printanier... Des petits moments de bonheur... Un simple rayon de soleil nous apporte une floraison de couleurs. Le feu ronronne, la radio chantonne en sourdine et je regarde par la porte-fenêtre qui donne sur un panorama bucolique.
    Derrière le palmier, je vois un groupe de vaches qui font quotidiennement la navette d'un bout à l'autre de leur herbage avec une pause de temps en temps dans le ruisseau où elles vont tremper leurs pattes, boire une grande goulée d'eau et, surtout, agiter la vase qui va embourber le cours d'eau jusqu'au pont. Et puis voilà que, depuis 1 mois, l'une d'elles ne suit plus la routine.
    Une clôture en barbelé sépare cet herbage de la prairie où je vais jouer à la baballe avec Lara et court dans un bosquet qui rejoint le bois en haut de la colline. Dans le sous-bois, les vaches ont tracé un chemin où elles se réfugient quand le soleil est trop chaud ou que la pluie est trop dense.
    Cette vache a découvert un passage, tout en haut et, depuis 1 mois, tous les matins, elle va dans la prairie où elle broute, fait la sieste, se promène et tous les soirs, elle redescend en caracolant, va se baigner dans le ruisseau puis rejoint ses consœurs pour passer la nuit en leur compagnie. Une originale ? Une anarchiste ? Une rêveuse ? De simples petits bonheurs quotidiens.

    Bilan du cours du 27 mars 2019

    Ce soir, je peste sur la route du Dōjō derrière un vieux pépère qui se traîne dans une Clio. L’A 28 est dégagée, moment de décontraction. Quand j’arrive devant le parking, les dames de la gym commencent à partir. Je peux me garer sur mon emplacement préféré. Petit instant de bonheur.

     

    Il est impossible d'apprécier la paresse, sauf si on a beaucoup de travail à faire. (Jérôme K. Jérôme)

    Ils sont tous là, sur le Tatami, souriants et manifestant patiemment leur impatience d’entrer dans la danse. La danse ? Notre bel Art Martial, c’est de la danse ? Un mouvement, c’est une sensation qui s’exprime dans une courte chorégraphie, mais ceci est une autre histoire.
    À titre d’échauffement, je propose comme d’habitude une mise en train dynamique et progressive.

    Éducatif en continu sur Ushiro Ryote Dori.

    Exercice d’esquive en semi-canalisation sur Tsuki Jodan.

    Exercice de type Randori canalisation au ralenti.

    Dans les 2 derniers exercices, j’insiste sur la précision de l’entrée au niveau du coude qui permet de saisir le bras de Seme à ce niveau et d’amorcer la canalisation.

     

    Je ne peux pas rester sans rien faire. Je vais faire la sieste. (Yvan Audouard)

    Le thème du cours sera l’entrée intérieure sur Tsuki Jodan. Stratégiquement, c’est délicat, voire contestable mais fions-nous à nos sensations !
    Tout d’abord, nous sommes dans une situation de Machi no Sen. Le petit intervalle de retard ne permet plus d’entrer. La direction de l’attaque ne permet qu’une esquive intérieure.

    Shiho Nage Tenkan : Tori esquive en Hiraki Ashi en contrôlant au niveau du poignet de Seme qu’il saisit en le canalisant et qu’il reprend de la main libre en le plaçant dans l’axe et canalise en effectuant un grand Nagashi pied avant.

     

    La fidélité en amour n'est que la paresse du désir. (Henri de Régnier)

    Shiho Nage Irimi : Tori esquive en Hiraki Ashi en contrôlant au niveau du poignet de Seme qu’il saisit en le canalisant et qu’il reprend de la main libre en le plaçant dans l’axe et en poursuivant la canalisation pour placer le coude dans l’axe. Il entre dans l’axe du coude et effectue Henka pour projeter en Shiho Nage.

    Mélanie présente 2 interprétations du mouvement. Avez-vous repéré la subtile différence ?

     

    Heureux celui qui, sans paresse, l’œil clair et les cheveux flottants, dit ces mots si doux : Ma maîtresse, avec des lèvres de vingt ans ! (Théodore de Banville)

    Robuse avec projection : en situation de Tai no Sen, Tori entre en portant un atémi au niveau de l’oreille de Seme dont il contrôle la tête pour le faire tourner vers l’extérieur et le maintenir baissé, l’autre main contrôlant le poignet comme précédemment.
    À ce niveau, Tori glisse sa main libre sous le poignet de Seme et le projette en avant en suivant un arc de cercle et l’amène à sa hanche, l’autre main contrôlant le coude pour placer le bras dans l’axe des épaules.  Tori entre la jambe intérieure comme pour frapper Seme qu’il projette en poussant le bras « dans les épaules ».

    Mélanie entre en maintenant sa distance et doit effectuer O Irimi.

     

    Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. (Jules Renard)

    Je lui demande d’entrer avec plus d’intention pour contrôler la tête de David.  Cette fois-ci, le mouvement se déroule à partir du bassin. Dans la dernière phase, on voit David tenter de se relever suite à un léger temps d’arrêt de Mélanie qui enchaîne avec détermination et peut le projeter.

     

    Ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux... Avec délices ! (Beaumarchais)

    Ushiro Hiji Kudaki : même entrée que précédemment. Cette fois-ci, Tori reprend le poignet de Seme par-dessus, le renvoie en avant et entre la jambe intérieure comme pour bousculer Seme latéralement. Dans le même temps, le bras libre vient coiffer le coude avec l’aisselle et le poignet est contrôlé avec les 2 mains.
    À ce niveau, il faut se représenter la pression verticale sur le coude comme un axe fixé au sol. Tori exécute un très court O Irimi en posant le genou intérieur comme pour visser l’axe dans le sol. Seme est contrôlé en Ushiro Hiji Kudaki. Seme pose le poignet sur son genou , la main libre vient pincer fortement le coude, il peut simuler l’action de briser le coude... Kamel, mon Seme favori, en frémit encore !


    Mélanie n’est plus concentrée. Le vidéaste non plus. Fatigue ! J’aurais dû recommencer la prise. Qu’importe, c’est l’occasion d’analyser les erreurs.
    Tori doit entrer avec détermination, en bousculant Seme latéralement en même temps qu’il renvoie le poignet de Seme vers l’avant... avec détermination.
    La posture d’immobilisation doit être maintenue pour marquer l’action sur le coude : Zanshin !

     

    La paresse et l'oisiveté, c'est contagieux ! (Tchekhov)

    Ura Kataha : même entrée que précédemment. Cette fois-ci, c’est la main qui contrôle le poignet qui va renvoyer le bras de Seme au dessus de son épaule. Tori passe sa main libre derrière le bras de Seme en appuyant avec l'avant-bras sur son épaule pour le maintenir baissé et saisit son poignet pour porter Ura Kataha.
    À ce niveau, Tori contrôle étroitement l'épaule de Seme contre l’abdomen. Une simple rotation du bassin doit le projeter (analogie avec Kote Gaeshi Koshi).

    Mélanie manque de détermination dans son entrée tout comme Kamel manque de détermination dans son attaque. Il lui manque le contrôle serré avant la projection.

     

    Le travail pense, la paresse songe. (Jules Renard)

    Je lui propose de projeter en O Irimi. Cette sensation lui convient. Plus tard, elle entrera le pied intérieur avant d’effectuer O Irimi, ce qui assurera un contrôle plus précis de l’épaule...


    ...Ce qui semble s’amorcer au premier passage mais Kamel se désorganise pour la suite. Je n’ai fourni aucune consigne à Mélanie qui a repris son appui intérieur par pure sensation. Nous pourrons reprendre cette étude de façon très constructive la prochaine fois.

     

    Les paresseux ont au moins une qualité : ils ont le courage de ne rien faire. (Sim)

    Il est déjà 21 h mais nous prenons le temps de pratiquer l’indispensable Randori. La seule consigne est d’appliquer la technique qui se présente. Certains sont surpris de constater que c’est toujours Shiho Nage ou toujours Ura Kataha qui est là, au bout du mouvement. Ils réalisent qu’une légère modification de l’entrée place le corps devant d’autres possibilités.
    J’espère ne pas avoir été trop directif ni, parfois, trop autoritaire, plus mes élèves progressent et plus je deviens  exigeant.
    J'espère qu'ils ont partagé ces petits moments de bonheur qui naissent quand on donne et quand on reçoit et quand on échange.

     

    Histoire d'un Hakama qui fut blanc 

    7e dan FIAB 2011
    2e dan FKSR 1986

    A.照り絵 / 七段 教士 

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    Oublie tes peines et pense à aimer

    あなたの悩みを忘れて、愛について考える 

    Anata no nayami o wasurete, ai ni tsuite kangaeru

    mort-de-rire

     

     

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