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Shimo toke no sasayaki o kiku satsuo kana
Le chasseur
Tend l'oreille
Et écoute les murmures du dégel.
Nous sommes le 29 février, il est 16 h 30.
J’aime les derniers jours du mois de février car ils signent une délivrance, la fin du joug de 6 mois de la présence hostile et pesante des chasseurs !
Vous rendez-vous compte que tous les ans, la rentrée se fait sous le signe de « l’ouverture » ? Ce qui signifie qu’en automne et en hiver, vous ne vous promenez plus sur les sentiers qu’à vos risques et périls.
« Ensemble soyons vigilants » peut-on lire sur des panneaux, au bord de la route, quand les protecteurs de la nature se livrent à une battue aux sangliers. Autrement dit, automobiliste de passage, si une volée de plombs explose votre pare-brise, c’est parce que vous n’avez pas été vigilant.
Que voulez-vous, on ne s’aime pas, ça se perçoit au premier regard. Un fusil solitaire face à une canne se fait discret. Une bande armée, c’est un autre problème. C’est aussi une autre histoire...
Quelqu’un, derrière chez moi, tire ses dernières cartouches de la saison.
Des fois qu’il pourrait ajouter une petite victime de la dernière heure
à son tableau de chasse...
Ko ni kuru mono ware ni mo kozu hatsu-goyomi
Ce qui va à mes enfants
Ne me va plus
Nouveau calendrier
En fait, lundi après-midi, quand j’ai pris la route de Caudebec en Caux, ma pensée était loin des Nemrod et des Tartarin de tous poils ! J’allais donner mon cours trimestriel, reporté 2 fois ce mois-ci pour cause d’intempéries. Neige puis verglas. Je n’ai plus l’âge à aller faire l’acrobate sur les routes glissantes. Surtout la nuit.
Depuis quelques jours, l’anticyclone a posé une chape de brume sur la Haute-Normandie. Ce temps me rend somnolent et maussade, conséquence ou cause de mon fichu caractère. Inutile de faire des efforts, je ne changerai plus. De toutes façons, mon caractère et moi sommes de vieilles connaissances. Et nos amis communs font preuve de bienveillance et pardonnent volontiers nos moqueries toujours affectueuses.Toki yo wa urara-bi no shita ni nao toki
Les jours lointains
Sous un soleil radieux
Plus lointains encore
En Haute-Normandie, ce sont les vacances de février. Alors les enseignants se reposent et les écoliers font la pause. Ce qui fait que nous étions moins nombreux que d'habitude sur le tatami. Quelques Yudansha pas trop en forme ou vieillissants, Caudebec est le plus ancien club de la Haute-Normandie, non pas le premier créé mais le plus ancien en activité. Quelques Kyu pas trop débutants mais pas très rassurés. Et 2 débutantes toutes mignonnes mais de toute évidence ignorantes des éléments de la roulade avant.
Tout le monde s’échauffe activement avant le début du cours en courant autour du tapis. Je préviens Benoît qu’il aura le privilège d’être mon Uke et je le remercie publiquement de s’être proposé spontanément...
Je confie l’échauffement à Bruno qui souffre d’une blessure au niveau des lombaires : il pourra diriger cette mise en route à son rythme, et pour lui, d’abord. Les autres étant partiellement échauffés, quelques minutes suffiront.Mujinjima no tenshi to naraba suzushikaro
Si j'étais souverain
D'une île déserte
Ce serait rafraîchissant!
Bruno conclut son échauffement avec quelques semi roulades avant arrière pour préparer le groupe aux roulades proprement dites.
Benoît passe au centre et suit mes consignes. Roulade avant, réception debout en Kamae, Henka, avancer la jambe arrière, roulade... La technique est irréprochable, je peux lancer l’exercice.
Je m’aperçois que les Kyu ont une technique plus qu’approximative, je redonne donc les explications de base, je préconise au moins une demi-heure de travail très précis sur les roulades et les chutes au début de chaque cours. Béatrice fait la grimace. Je rappelle qu’il n’y a pas si longtemps... au début des années 50, on pratiquait 6 mois d’Ukemi avant d’étudier les techniques de Judo...
La maîtrise de la chute est fondamentale, ce n’est pas la peine d’envisager d’entrer dans l’étude de l’Aïkibudo tant qu’on ne maîtrise pas au moins la roulade de façon parfaite. (Voir les vidéos)Nagisa furikaeru waga ashiato mo naku
Sur la grève
J'ai beau me retourner
Plus de trace de pas
Il faudrait que je vienne plus souvent. Dommage que Caudebec soit si loin de chez moi. C’est un bon groupe, désireux d’apprendre, de progresser. Ils ont besoin de conseils « pointus », de se dégager de l’à-peu-près. Si c’est à peu près, ce n’est pas bon et ces jeunes gens ne demandent qu’à être bons.
Je reprends la trame des cours que j’ai développés depuis plus de 2 mois :
- éducatif « Henka » debout en ligne
- éducatif « Henka » debout avec un grand Nagashi
- éducatif « Henka » à genoux
- éducatif à genoux avec Yoko Ukemi
- éducatif à genoux avec projection type Sutemi.Sumire hodona chiisaki hito ni umaretashi
Semblable à la violette
Homme de rien
J’aurais voulu naître
Benoît se révèle un très bon Uke, disponible et souriant. Je précise cet aspect de sa personnalité car je le percevais plutôt réservé voire maussade. Comme quoi il faut s’approcher des gens et les découvrir. Le sourire de Benoît éclaire son visage... tandis que celui des Kyu s’assombrit devant les difficultés rencontrées pour le dernier exercice.
En général, ils cherchent à chuter sur le bras libre. Guillaume a pu venir, c’est un merveilleux chuteur et, tout en subissant la technique, il peut donner les explications utiles de façon que tous finissent à réussir l’exercice peu ou prou. Son truc : poser la main libre sur l'épaule de Uke de façon à rouler sur le bon bras.Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer. (André Gide)
C’est peut-être vrai, en général. Dans le meilleur des cas, tout le monde écoute mais presque tous oublient ! Je me contenterai de repréciser quelques fondamentaux. Uke chute en regardant le nœud de la ceinture deTori. C’est simple. Ça évite de chuter à l’envers et de se meurtrir l’épaule.
On ne parvient pas à l’illumination en imaginant la lumière, mais en prenant conscience de la noirceur. (Carl G. Jung)
Les 2 jeunes femmes ont passé beaucoup de temps à mettre mes conseils en application sous le regard attentif de Sophie. Elles se disent qu’elles ne parviendront jamais au niveau de ces gens en Hakama ! Je les rassure, tous autant que nous sommes, nous avons regardé des anciens et nous nous sommes dit qu’une telle virtuosité, ce n’était pas pour nous. Et puis nous avons progressé, nous sommes passés de l’ombre à la lumière. Toutefois, il ne faut pas céder à l’éblouissement toujours trompeur. « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage », conseillait Boileau. En ce qui me concerne, je dirais plutôt de l’y remettre mille, dix mille fois !
Yuku hito ni todomaru hito ni kitaru kari
Pour ceux qui sont partis
Pour ceux qui sont restés
Les oies reviennent
Bruno et Dominique, les 2 anciens du club, qui se partagent la responsabilité des cours quand ils ne sont pas cassés, viennent au centre faire une démonstration de Wa no Seishin sur Ryote Dori et Jyunte Dori. Cette démonstration est de fort belle tenue, et il est possible de lancer l’exercice. Les Kyu ne sont pas à l’aise et je leur propose un exercice qui convient très bien à leur type de sensations : « essuyer la table avec un chiffon »... et c’est tout bon.Je croyais que le grade donnait de l'autorité : il en ôte. (Jules Vallès)
Celle-là, je ne savais pas trop comment la placer mais je l’aime bien alors je vous l’offre. Surtout que personne ne se sente visé, c’est seulement un tout petit peu d’humour... De toutes façons, on en prend toujours pour son grade !
Connaissez-vous les easter eggs ? Les œufs de Pâques, in french...
Ce sont de petits programmes dissimulés dans des logiciels, dans des pages publiées sur le Web. Quand il reste de la place, les programmeurs s’amusent ainsi à laisser des surprises.
Pour les trouver, il faut être astucieux, connaître le code Konami...
Imaginez que je me sois amusé à mes heures perdues, et elles sont nombreuses, à en cacher un ou plusieurs dans chacun des 180 articles publiés...
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