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    C’était il y a un peu plus d’un an, au crépuscule de l’automne 2005. Je venais de sortir de mon ermitage de la forêt d’Eawy et j’avais d’ailleurs encore ma coiffure de druide : clairsemée devant, longue derrière et vide au milieu.

    J’avais intitulé ce premier cours de la saison : « Savoir se déplacer en harmonie (Kamae, Tai Sabaki, Zanshin) », c’était en fait une première introduction du concept de mouvement cher à not’ bon Maître et que j’intègre systématiquement dans mes cours. J’ai d‘ailleurs déjà développé deux projets pédagogiques sur ce thème, intégrant le programme officiel dans une série de stages de formation des enseignants. Les bases théoriques ont déjà été exposées dans une modeste brochure intitulée « CHIKA MA EN MOUVEMENT ».

    La partie évolutive de mes projets repose sur un éducatif que je considère comme la base et l’aboutissement de la pratique régulière et intensive de l’Aïkibudo : le randori esquives avec toutes ses variantes et ses évolutions vers le randori canalisation et le randori technique.

    Après un rappel des différentes formes de O Irimi, j’ai donc fait l’exposé théorique de la forme basique du randori esquive pratiqué avec deux partenaires.

    Pour cela, j’ai fait appel à mes deux anciens et fidèles disciples, Pedro et Mimi. Les évolutions ont été présentées sur des attaques successives en Ura Yokomen Uchi enchaînées à droite et à gauche. 

     

     

    Vous noterez la clarté des explications bien entendu en harmonie avec la fluidité du déplacement recherché. La séquence s’achève sur un suspens : « À chaque fois… ». Que doit-il donc se passer « À chaque fois… » ? 

    En fait, l’exercice ayant été exécuté de façon satisfaisante par les élèves, j’avais prévu de le compléter de quelques applications techniques adaptées à la sensation recherchée. Dans le cadre d’une application fluide, j’avais pensé que Robuse permettait, outre un travail technique coulé, de mettre l’accent sur le travail de flexion des jambes et de l’action des bras  pour revenir sur l’attaque suivante.

     


     
     Il apparut que mes deux partenaires, en fait de fluidité, avaient entrepris de se comporter en bûcherons, oubliant tout respect pour mon grand âge et négligeant totalement mes conseils de modération. En fait, ils se sont mis à bloquer, voire à débloquer. Je me contentai de les remettre sur la Voie d’un simple « Boudiou ! » 

    Je repris donc mon exposé théorique sur la fluidité du geste, l’harmonie de l’exercice et la nécessaire participation des partenaires pour la perception du mouvement en évitant tout souci d’efficacité technique. J’insistai encore sur le travail des jambes, flexion permettant l’application technique (effleurée de façon élémentaire) et extension permettant de "rebondir" au-devant de l’attaque suivante.

     

    Je reprends patiemment les explications, essayant patiemment de faire découvrir à mes partenaires les sensations recherchées. Mais comment expliquer la marqueterie à des bûcherons ? Peut-être commençai-je alors à éprouver une légère irritation…
    Finalement, je finis par m'autoriser la manifestation d'un agacement passager...
    La colère est mauvaise conseillère ??? Peut-être, mais "Boudiou !" que c'est bon !!! 

     

    Merci à mes bons amis Pierre et Michel pour leur participation

    D’après des vidéos (photo numérique) de Stéphane Tetelin,

    détournées et retouchées pour les besoins de l’histoire à raconter.

     






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