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    C’est la quatrième séance de ce cycle de cours qui propose des thèmes de travail progressifs en vue de l’acquisition de la sensation du mouvement (fluidité, adaptabilité, kaeshi waza).
    Le premier cours explorait le thème la perception de l’environnement (garde, esquive, vigilance) à partir du randori esquives O Irimi.
    Le second cours mettait l’accent sur la notion de distance et les stratégies d’entrée avec Irimi qui introduit une nouvelle rigueur dans la pratique.
    Le troisième cours était basé sur l’utilisation de la force avec l’étude des Te Hodoki : sens de la distance Chika Ma et transition du Te Hodoki (base statique) au mouvement (mobilisation du partenaire).
    Le quatrième cours a proposé l’étude du déséquilibre dans le plan sagittal (perte de la verticalité) et présente le concept de Te no Michibiki à partir de l’éducatif Nigiri Kaeshi. La première partie du cours a mis en évidence une faiblesse dans l’exercice du randori Te Hodoki. Le but de cet exercice est la recherche de la fluidité dans ’un enchaînement de saisies -> dégagements -> saisies qui permet de sentir les notions de contact et de continuité du mouvement. La plupart des pratiquants sont restés bloqués dans des mécanismes accolés à la pratique courante de Te Hodoki : saisie -> dégagement -> atemi. À partir de là, c’est l’hésitation, on ne sait plus quoi faire, on tente une immobilisation, la situation est bloquée.
    Conclusion : cet exercice est à travailler sérieusement, à chaque cours. C’est un bon moyen d’assurer l’échauffement et la mise en train. Bien entendu, il ne faut pas pour cela négliger la pratique du Randori esquive qui devra évoluer vers le Randori canalisation quand l’aisance et la fluidité seront acquises. Je propose à votre réflexion cet extrait d’un ouvrage qui ne manque pas d’intérêt :  

    « Chaque fois que Kaze pensait avoir maîtrisé un enseignement du sensei, celui-ci augmen­tait soudain la difficulté de l'exercice avec une grâce spontanée, de sorte que Kaze se sentait toujours frus­tré : jamais il n'arriverait à apprendre quelque chose, même des plus élémentaires.
    Un jour qu'il exprimait ses sentiments à ce sujet à son maître, le vieil homme l'avait regardé très grave­ment en disant :
    Si tu veux suivre la voie du bushido, tu devras continuer à apprendre toute ta vie. Les exercices méca­niques que je t'enseigne perdront leur nouveauté au bout d'un moment, mais ils resteront toujours neufs dans la façon de les appliquer et de les ressentir. La parade la plus simple que tu puisses faire avec ton sabre – la toute première que je t'ai enseignée – évoluera au fil des années, à mesure que tu grandiras en adresse et en connaissance. De sorte que, même si tes mouvements demeurent les mêmes que lorsque tu as commencé ton apprentissage avec moi, ils conti­nueront d'évoluer tout au long de ta vie, changeants mais toujours les mêmes. Il en va ainsi avec l'exis­tence. »

    Dale Furutani, Vengeance au palais de Jade, éd. 10/18   N.B. C’est mieux de commencer par le premier tome : La promesse du samouraï